Le consulat d'Algérie, où se déroulent les suffrages, a enregistré une affluence moyenne ce samedi. Les ressortissants algériens résidant à Londres ont commencé à voter hier. Le consulat d'Algérie, situé à Hyde Park Gate, a ouvert ses portes à 8 heures pour accueillir les électeurs. À 12h, une centaine de personnes sur environ 10 000 inscrites avaient glissé leur bulletin dans l'urne. L'opération de vote dans la capitale britannique s'étendra jusqu'à jeudi prochain. Mais le plus grand nombre des électeurs est attendu ce week-end. C'est à Londres que réside l'essentiel de la communauté algérienne. Dans les autres points de vote, au Royaume-Uni (dans les villes de Manchester, Cardiff, Glasgow, Birmingham et Belfast) et en République d'Irlande, les bureaux n'ouvriront qu'une seule journée, ce dimanche. Des fonctionnaires de l'ambassade et du consulat y ont été dépêchés pour superviser le vote. Au total, 20 000 électeurs ont été appelés à se rendre aux urnes. Ne voulant pas spéculer sur le taux de participation qui sera enregistré à la fin de l'opération de vote, Mohamed-Salah Dembri, ambassadeur d'Algérie à Londres, assure que la communauté algérienne a été sensibilisée sur l'importance du scrutin. “Il y a une bonne mobilisation”, fait-t-il remarquer. De son côte, le consul, Dalila Samah, est revenu sur les dispositions prises afin d'inciter les Algériens à se rendre aux urnes, dont le recours à des associations locales pour battre le rappel des troupes. Rencontré à la sortie du consulat, Mohamed brandit sa carte électorale comme une preuve de nationalisme. “Même si je ne suis pas en Algérie, j'en fais toujours partie”, dit-il cérémonieux. Interrogé sur son choix, il réplique avec une discrétion feinte qu'il ne peut pas voter pour des inconnus. Dans le centre de vote, un observateur de la direction de campagne du président Bouteflika regarde distraitement la procession des électeurs. Les autres postulants à la magistrature suprême n'ont guère de représentants. Sans doute sont-ils trop indigents pour organiser et financer une campagne électorale à Londres. Mossadek Yousfi, coordonateur de l'opération électorale pour le compte de Bouteflika, assure avoir payé de sa propre poche les frais de la campagne. “J'ai fait du volontariat”, dit-il avant de préciser, toutefois, que les factures seront remboursées par le staff électoral à Alger. Ce journaliste de la chaîne satellitaire arabe El-Moustakila n'est pas le seul à avoir voulu promouvoir la candidature du chef de l'Etat auprès de la communauté algérienne. Deux responsables d'une association, proche du MSP ont également fait valoir leur rôle, exhibant à leur tour des accréditations, transmises par la direction centrale de campagne à Alger. Au cours d'un meeting tenu mercredi dernier dans la soirée, les différents caudataires se sont disputé leur légitimité respective. La rencontre était organisée par Mouna Hamitouche, élue à la mairie d'Islington au nord de Londres et présidente de l'association d'amitié algéro-britannique (Algerian-British Connexion). Cette dernière a diffusé des dépliants appelant les membres de la communauté à se rendre massivement aux urnes. S. L.-K.