Le Cnapest et l'Unpef ont décidé d'une grève d'une semaine reconductible à partir d'aujourd'hui. Le bout du tunnel est loin. Le secteur de l'éducation demeure bloqué par les débrayages. Insatisfaits malgré la récente augmentation de leurs salaires, les enseignants entament aujourd'hui une grève d'une semaine reconductible. Dans une action commune et unifiée, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) ont décidé de maintenir la grève d'aujourd'hui. C'est ce qu'ils ont annoncé hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Unpef, à Alger. Cette rencontre a été animée par Nouar Larbi et Sadek Dziri, respectivement, coordinateur national du Cnapest et président de l'Unpef. «Nous dénonçons le tapage médiatique couvrant cette soi-disant augmentation des salaires en induisant l'opinion publique en erreur!» s'écrie Sadek Dziri. Selon l'intervenant, «il n'y a que la prime de rendement qui a été augmentée. Quant aux autres dossiers, en l'occurrence, ceux des oeuvres sociales et de la médecine du travail, on les a complètement négligés». Prenant la parole, Nouar Larbi a déclaré que «le ministère de l'Education nationale n'a pas respecté l'accord signé le 23 novembre dernier avec les syndicats autonomes et qui porte sur les trois revendications soulevées par les syndicats susmentionnés, notamment celles liées au régime indemnitaire, aux oeuvres sociales et à la médecine du travail». A ses yeux, «il y a un manque de transparence dans la concrétisation de l'accord en question et une politique de fuite en avant dans le règlement du conflit». Les deux intervenants regrettent «les promesses non tenues du ministre de l'Education nationale». Pour le coordinateur national du Cnapest, «le régime indemnitaire tel qu'il est adopté par la corporation des syndicats autonomes de l'éducation, n'a pas encore vu le jour». Ce syndicaliste a mis en exergue «l'absence de volonté politique d'annuler la décision arbitraire n°158/94 relative à la gestion des oeuvres sociales et la banalisation du dossier de la médecine du travail». Le président de l'Unpef, à son tour, dira que la tutelle n'a pas respecté ses engagements «c'est ce qui a poussé au pourrissement de la situation». Mais quel est le devenir des élèves dans tout ce fracas? A ce propos, le coordinateur national du Cnapest dira: «Certes, ce débrayage pénalisera les élèves, mais la responsabilité incombe entièrement au ministère de l'Education nationale qui a laissé la situation aller de mal en pire.» En outre, les deux contestataires n'ont pas écarté la possibilité d'investir la rue, comme l'ont fait les médecins. En cette date symbolique du 24 Février, le Cnapest et l'Unpef ont tenu à faire part d'un projet de création d'une fédération des travailleurs algériens car, disent-ils «l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) ne représente plus tous les travailleurs». Pour rappel, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait affirmé que le dossier de l'augmentation des salaires par les primes a été traité avec tous les syndicats nationaux.