Mohamed DIB, un écrivain qui marqué son temps, et dont l'oeuvre littéraire et poétique a bouleversé des générations, jusqu'à aujourd'hui. Il a exprimé à travers ses romans à clés, et particulièrement sa trilogie, « La grande maison », « L'incendie » et » Le métier à tisser », des sentiments puissants, sublimes, pour un peuple avec lequel il fusionnait jusqu'à l'âme. Son oeuvre a été unanimement saluée par les plus grands ecrivains contemporains. Louis Aragon dira de lui : « Cet homme d'un pays qui n'a rien à voir avec les arbres de ma fenêtre parle avec les mots de Villon et de Péguy ». Il a chanté son pays, et la souffrance de son peuple, avec des mots sublimes, une émotion ineffable. A l'indépendance, ivre de joie et de bonheur, il rentre dans son pays, et tente de lui apporter son énergie et toute sa sensibilité. Il sera traité de façon ignoble, par les nouveaux maîtres du pays, qui ne voulaient pas de consciences libres, et encore moins de personnages d'une telle envergure, qui le gêneraient dans la mortelle emprise qu'ils entreprenaient pour bâillonner les voix des justes. Profondément mortifié, empli d'amertume, malheureux de voir ce qu'on faisait de ce peuple qu'il avait tant aimé, il quitta l'Algérie. A sa mort, on dit qu'il aurait demandé à sa famille de ne pas l'inhumer dans la terre de ses ancêtres. Il fut enterré en France. Une douloureuse décision qui exprime un ultime message à son peuple ! Rares furent ceux qui s'en émurent, ou qui comprirent à sa juste mesure la portée de ce terrible testament. Posons-nous la question ! Et tentons d'y répondre ! Ce sera, à notre façon, un hommage que nous rendrions à Si Mohamed. Mais aussi une façon de ramener sa belle âme dans ce pays qu'il a chéri. Parce que c'est dans nos coeurs qu'il repose désormais, et à jamais.