Ils ont fait leur apparition à Annaba De faux billets de 1 000 DA fabriqués en Chine Au mois de juillet dernier, quelque 36 millions de centimes, en “vraies-fausses” coupures de 1 000 dinars, ont été versés au Trésor public. 24 Octobre 2010, Liberté Annaba est en train de devenir, au fil des années, une cible privilégiée des agissements des trafiquants, tous domaines confondus, qui opèrent en véritable “holding”, une hydre aux tentacules indéchiffrables, qui ceinture l'économie nationale, l'asphyxiant, à travers des opérations frauduleuses. Selon des sources crédibles, depuis plus de deux mois déjà, l'alerte “rouge” a été décrétée, à Annaba, en raison de la circulation de faux billets, principalement de 1 000 dinars algériens. Selon certaines indiscrétions, des fausses coupures hautement élaborées par des trafiquants basés à l'étranger et dotés de moyens techniques de pointe, ont été introduites sur le marché annabi. Plus grave encore, “cette fausse monnaie est réellement indétectable”, révèle une source proche du dossier. Même les machines à ultra-violets, dont disposent les différentes banques en activité à Annaba, se sont avérées impuissantes à révéler la fausseté des billets. Ces “vrais-faux billets” qui auraient été confectionnés en Chine et introduits au pays par des filières spécialisées, ont déjà fait plusieurs victimes, dont le Trésor public. En effet, au mois de juillet dernier, quelque 36 millions de centimes en coupures de 1 000 dinars ont été versés au Trésor public. C'est le caissier, en clôturant ses comptes, qui a découvert le pot aux roses. Il s'est rendu compte à l'œil nu que de faux billets figuraient parmi la somme qui avait été versée durant la journée. Aussitôt alertés, les services de sécurité ont procédé à la vérification des liasses suspectes, mais malheureusement, aucune des machines à ultra-violets, pourtant de dernière génération, n'a pu détecter que c'est de la fausse monnaie… Mieux encore, la fausse monnaie qui circule à Annaba ne concerne pas uniquement le dinar algérien. Selon nos sources, le dinar tunisien voire même l'euro seraient également à risque. Quelques semaines après l'apparition à Annaba de faux billets de 1 000 dinars, les services de sécurité allaient réussir un véritable coup de filet en démantelant un véritable réseau, structuré et spécialisé dans le trafic et le blanchiment d'argent. Le démantèlement de ce réseau, composé de nombreux individus et dont les ramifications s'étendent à plusieurs wilayas limitrophes, voire à l'étranger, a été réussi avec la collaboration des services spécialisés dans la lutte contre le crime organisé, révèlent nos sources. Mardi dernier, deux premiers éléments de ce réseau mafieux tombent à Berrahal, 30 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya. Ainsi, un des “livreurs” des faux billets, un entrepreneur originaire de la wilaya de Biskra, a été appréhendé dans un café, implanté à la sortie ouest de la ville, juste après avoir approvisionné un élément du réseau, N. N., originaire de Berrahal, plus connu sous le sobriquet de Nawri. Ce dernier a été à son tour arrêté non loin du café Bounaâ, en possession d'une importante somme en faux dinars et une liasse de billets en euro, tout aussi faux. Chez l'entrepreneur, plus de 200 millions de centimes en faux billets de 1 000 dinars ont été découverts dans un cabas. Un troisième élément a été appréhendé deux jours plus tard dans la ville côtière d'El-Kala, dans la wilaya d'El-Tarf. Selon nos sources, deux autres mis en cause dans cette affaire qui constitue le sujet de discussions numéro un sur la scène locale, ont été appréhendés hier en plein centre d'Annaba.