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La France doit-elle contacter Ben Laden ou le Père Noël ?…
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 03 - 12 - 2010

http://www.legrandsoir.info/La-France-doit-elle-contacter-Ben-Laden-ou-le-Pere-Noel.html
« La répression ne spécule en définitive que sur la peur. Mais, la peur peut-elle suffire à combattre le besoin, l'esprit de justice, l'intelligence, la raison, l'idéalisme, toutes forces révolutionnaires manifestant la puissance formidable et profonde des facteurs économiques d'une révolution ? » Victor Serge – 1925 (1)
Mystères de la technologie…
Les satellites de surveillance en mesure d'inventorier les sournoises centrifugeuses iraniennes à travers des mètres cubes de béton, produisant à la chaîne et en catimini des bombes atomiques pour en carboniser notre civilisation, sont incapables de trouver trace d'une bande de ravisseurs et leurs “otages” enlevés au Niger.
Dans un désert aussi plat que la main…
Qui est qui fait quoi ?…
Ce groupe de terroristes invisibles, se fait appeler AQMI. Nom presque sympathique. Est-ce à la suite d'une étude marketing, cela fait penser à une mutuelle d'assurances ?… Du moins une succursale, puisque son directeur général, Ben Laden, a fait savoir qu'il voulait “discuter” avec la France, pour “négocier” directement. Dans une cassette audio. Car, lui aussi, on ne le voit jamais…
Très sérieusement, les médias nous ont assurés que “sa voix” avait été authentifiée par les services de renseignements. Le “top” de la référence !… Les mêmes services de renseignement qui avaient certifié que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive, atomiques et chimiques.
Les mêmes médias et services de renseignements qui, la veille de l'invasion de l'Afghanistan, c'était il y a une dizaine d'années, nous avaient affirmé que Ben Laden était gravement malade, les reins bloqués, sous dialyse permanente. Apparemment, il se trouverait dans une clinique climatisée, cachée dans une grotte. Dirigeant le monde, dictant ses ordres. Dans le style “design” et “high tech” des méchants, contre qui se bat le vaillant chevalier de cinéma James Bond.
Mais, comment contacter l'increvable PDG de cette multinationale aux multiples filiales ?…
Heureusement, l'opinion publique est moins imbécile que ceux qui pondent, répandent, véhiculent pareilles fadaises. C'est dans un immense éclat de rires que les internautes se sont évertués à trouver les meilleurs moyens de le contacter, dans le désir d'aider nos brillants services de renseignements : sur son portable, via Twitter ou encore Facebook, par les Ninjas, et autres astuces… (2)
D'autres, avec la précision du chercheur et de l'analyste, ont fait justice de ces manipulations de l'information. L'un d'eux, Lounis Aggoun, en rigoureux journaliste d'investigation, en démonte les mécanismes dans un livre remarquable : La Colonie française en Algérie – 200 ans d'inavouable – Rapines & Péculats. (3)
Un des meilleurs ouvrages de géopolitique publiés en français ces dernières années. A lire et relire, pour exercer son esprit critique, et approfondir ses connaissances sur les enjeux et les rapports de force dans la région.
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Là, nous ne sommes pas dans les fumeuses théories académiques des pseudos « géopoliticiens » de la propagande, présentant un bazar idéologique de “chocs, chaos, « fitna » et radicalismes” en tous genres, pour affoler le chaland et brouiller les cartes.
Nous sommes dans la dissection ou le démontage, des faits, des recoupements, des rouages et engrenages. De l'examen au scalpel et au microscope, du magma de souffrances et de prédations, qu'on veut nous présenter sous forme de BD, avec les bons d'un côté et les méchants de l'autre…
Dans un émouvant, courageux, et passionnant entretien avec Silvia Cattori, le mois dernier, Lounis Aggoun en résume les grandes lignes. (4)
Il rappelle la criminelle responsabilité, dans la guerre civile algérienne, des services spéciaux de l'armée. Ceux sont eux qui, avec l'aide des gouvernements occidentaux dont ceux de la France, socialistes ou conservateurs, de “droite” ou de “gauche”, en ont été à l'origine et en ont alimenté les diaboliques fourneaux.
Tous avaient intérêt à éliminer une opposition (30% des votants) dont la revendication essentielle était une condamnation de la corruption de la nomenklatura, et une volonté de redistribution des immenses richesses du pays livrées au pillage des puissances étrangères (pétrole, gaz, minerais, etc.).
Pays, qui compte tenu de ses ressources devrait avoir le niveau et la qualité de vie de la Norvège, un climat de rêve en prime…
Guerre civile, nous dit-on. Des milliers de morts, de blessés, de traumatisés, des années de retard dans le développement économique, plusieurs générations sacrifiées. Un Maghreb cassé, entravé dans son édification, provocant une perte annuelle, entre 2 et 3 % au minimum, d'accroissement du PIB pour l'ensemble des pays de cette région.
Provocations, assassinats, attentats, sont organisés, dans leur quasi-totalité, par les services secrets pour justifier répression et soutien de l'Occident dans la défense de la civilisation. Oui : Justifier les pleins pouvoirs et la dictature militaire. Le terrorisme islamique ?…
« On peut aisément prouver que chacune de ses actions d'envergure est intervenue à un moment clé qui a eu pour conséquence de desservir le peuple algérien et de renforcer le régime. » (5)
Lounis Aggoun démontre l'instrumentalisation des organisations islamistes. GIA et FIS, au plus fort des violences, « travaillaient la main dans la main avec le DRS (services secrets algériens) » (6). Notamment un de leurs principaux chefs, Abassi Madaoui (correction du 26/11) Abassi Madani, qui était un agent infiltré.
De même : « L'AQMI et le DRS sont une même organisation […] Amari Saïfi (alias Abderazak el Para ou Abou Haydara), dit « le Ben Laden du Sahara », leader du GSPC. Ce « terroriste islamiste » est en réalité l'ancien commandant de la garde du ministère de la Défense algérien et un agent du DRS. » (7)
Dans cet exceptionnel témoignage, Lounis Aggoun, donne une décapante analyse, d'une précision chirurgicale, sur l'appareil de propagande à l'œuvre en France. Avec ses faux “experts”, agents spéciaux recyclés dans la désinformation, “intellectuels” agissant en agents d'influence, travestissant les faits, dressant les communautés les unes contre les autres, des blocs de pays les uns contre les autres, soutenant dictatures, tortures et massacres, incitant à la haine religieuse et au racisme…
Cette déconstruction de l'appareil de propagande qui couvre l'information et la connaissance dans notre pays, l'étouffant dans l'obscurantisme, est la partie la plus passionnante et terrifiante de ses travaux de recherche. Bien sûr, Lounis Aggoun est ostracisé, écarté, oublié, de tous les plateaux de TV et stations de radio, son dernier livre n'étant l'objet d'aucune promotion dans les grands médias.
Normal, trop “dérangeant” face aux mensonges dont l'opinion publique est submergée quotidiennement :
« Je mets au défi tous ces « experts » réunis, de présenter un seul élément tangible de ce qu'ils avancent sur AQMI, sinon des messages virtuels, envoyés par des terroristes virtuels, via des émissaires virtuels, qui attestent de thèses grotesques, qui se sont déroulées selon des scénarios rocambolesques, et énoncées devant des journalistes qui semblent n'avoir pour tout cahier des charges que de gober d'autant plus volontiers le mensonge que celui-ci est gros. » (8)
Son travail de recherche, par son niveau de qualité et de courage, rejoint celui de l'historien Suisse Daniele Ganser établissant que les attentats des années 80 en Italie étaient fomentés par les services secrets de la CIA et des armées secrètes de l'OTAN : Les Armées Secrètes de l'OTAN. (9)
Mais l'Occident, n'a-t-il pas un institut spécialisé, surnommé « l'Ecole des Assassins », formant chaque année des spécialistes pour des dizaines de pays vivant sous sa domination ?… (10)
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L'Okhrana Tsariste
“Théories du complot !”, hurlent les gardiens du Temple de la Propagande, pour paralyser toute remise en cause.
Malheureusement pour eux : les archives sont là…
Rien de plus bavard, neutre, impartial, que des archives. Infiltrations, provocations, attentats, créations d'organisations terroristes, politiques, ou même “syndicales”, organisés par les services secrets des Etats eux-mêmes… Rien de bien neuf. Procédés aussi anciens que l'Histoire.
Dans leur “modernité”, un des premiers exemples de ces procédés parmi les plus magistralement achevés, qui a fait école depuis, sur lequel abondent archives et témoignages, est celui de la puissante et redoutable police secrète des Tsars : l'Okhrana.
Après l'assassinat d'Alexandre II (13 mars 1881), face à l'ébullition de la société russe rejetant le système féodal, “tout pour les riches – rien pour les autres”, le pouvoir refusant toute évolution de son système politique s'est lancé dans un totalitarisme féroce, justifiant répression et entretenant la peur.
Sous le règne d'Alexandre III (1881 – 1894), ce fut le paroxysme de cette pratique organisée sur le plan institutionnel par le bras droit du Tsar, Constantin Pobiedonostsev Haut-Procureur du Saint-Synode, l'équivalent d'un Garde des Sceaux en France. C'est à lui que la Russie doit le Règlement sur le maintien de l'ordre étatique et de la tranquillité publique de 1881, en vigueur jusqu'en 1917…
Présenté comme un “Règlement temporaire” de « maintien de l'ordre », il fut prolongé d'année en année, avec pour finalité l'accroissement des jugements arbitraires, avec des simulacres de procès ou, encore mieux, sans procès. Argumentaire, rhétorique, idéologie, se retrouvant dans nombre de législations contemporaines de nos pays, pour en museler les libertés publiques au prétexte de “maintien de l'ordre” ou de “lutte contre le terrorisme”…
Cette règlementation servit de couverture à un système policier géré par un génie de l'époque, d'une intelligence, d'une ruse, hors du commun. Certains disent : d'une perversité hors norme. C'était : le lieutenant-colonel Grigori Soudeïkine.
Haut fonctionnaire de la police secrète, chargé des enquêtes et surveillances d'ordre politique, il élabora une implacable méthodologie fondée sur l'interaction entre infiltration et provocation. Son but n'était pas simplement d'arrêter des opposants et de les retourner comme agents de renseignements mais, progressivement, de contrôler et d'animer lui-même les mouvements clandestins d'opposition.
Il arrêta, ainsi, un des principaux chefs du mouvement « La Volonté du Peuple », Sergueï Degaïev, avec lequel il organisa des attentats donnant le prétexte d'arrestations assimilables à des rafles parfaitement ciblées.
Grigori Soudeïkine alla jusqu'à programmer l'assassinat des plus hauts personnages de l'Etat afin de prendre les terroristes en flagrant délit, et légitimer le régime de terreur : le directeur général de la police, Plehwe, le ministre de l'intérieur Dmitri Tolstoï (à ne pas confondre avec l'écrivain Léon Tolstoï…)… Du travail d'orfèvre.
Mais, jouer à l'apprenti sorcier est dangereux. En 1883, comme souvent dans ce contexte, sa propre créature lui échappe. Degaïev organise l'attentat de Grigori Soudeïkine. Le Tsar ne se consolait pas de sa mort… (11)
Il avait tort, car des élèves aussi doués, si ce n'est plus que leur maître, prennent en main l'Okhrana. Deux ex-révolutionnaires, qui accomplirent une brillante carrière dans les services secrets du Tsar, notamment : Sergueï Zoubatov et, son adjoint, Nikolaï Berdiaev.
Avec ces deux éléments d'exception, les services spéciaux de la Russie tsariste franchissent un pallier supérieur : non seulement, ils infiltrent les partis révolutionnaires et contrôlent leur action, mais en plus ils gèrent leurs scissions et dissensions. Provoquant assassinats et règlements de compte entre eux, pour en arriver à leur neutralisation.
Poussant le raffinement au plus haut point, ils vont jusqu'à créer les premiers embryons de syndicats…
Procurant locaux, subsides, machines à imprimer des tracts, Zoubatov et la police secrète, constituent, en 1901 à Moscou, la « Société d'Entraide des Ouvriers des Productions Mécaniques ».
Devant le succès de l'opération d'infiltration et de contrôle, ils renouvellent le stratagème en avril 1904, à Pétersbourg, créant une « Union des Ouvriers Russes des Fabriques et Usines de Saint-Pétersbourg ». Le dirigeant le plus actif de ce syndicat était un pope, évidemment agent secret, Gapone. Une de leurs plus grandes réussites fut la défection d'Evno Azef, chef de l' « Organisation de Combat des Socialistes-Révolutionnaires »….
Toutes les actions violentes dans les grandes villes étaient organisées par la police secrète. C'est un de ses membres, Iegor Sazonov, qui tuera le ministre de l'intérieur en jetant une bombe sur sa voiture, le 28 juillet 1904. Ces actes prouvant la nécessité de renforcer les moyens de la police, et l'élargissement de la répression, pour lutter contre le terrorisme… (12)
Suivant à la trace les opposants hors de Russie, la police secrète ouvre des antennes dans toutes les capitales européennes. Installant à Paris, un as du renseignement et de la provocation, Piotr Ratchkovski, qui travaillait en liaison avec les services secrets français pour faire la chasse au révolutionnaire. Au point de se permettre de tester leur efficacité et leur motivation :
« Le 29 mai 1890, la police française effectue, sur l'ordre du ministre de l'Intérieur Constant, des perquisitions chez vingt immigrés russes. Elles y découvrent des bombes et des moyens d'en fabriquer, tout ce qu'il faut pour démasquer les « nihilistes » russes, préparant un attentat contre Alexandre III. Les conspirateurs et la police française ignorent que l'affaire a été fabriquée de toutes pièces par le provocateur Piotr Ratchkovski, qui, en 1885-1902, dirige les services étrangers du département de la police, à Paris. » (13)
A l'époque il n'y avait ni radio, ni TV, mais les médias, sous forme de la presse à grand tirage, étaient noyautés. Ils y avaient leurs « agents d'influence ». C'est ainsi que les archives de l'Okhrana ont livré des noms de journalistes français, avec les reçus de leurs émoluments.
Parmi eux on trouve un rédacteur du Figaro, où il tenait la rubrique de politique étrangère, Raymond Recouly . Son nom de code d'agent de l'Okhrana était Ratmir. Il avait pour charge de chanter les louanges de la sanguinaire dictature tsariste, on disait “autocratie” pour faire plus chic, et de repérer les intellectuels opposants. Il encaissait mensuellement la somme de 500 francs par mois, somme considérable en ce début de 20° siècle… (14)
Ce fut à cette époque que furent planifiées les déportations massives vers la Sibérie. En fait, ce sont les très chrétiens Tsars de Russie et leurs collaborateurs qui organisèrent les premiers « goulags ». Chaque année ce sont entre 10.000 et 13.000 citoyens Russes qui furent déportés, jusqu'à des enfants de 14 ans, dans des conditions épouvantables de survie, difficilement imaginables. George Kennan qui avait pu visiter quelques uns de ces goulags de l'époque en était atterré. Il en a livré un témoignage bouleversant dans un livre publié en 1891. (14)
La machine répressive ne connaissant plus de limite, tout cela bien souvent sans preuve, si ce n'étaient les prétextes les plus bureaucratiques fondés sur le soupçon : « mode de pensée nuisible », « relations douteuses », « appartenance à une famille néfaste ». Signatures de l'arbitraire et du totalitarisme.
Mais une police, quels que soient la sophistication de ses techniques et la capacité d'imagination de ses éléments les mieux formés aux pratiques de la répression, ne peut servir de rempart à une révolte provoquée par l'injustice économique et sociale soulevant tout un peuple.
Ce fut 1917…
Heureusement, en France, nous sommes loin de ces comportements. Ecoutant les représentants de notre police s'offusquer qu'on puisse soupçonner que des éléments en civil aient pu jouer les “casseurs”, pour discréditer les manifestations contre la loi sur les retraites, j'en étais ému. Devant leur air choqué, ils me faisaient penser aux jeunes filles en fleur des romans de Proust, buvant leur thé le petit doigt en l'air dans leurs gants en dentelles.
C'est vrai, dans les autres pays, ce sont les élèves des écoles de police et leurs instructeurs qui jouent habituellement les “casseurs”, pour effrayer le bourgeois. Cela leur est crédité, dans leur cursus de formation, comme “travaux dirigés”. Mais, pas en France. Nous avons une police vertueuse. Quant à nos services secrets, ils sont angéliques.
Dormons sur nos deux oreilles.
Sinon… Entre toutes ces barbouzeries, barbes et fausses barbes… En cette période, on risque de confondre Père Noël et Père Fouettard…
Georges STANECHY
Notes :
(1) Serge Victor, Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression, préface d'Eric Hazan, éditions Lyber Zones, 2009, http://www.editions zones.fr/spip.php ?page=lyberplayer&id_article=103
(2) Exemple : La France doit contacter Ben Laden : avec l'aide de Michael Vendetta ?, http://www.lepost.fr/article/2010/11/19/2310452_la-france-doit-contacter-ben-laden-avec-l-aide-de-michael-vendetta.html#xtor=ADC-218
(3) Lounis Aggoun, La Colonie française en Algérie – 200 ans d'inavouable – Rapines & Péculats, éditions Demi Lune, 2010.
(4) Entretien de Lounis Aggoun avec Silvia Cattori, du 14 octobre 2010, en deux parties :
i) http://www.voltairenet.org/article167288.html nbsp ;
ii) http://www.voltairenet.org/article167514.html
(5) Lounis Aggoun, entretien avec Silvia Cattori, Op. Cit.
(6) DRS : Département de Renseignement et de Sécurité, ex-Sécurité Militaire de l'Armée Algérienne.
(7) Lounis Aggoun, entretien avec Silvia Cattori, Op. Cit.
(8) Lounis Aggoun, entretien avec Silvia Cattori, Op. Cit.
(9) Daniele Ganser (professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Bâle), Les Armées Secrètes de l'OTAN, éditions Demi Lune, 2007.
(10) Inside the dark legacy of the US ‘School of Assassins', RT, 19 novembre 2010, http://rt.com/usa/news/usa-military-school-americas/
(11) Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Editions Plon, 1997, pp. 834 – 835.
(12) Michel Heller, Op. Cit., p. 883.
(13) Michel Heller, Op. Cit., p. 854.
(14) Serge Victor, Op. Cit.
(15) George Kennan, Siberia and the Exile system, Londres, 1891, vol. 2., p. 456, cite par Michel Heller, Op. Cit., p. 836.


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