Mouvement Algérien des Officiers Libres Le 06 Janvier 2011 L'Algérie vit depuis quelques jours sous le poids des protestations et des manifestations qui s'amplifient chaque jour au risque de finir dans un chaos total qui aura de graves répercussions sur la sureté des citoyens et sur la paix sociale. Ces manifestations qui ont commencé dans un quartier d'Alger et qui se sont propagées aux quatre coins du pays sans que l'autorité publique ne dédaigne s'y pencher sauf l'envoi de forces de répression et le risque de faire appel encore une fois à l'armée pour maitriser la situation. A quoi servent les autres institutions de l'Etat dans ce régime ? Que fait la présidence de la république, le sénat, le gouvernement, l'assemblé nationale, les ministères et les assemblées élus ainsi que les partenaires sociaux et les partis politiques qui sont employés par le ministère de l'intérieur aux frais du trésor publique ? Quel est l'intérêt de toutes ces institutions si le citoyen se retrouve en face de la police, des gendarmes, du DRS et de l'armée à chaque fois qu'il réclame ses droits politiques, civils et sociaux ? A qui profite une confrontation frontale entre un peuple et ses institutions armées sensées en même temps le protéger de la par la logique et la constitution ? C'est à cette question que doit réfléchir l'ensemble des citoyens et au moins essayer d'y apporter une réponse au nom de la citoyenneté loin de tout clivage, cupidité et émotion avant que commence le processus de destruction de l'Algérie. Le régime responsable de nos drames nationaux successifs ne jouit d'aucune légitimité sauf celle de la répression menée par les forces de sécurité qui sont protégées par l'armée ce qui nous amène à affirmer que la perpétuité de ce régime avarié est l'institution militaire et à sa tête le haut commandement. Elle est la première à qui on doit adresser le discours dans ces moments critique pour le pays. Le devoir de respect du serment militaire et l'obligation de fidélité envers l'Algérie impose à l'institution militaire dans son ensemble de s'aligner avec son peuple qui est l'essence même de l'existence de l'Algérie pour le soutenir dans sa volonté d'asseoir son autorité sur l'Etat avec toutes ses institutions en toute liberté et transparence. Il faut que l'Armée prenne une décision de principe sans hésitation aucune pour s'aligner avec son peuple et protéger ses choix avec dévouement. Il faut que l'Armée se distingue de ce régime en faillite qui représente un danger gravissime sur le présent et le futur du pays. Il serait tout à fait futile de croire que les jeunes qui manifestent ces jours-ci dans toute l'Algérie ne font que mendier des bouchées de pain ou revendiquer des acquis sociaux ; la vérité est que ces jeunes en effervescence représentent l'Algérien dans son état le plus vrai et expriment (avec les moyens en leur possession) leur frustration et leur soif de liberté, de dignité et d'indépendance avec tout ce que le mot peut contenir. Ils crient de toutes leurs forces nous ne voulons pas des voleurs qui se succèdent au pouvoir au sein de ce régime pourri et exigeons leur remplacement par une entité algérienne intègre dans l'âme, capable de rendre au peuple sa dignité et aux institutions leurs fonctionnalités en combattant la corruption et en réglant les problèmes quotidiens du citoyen. En réalité nous avons déjà adressé un appel au futur commandement de l'Armée et nous avons mis en garde contre les dangers qui guettent l'Algérie, son armée et son peuple, mais l'accélération des événements soudains nous incite à rappeler à l'Armée qu'en 1992 la confrontation avec une frange du peuple, pour protéger ce régime pourri, nous a couté un prix faramineux qui draine encore nos capacités populaires, matérielles et morales. C'est la raison pour laquelle il faudrait tirer les leçons de cette première expérience car la prochaine confrontation serait avec le peuple en entier et ne finira que sur les cendres de l'Algérie le tout pour le profit de la même caste de corrompus qui n'a rien à voir avec l'intérêt de l'Algérie et son peuple. Nous appelons encore une fois l'Armée, ses antennes sécuritaires et son commandement à s'affranchir de ce régime pourri et ses fonctionnaires corrompus et leur demandons de prendre les dispositions nécessaires pour coopérer avec la classe nationale intègre pour aider le peuple à choisir ses représentants en toute liberté et transparence. Nous sommes confiants que l'initiative en ce sens va arrêter les violences issues d'un sentiment profond de Hogra, d'injustice et d'humiliation et ouvrira de nouveaux horizons pour la réconciliation des Algériens et coordonner leur efforts dans le but de construire un Etat Algérien au service du peuple tout en créant le climat favorable à la création d'une armée professionnelle digne du slogan Armée Nationale Populaire. Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; Ce régime pourri, sclérosé par la corruption et les passe-droits ; du plus petit échelon au somment du pouvoir à savoir la présidence de la république comme démontré entre autres par l'affaire de « Sonatrach » ; doit être confronté et remplacé par l'Etat de droit Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; En ce jour, et en vue des nouvelles données sur le terrain il est devenu impossible de tourner le dos aux agissements des responsables corrompus qui par leur cupidité, leur désir de gain rapide ont conduit le pays au bord de l'explosion. Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; L'Algérie est une Amana immense trahie par ceux-même sensés la préserver et qui ont humilié son peuple. Ces corrompus sont même prêts à sacrifier le pays puisque ils ne croient pas en l'Algérie comme consigne chère pour laquelle tous les sacrifices ne sont pas vains. Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; Les événements nous imposent aujourd'hui d'être à la hauteur des attentes des citoyens et nous forcent à nous dresser comme un seul homme pour sauver le pays. Evitons de tomber dans le piège des instigateurs qui ne lésinent pas sur les moyens pour détruire le pays et semer la haine entre les frères. Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; Il faut que nous soyons au plus haut degré de clairvoyance et de responsabilité pour être à la mesure des événements et réaliser la paix entre le peuple et son armée et unir les forces pour construire une Algérie où les droits sont respectés et où la Hogra et les passe-droits n'existent pas. Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; Nous n'avons plus le choix, sauf celui de la confrontation responsable de tous ceux qui veulent s'aventurer avec le futur du pays et le devenir du peuple, une confrontation avec courage en prenant les dispositions constructives auxquelles aspirent tous les citoyens. Officiers, Djounouds fidèles à l'Algérie ; Les présidents et les chefs sont éphémères quelle que soit la durée de leurs règnes et quelle que soit l'importance de leurs responsabilités ; en fin de compte seule l'Algérie prime et sur ce, il convient d'agir avec responsabilité et sagesse en toutes circonstances et quels que soient les ordres car obéir à des ordres non responsables va induire une situation chaotique aux conséquences dramatiques. Tahya el Djazaïr Gloire à nos martyrs et Allah yerhamhoum