Je garderai le regret éternel de ne pas avoir fait la connaissance de Kateb Yassine, alors que je résidais à Sidi Bel Abbès, en cette période où il avait été, en quelque sorte, banni par Boumediène. Tous les artistes de la troupe de Kateb Yassine étaient mes amis. Parmi eux Mahfoud, Smaïn, et tous les autres. Mais aussi Sid Ahmed Benaïssa qui était à Alger, mais qui venait souvent à Sidi Bel Abbès, sa ville natale. Tétanisé à l'idée de rencontrer l'auteur de Nedjma, je reportais à chaque fois l'occasion d'aller lui rendre visite à Tenira, à 30 km de Sidi Bel Abbès, où il vivotait dans un petit appartement. Je regrette d'avoir raté cette chance de rencontrer cet homme de génie, empli de ses convictions de gauche, et qui avait fini par désespérer de tout, sauf de l'Homme. DB