Le mouvement de grève du secteur de l'éducation se durcit dans les établissements du scolaire de l'est du pays. À Oum El-Bouaghi, le taux de suivi a atteint hier plus de 90%, selon l'Unpef et selon la direction de l'éducation, le mouvement est estimé à 46,09%. À Batna, hier matin, aucune information n'a filtré par la direction de l'éducation sur le taux de suivi évalué avant-hier à 56,31%, alors que l'intersyndicale a avancé un taux de 90%. À Skikda, la direction de l'éducation a organisé, hier matin, une conférence de presse pour expliquer les décisions prises par le ministère de tutelle. Les trois points essentiels du l'engagement de Benbouzid concernent la constitution d'une commission mixte entre le ministère et les syndicats qui est à pied d'œuvre depuis le 17 novembre courant pour l'élaboration dans les plus brefs délai des propositions relatives au régime indemnitaire des enseignants avec effet rétroactif de toutes les primes composant le salaire, et ce, à partir du 1er janvier 2008, comme revendiqué par les syndicats de l'éducation. Le deuxième point concerne la gestion des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation pour laquelle le ministre engagera avec tous les syndicats une large concertation pour la révision de ce dossier et l'élargissement de sa gestion aux différents syndicats. Une réponse favorable a été donnée aux revendications touchant à la médecine de travail. Et comme mesure d'apaisement, l'engagement de la tutelle de surseoir la ponction sur salaires. En dernier point, le chargé de communication a présenté aux journalistes, nombreux à ce point de presse, le démenti signé par le secrétaire général du ministère de l'éducation nationale concernant un document en forme de PV considéré comme imaginaire qui circule sur une prétendue rencontre entre le secrétaire général du ministère de l'éducation national et le président du syndicat de l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation où il faisait état d'une entente avec ce syndicat sur un ensemble d'avantages et de promotions professionnelles au bénéfice des cadres de ce syndicat contre l'arrêt de la grève. L'appel à la grève des syndicats autonomes a suscité une forte adhésion dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, notamment au niveau des lycées. Notons que les enseignants ont obtenu, durant les deux premières semaines de la grève, l'annulation de la directive visant à retirer l'effet rétroactif des indemnités et le principe de permettre une plus large action au syndicat autonome dans la gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation, exclusivement réservée à l'UGTA. Mais, ils veulent une date précise pour son application pour décider de l'arrêt du débrayage. “L'amendement de cette instruction ne suffit pas. Cela fait deux ans que nous attendons le régime indemnitaire. Ce que nous voulons aujourd'hui, c'est avoir un calendrier précis concernant son application. Nous sommes optimistes quant aux résultats de notre mouvement”, nous a affirmé, hier, le porte-parole du Cnapest. Les parents, que nous avons approchés à ce sujet, n'ont pas manqué d'exprimer leur colère face au bras de fer engagé entre les profs et la tutelle prenant en otage les élèves. Par ailleurs, le mouvement de grève des enseignants a été suivi massivement hier à Annaba, selon le président du bureau de l'Unpef, M. Mahrez, qui a affirmé que le taux de participation des enseignants du primaire était de près de 90%, alors que ceux des paliers moyen et secondaire étaient respectivement de 92 et 95%. Ceci alors que la cellule de communication de la Direction de l'éducation affichait un taux de suivi de l'ordre de 37,89% pour les trois paliers avec une prédominance des grévistes du primaire avec un taux de 55,39%. Dans la capitale des hauts-plateaux, les professeurs grévistes ont poursuivi hier leur mouvement de protestation. La plupart des établissements scolaires de la wilaya sont restés fermés pour la troisième semaine consécutive. Les représentants des grévistes ont été reçus dimanche par le premier responsable du secteur qui les a appelés à être objectifs dans leur protesta et mettre fin à ce débrayage qui a perduré. “La tutelle a répondu favorablement aux revendications et a laissé les portes du dialogue grandes ouvertes pour la concertation et le dialogue.”