Le Cnapest et L'Unpef relancent la protestation Les enseignants en grève à partir du 25 avril Par : MALIKA BEN, Liberté, 16 avril 2011 L'éternelle hantise des premiers responsables de l'éducation nationale est, selon toute vraisemblance, au rendez-vous. Le cursus scolaire des élèves des trois paliers de l'éducation ne manquera pas d'être perturbé par une grève cyclique de trois jours. C'est ce qui a été annoncé, hier, lors d'un point de presse tenu conjointement par les deux syndicats du secteur : Cnapest et Unpef. Le coup d'envoi de la protestation sera donné le 25 avril et se poursuivra jusqu'au 27 du même mois. Selon le coordinateur du Cnapest, “les syndicats ont opté pour une grève cyclique de trois jours renouvelable alors que la base avait proposé un débrayage d'une semaine renouvelable. Mais nous avons jugé nécessaire de ne pas trop pénaliser nos élèves”, note Nouar Larbi. Et d'ajouter : “L'action se renouvellera encore les 2, 3 et 4 mai prochain.” Le département de Benbouzid est appelé à réagir “positivement et concrètement” aux doléances des enseignants qui comptent, dans le cas contraire, faire monter la pression. “Si la tutelle persiste dans son attitude, des conseil nationaux seront tenus par les différents syndicats pour décider de la suite à donner au mouvement”, menace Nouar Larbi. Les syndicats, qui font une fois de plus front commun, comptent frapper fort en lançant, en parallèle à la grève cyclique, “des sit-in et des marches pour faire pression sur la tutelle”. Intervenant à son tour, le président de l'Unpef s'étalera sur les innombrables motifs ayant poussé les syndicats à se tourner vers la contestation, à ce moment précis de l'année et pas avant. “Nos revendications sont purement sociopédagogiques. le secteur de l'éducation a été victime de deux injustices : la première concerne le statut particulier et la seconde a trait au régime indemnitaire”, a déclaré Sadek Dziri. L'orateur explique que “l'éducation nationale a été le premier secteur dont les textes portant statut et régime indemnitaire ont été élaborés. Mais le premier constitue toujours un cobaye”. Selon lui, l'élaboration des mêmes textes pour les autres secteurs “nous a fait découvrir que les nôtres sont les plus mauvais. Les autres secteurs, notamment ceux considérés comme étant prioritaires dans l'article 3 de la Fonction publique, ont été mieux servis sur tous les plans”. Et c'est le fait que les autorités soient beaucoup plus généreuses avec d'autres départements que les syndicats de l'éducation ont décidé de réclamer leurs droits légitimes. Le président de l'Unpef citera dans ce sens le fait que “les autres textes portant statut des autres départements prévoient des mesures transitoires alors que ce n'est pas le cas pour nous”. Abordant les revendications des enseignants, les deux orateurs expliqueront que celles-ci sont nombreuses mais ce qui a déclenché cette nouvelle grève “ce sont les dossiers que nous jugeons importants pour l'heure, à savoir le statut particulier et le régime indemnitaire”. Les syndicats revendiquent, dans ce cadre, la révision pure et simple des deux textes en vue de combler leurs nombreuses lacunes. Ils citeront principalement l'octroi des différentes primes, la promotion, l'intégration et l'avancement dans la carrière. “Ce dernier a été complètement fermé”, souligne Sadek Dziri, précisant que “les syndicats contestent la suppression des deux corps : celui d'inspecteur pédagogique et de directeur d'établissement. Ils sont remplacés par un titre qui ne leur accorde pas grand-chose, à savoir enseignant principal avec quelques points indiciaires de plus et une stagnation dans une seule catégorie”. Dans la foulée, l'orateur demandera la baisse de l'IRG car les enseignants “sont les fonctionnaires qui paient le plus grand taux d'IRG. Plus que les commerçants puisque pour certains, il atteint les 20 millions de centimes par an”. Le coordinateur national du Cnapest regrettera le fait que “la tutelle ne lâche du lest qu'à chaque contestation et n'affiche pas une volonté réelle de régler les problèmes sociaux pour que l'enseignant puisse se consacrer au volet pédagogique et à sa mission”. Interrogé sur la réaction des syndicats dans le cas où la tutelle opterait, une fois de plus, pour les menaces de radiation pour les inciter à mettre fin à la contestation, Nouar Larbi dira : “Nous réagissons selon les vœux de la base. Et si la base veut aller jusqu'au bout, nous ne ferons que la suivre. Nous espérons seulement que la tutelle affiche une volonté de régler le conflit loin de tout esprit autoritaire.” Les deux responsables syndicaux refusent “d'endosser la responsabilité de ce qu'engendrera la contestation”. à signaler, enfin, que d'autres syndicats ont déjà annoncé leur soutien à cette action de grève, à l'instar du Snapest.