Par Burhan Ghalioun, écrivain, professeur à la Sorbonne, Subhi Hadidi, écrivain et journaliste, et Farouk Mardam Bey, éditeur. A l'initiative de Bernard-Henri Lévy, un texte a été publié dans Le Monde du 25 mai 2011 sous le titre SOS Syrie, qui dénonce les crimes commis par le régime de Bachar al-Assad et appelle à la solidarité avec le peuple syrien dans sa lutte pour la liberté. Nous jugeons pour le moins indécent que des personnes comme Bernard-Henry Lévy, qui se sont toujours illustrées par leur hostilité aux revendications légitimes du peuple palestinien et par leur coupable complaisance pour la colonisation des territoires occupés, y compris le Golan syrien, tentent de récupérer le mouvement populaire en Syrie au moment où il affronte avec un admirable courage la terrible machine répressive d'un pouvoir aux abois. Nous considérons ce texte et toute initiative qui serait prise dans l'avenir par SOS Syrie, quelle que soit l'appellation sous laquelle ce groupe pourrait se présenter, comme des manœuvres sordides qui visent à détourner l'opposition démocratique syrienne de ses objectifs et portent atteinte à sa crédibilité devant son peuple. Nous nous étonnons de voir Michel Rocard, François Hollande et Bertrand Delanoë mêler leurs noms à ceux des intellectuels qui ont applaudi l'invasion américaine de l'Irak et qui ne se sont apparemment pas repentis en constatant ses tragiques conséquences. Nous pensons exprimer l'opinion de la très grande majorité des démocrate syriens en exil en appelant nos amis syriens, arabes, français, européens, à boycotter SOS Syrie et à s'en démarquer publiquement.