L'avocat tunisien Tarek Labidi refoulé à l'aéroport d'Alger El Watan, 9 novembre 2010 L'Algérie devient-elle une cité interdite aux militants des droits de l'homme maghrébins ? L'avocat et membre du conseil national pour les libertés en Tunisie, Tarek Labidi, a été interdit d'entrée en Algérie. Une grave atteinte à la liberté de circulation des personnes. Invité par la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) pour participer à un séminaire de formation sur le thème de «La bonne gouvernance et la société civile au Maghreb», l'avocat tunisien a été tout simplement refoulé à l'aéroport d'Alger par la police des frontières, jeudi dernier, sans que la moindre explication lui soit fournie. Le président de la Laddh, Mustapha Bouchachi, a condamné fermement «ces entraves répétées et injustifiées à la liberté de circulation». Tarek Labidi n'est pas le premier militant tunisien à être interdit du territoire algérien. Le 4 avril 2009, la journaliste et militante des droits de l'homme, Siham Bensedrine, a, elle aussi, connu le même sort. Elle devait prendre part à un séminaire, mais a été renvoyée à son arrivée à l'aéroport d'Alger en provenance de Paris. Les frontières entre les pays du Maghreb deviennent infranchissables pour les militants politiques d'opposition. Hocine Zehouane l'a appris, lui aussi, à ses dépens. Parti pour défendre le journaliste tunisien, le 19 novembre 2009, Taoufik Ben Brik a été refoulé de l'aéroport de Tunis. Une preuve de «fraternité des régimes contre l'action des défenseurs des droits de l'homme dans l'espace maghrébin pour casser la vraie solidarité des militants politiques et les activistes des droits de l'homme et celle des peuples». Hacen Ouali