Le chef du gouvernement Ahmed OUYAHYA s'est exprimé ce mercredi 30 mars 2011 sur la télévision publique dans l'émission « Hiwar Essaa », visiblement en tant qu'émissaire et porte-parole du pouvoir occulte algérien qui a certainement fini les tractations engagées depuis déjà quelques semaines pour définir une stratégie efficace afin de neutraliser toute tentative de contamination de l'Algérie, par ce qui est convenu d'appeler « le printemps Arabe ». Finalement le pouvoir brise le silence dans lequel il s'est muré depuis la chute de Ben Ali après avoir été farouchement surpris de cette situation inédite et aussi dangereuse pour sa survie. L'intervention de OUYAHYA sonne comme une résolution finale de toutes ces tractations et qui s'adresse aussi bien à la grogne intérieure qu'a celle de la communauté internationale. À la communauté internationale, le pouvoir algérien garantit une prise en charge de la crise sociale, comme caution à l'amélioration de l'image de sa solvabilité. On peut s'attendre donc à des dépenses généreuses et à des actions sociales qui seront médiatisées à outrance, accompagnées de nombreuses interventions médiatiques aussi bien de la part des autorités nationales que locales, dont les finalités ne seront qu'un recadrage de l'opinion populaire après les dégâts causés sur son imaginaire et sur sa représentation du pouvoir par le tsunami du printemps Arabe. Pour la grogne intérieure, le message sonne comme une fin de non-recevoir de toute forme de contestation de sa légitimité et de l'établissement d'un état de droit. Il est un avertissement à l'adresse de toute forme de remise en question du système politique actuel et à ses contestataires. Le pouvoir affirme son autolégitimation et nie toute existence de crise du système politique de quelque nature que ce soit. Il affiche ainsi son autisme à l'adresse de toute contestation émanant de l'opinion publique à qui il dénie toute souveraineté critique. L'expression de son arrogance totalitaire est le signe que le bras de fer peut commencer, et les méthodes traditionnelles de la police politique peuvent s'enclencher, la répression lâche et larvée peut s'abattre. Gare à ceux qui persistent et qui continuent de souffler sur les masses populaires le vent de la révolte. La teneur des propos du porte-parole du pouvoir est sans ambiguïté, et la menace précise. Il n'y aura pas de poursuites contre les auteurs des crimes aussi bien économiques que physiques, des enlèvements, et des tortures perpétrés contre le peuple et l'état depuis l'indépendance, en précisant que l'adoption d'une assemblée constituante ne ressuscitera ni les morts ni ne réglera le problème de la plaie ouverte par la tragédie nationale des années 90. Cette réaction traduit la situation dans laquelle le pouvoir se sent acculé et qui se caractérise par cette attitude désespérée, autiste et menaçante, comme une fuite en avant. Cela donne l'impression d'un déjà-vu ! « zanga, zanga, dar, dar ». Car, l'argument principal qui continue à servir de cheval de bataille au pouvoir est le rapport de force et le poids répressif de la police politique comme moyen de neutralisation de l'opposition. Le pouvoir ne peut se prévaloir sur une légitimité dictée par un suffrage universel, en envisageant une ouverture du champ politique, médiatique et d'élections transparentes, qui lui sont réclamés par la société civile depuis toujours. Il est évident que cette forme de recours ne pourra que lui être fatale. Devant cette nouvelle mise a l'épreuve de la société civile et des mouvements citoyens, avec ce constat amer que la boucle est bouclée et que la porte et la voie de la prédisposition au dialogue se sont refermées, tous les scénarios sont désormais possibles et envisageables, y compris l'avènement d'une nouvelle tragédie nationale, qui semble se profiler dangereusement, au regard de la profondeur de la détresse de la population qui a soif de liberté et de démocratie et dont les plus défavorisés se voient obligés d'adopter l'ultime solution : l'auto immolation ou la noyade dans le fond des mers. Lectures: 3