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Pourquoi l'agression contre le Dr Fekhar, pourquoi la répression contre les familles des disparus, pourquoi un regain de violence ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 23 - 08 - 2010

Nous en entendions parler, par des rumeurs chuchotées, si ce n'est des fuites organisées. C'est aujourd'hui une information avérée par les faits.
C'est le branle-bas de combat, et la veillée d'armes, au sein du DRS, par coercition interposée des populations et des personnalités, et par une manipulation des évènements, habituelle dans ce milieu, si ce n'est qu'elle se distingue, cette fois-ci, par la grossièreté et la brutalité de ses méthodes, et qui trahit, de facto, celui qui s'érige désormais en stratège de la terreur de basse intensité, pour claironner aux quatre vents, qu'il dispose des moyens et des hommes qui lui permettraient, éventuellement, de rééditer le scénario sanglant, de la décennie tragique, que ses maîtres-criminels avaient éprouvé sur les populations, les intellectuels, les étrangers, et même les prêtres et prélats catholiques.
Un nouveau général-major du DRS, anciennement exécuteur des basses oeuvres, au sens littéral du terme, c'est à dire qu'il torturait et exécutait de ses propres mains, est à deux doigts de s'imposer à un rôle prépondérant dans l'antre de l'ogre.
Cet homme, d'une brutalité inouïe, vénal, sans scrupules et sans frein, a été servi par les évènements, bien plus généreusement qu'il ne l'aurait jamais espéré. Une bonne dizaine de ses anciens supérieurs, dont les quatre principaux ont trépassé, et qui ne lui donnaient pas d'autre perspective que d'être et de demeurer un exécutant, et un exécuteur, zélé, de leurs « stratégies », ont été effacés, d'une manière ou d'une autre, de son horizon.
Deux évènements ont concouru à lui tracer la voie royale dans laquelle il s'engouffre désormais, cet homme porté par un cauchemar, qui ne connait de la vie et de la réussite que l'efficacité redoutable de la terreur, et qui se voit déjà dans le rôle du nouveau César des forces noires. Quelle différence, pourtant, entre lui et celui qui occupait ce poste tellement envié, un éminent criminel de masse, le tristement célèbre général-major Smail Lamari, aujourd'hui décédé. Une différence immense. S.Lamari, autrement plus redoutable, puisqu'il n'était retenu par aucune considération, avait fait assassiner des dizaines de milliers de civils, des intellectuels, dont certains se croyaient très proches de lui. Pendant qu'il exécutait les populations, en gros et dans le détail, il avait mis en place une toile de captation de capitaux qui lui permit d'ériger une fortune considérable. Il avait fait main basse sur tout ce qui était de grand rapport, et prélevait sa dîme dans toutes les grosses transactions. Mais, dans sa monstruosité, il excellait dans l'art de la discrétion, de la dissimulation, des complots qu'il fomentait, jusque sur le sol français, jusque dans le coeur des « démocraties occidentales », en usant de moyens fastueux, et irrésistibles, de corruption.
Il avait réussi, avec son seul responsable hiérarchique, mais néanmoins complice de coeur, à inverser le cours des évènements, à faire imploser le FIS, à l'infiltrer jusqu'au coeur, et jusqu'à la tête, en créant des GIA dont la seule mission était de massacrer et de dévaster. Ils avaient réussi, ces deux « hadj beït Allah » à perpétrer un carnage à huis clos, dans le silence le plus total des relais et des politiques qui modulent les opinions publiques internationales. Ce fut l'occasion pour eux, et leurs pairs, ou plutôt leurs compères, de mettre à profit cette période « bénie », pour piller le pays, de façon systématique, et systémique, avec des chasses gardées, des brisées, des droits seigneuriaux.
S.Lamari avait à sa disposition des subalternes, des officiers supérieurs, qui obéissaient aveuglement à ses moindres désirs. Il n'avait même pas besoin de les exprimer, puisqu'ils les devançaient, et qu'ils poussaient l'enthousiasme jusqu'à en faire plus qu'il n'aurait souhaité.
L'un d'eux, est celui qui cherche aujourd'hui à prendre les rênes des forces noires.
Ces évènements, ou plutôt ces situations, qui ont fait éclater au grand jour l'ambition et la paranoïa de cet homme, et de son clan, et qui les poussent à entreprendre des actions aussi outrancières, alors que le contexte ne devrait plus les permettre, en toute logique, sont de deux sortes:
Le premier est que le le président Bouteflika, qui avait réussi à rallier à son clan presque tous les anciens « décideurs » militaires, en les achetant avec leurs poids d'or, vous imaginez ce qu'a dû lui coûter le départ à la retraite du général de corps d'armée M.Lamari, et qui a élevé au rang de généraux, des centaines de colonels, et à celui de généraux-majors des dizaines de généraux, à littéralement bouleversé ce que les initiés appelent « L'Institution ». L'Armée. Avec l'aide, particulièrement efficace de son frère Saïd, et les manipulations, aussi sournoises qu'elles sont acharnées, de Zerhouni, Bouteflika à bouleversé tous les équilibres de la junte, fait table rase des consensus, divisé les parrains, réaménagé les quotas de rente, monté les uns contre les autres, avec un slogan qui devint la devise du clan régnant: « El Andaloussi bel ichara ».
Mais Bouteflika avait usé d'un autre stratagème, celui qui fut un atout maître pour éclipser A.Benflis, et qui mit tous les criminels contre l'humanité dans son escarcelle. Il leur avait promis, s'il était béni, de leur offrir une amnistie générale, consentie par le peuple algérien lui-même, voire appelée de ses voeux. Mais en ce faisant, il leur agitait sous le nez, avec un sourire andalous qui se voulait candide, qu'il disposait des moyens qui lui permettraient, le cas échéant, d'obtenir l'effet inverse, c'est à dire de faire en sorte qu'ils se retrouvent devant des juridictions pénales internationales.
Le message fut reçu 5 sur 5. A fortiori que Bouteflika fut servi par une circonstance exogène particulièrement décisive, la flambée des prix des hydrocarbures, et la capitalisation par le pays, d'une fortune jamais espérée. Et ainsi, Bouteflika, dont une main tenant un fin poignard enduit de poison violent, et l'autre un chèque à blanc, était devenu le chef le plus couru du régime. Je sais que nombreux sont ceux qui ne pensent pas comme moi, mais je crois qu'il est devenu, par la force combinée de ses manipulations et des circonstances qui l'ont servi, le chef d'Etat le plus puissant du pays, depuis l'indépendance. A côté de lui, son ancien patron, le président Boumediène fait figure, désormais, de bonimenteur de souk hebdomadaire.
Le deuxième facteur qui fait sortir des bois le général-major dont il est question, est que lui, ainsi que tous les nouveaux patrons du DRS, ceux de son clan naturel, se rendent compte aujourd'hui qu'ils seront les premiers exposés en cas d'internationalisation de la tragédie algérienne, parce que contrairement à leurs chefs, ils ont tous, et particulièrement notre homme, les mains tâchées de sang. Ils ont été eux-mêmes au charbon, ils n'ont pas hésité à mettre la main à la pâte, allant, dans leur odieuse mégalomanie, jusqu'à s'en vanter.
Il sait, ils savent, que des centaines de témoins les ont vus à oeuvre, que leur maladresse et leur grossièreté leur a fait semer des milliers de preuves, et surtout que le style Bouteflika, dont ils commencent à comprendre l'infinie complexité, est tout ce qu'on voudra, saut une garantie pour eux. Bien au contraire.
De la même manière que Bouteflika a évincé, sans état d'âme, des proches et des « décideurs » qui lui ont permis d'accéder au pouvoir, il n'hésitera pas à les jeter en pâture à la désapprobation générale, si le besoin s'en fera sentir pour sa politique. Il a compris, ils ont compris, que si Bouteflika ne répugne pas à user de procédés mafieux, il n'en violera pas moins les lois de ce milieu, si cela est nécessaire. Et aujourd'hui, ils découvrent ces criminels contre l'humanité, il découvre, ce général-major dévoré d'ambition, et agité de peurs, que le contexte est sur le point de muer.
Quelque part à Alger, en collaboration avec des alliés de conjoncture, dans le plus grand des secrets, un groupe confidentiel est en train de préparer l'avenir, de constituer des dossiers, au même moment qu'il fait disparaître des preuves, pour parachever une vision politique, pour préparer une succession, et mettre fin, ainsi, à toute forme de résistance aux rêves dynastiques du chef suprême. Ils découvrent que le départ de Chakib Khalil, qu'ils avaient cru une victoire sur le plan des Bouteflika n'est peut être qu'une ruse, et que Khalil n'a pas été remercié, mais envoyé en mission spéciale, auprès de sa propre centrale, pour y préparer les esprits à des projets nouveaux. Les orages qui se préparent, et qui prétendront faire tomber des ondées bienfaisantes sur une terre éplorée, vont provoquer des crues soudaines, qui charrieront des cadavres, dénuderont les charniers, et feront monter au ciel les cris des suppliciés.
Un vaste plan se prépare, pour recomposer, dans sa totalité, le champ « politique ». Cela se fera forcément aux dépens de certains. Il n'est plus utile, ni même opportun de faire partir les plus gênants en leur offrant des centaines de millions de dollars. Ils seront utiles à d'autres usages. C'est à leur tour d'être les « k'bech el Aïd ». Ainsi va la vie. « Kama toudine toudène ».
Le général-major et ceux qui l'entourent aujourd'hui, dans une offensive aussi désespérée que pathétique pour tenter de reprendre la citadelle, savent, par simple déduction, mais aussi par les informations qu'ils glanent ici et là, c'est leur métier, que cette phase de purge salvatrice, indispensable à la survie du régime, et à sa continuité, est en phase de réalisation. Et que ce sont leurs personnes qui en feront les frais, d'une façon ou d'une autre, qui passeront aux égouts de l'histoire, lorsque la chasse d'eau sera tirée.
Alors, ils ruent dans les brancards. Mais le contexte n'est plus le même que celui de la décennie rouge.
Ni les hommes qui le régulent. Ni les puissances étrangères qui l'observent.
C'est pour cela que se dégage cette impression d'improvisation, de bricolage, de touillage frénétique.
L'agression du Docteur Fekhar relève de cette logique, ainsi que l'affaire de Aghribs, le regain des attaques meurtrières par les « islamistes » armés, la réactivation de l'AQMI dans le Sahel, la répression contre les familles des disparus, les attaques contre LQA, le black-out intégral par la presse algérienne sur les révélations de Moulay Karim, qui sont pourtant d'une gravité extrême, peut-être aussi l'assassinat de Ali Tounsi, et tant et tant d'autres actions, qui sont autant d'indicateurs d'un profond bouleversement au sein du régime.
Mais attendrons-nous, encore une fois, que notre destinée s'accomplisse sans nous ? Resterons-nous, indéfiniment, d'éternels figurants d'arrière plan ?
Ne pouvons nous pas nous ébranler enfin, dans un grand élan, pour rappeler aux uns et autres, que nous sommes là! Et qu'il faudra compter avec nous. Qu'il ne faudra compter qu'avec nous.
Nous pourrions, juste pour éprouver nos capacités ankylosées, et leur montrer que le peuple se lève, qu'il est prêt à marcher, aller, de plus en plus nombreux, à la manifestation hebdomadaire des familles de disparus, qui se tient chaque mercredi, face au siège de l'Organisation des non-droits de l'Homme.
Nous leur apporterions la chaleur de notre sollicitude et de notre reconnaissance pour leur admirable combat, et nous montrerons à ceux qui nous toisent comme des troupeaux bêlants, que nous sommes des hommes et des femmes dignes et fiers, solidaires les uns des autres, tendus vers un même rêve, celui de libérer notre pays du pire occupant qui ait existé dans ce pays. Parce que si le colonialisme français à meurtri notre peuple, 132 ans durant, il n'a pas pu, comme l'a si bien réussi le régime algérien, ruiner nos plus belles valeurs.
D.B


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