L'armée syrienne déploie des chars à Hama Le Point.fr – Publié le 03/07/2011 à 16:00 – Modifié le 03/07/2011 à 16:06 La ville, située à 210 km au nord de Damas, a été le théâtre de la plus sanglante répression dans l'histoire moderne du pays. L'armée syrienne a déployé des chars aux entrées de la ville de Hama, deux jours après une manifestation de grande ampleur contre le président Bachar el-Assad, ont rapporté dimanche des habitants et des militants. « Des dizaines de personnes ont été arrêtées dans les environs de Hama. Les autorités semblent avoir opté pour la solution militaire afin de soumettre la ville », a dit Rami Abdel Rahman, président de l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme. Hama, située à 210 km au nord de Damas, a été le théâtre de la plus sanglante répression dans l'histoire moderne de la Syrie. Lors d'une intervention en 1982, l'armée avait tué près de 30 000 personnes afin de mater un soulèvement islamiste contre l'ancien président Hafez el-Assad. Un habitant a dit que les communications avaient été coupées dans Hama, à l'image de ce qui a été fait dans d'autres villes avant des interventions de l'armée. Cet habitant a ajouté que les forces de sécurité et des miliciens à la solde du régime avaient été aperçus dans plusieurs quartiers. « Ils ont tiré à l'aveuglette ce matin dans le quartier de Machaa. Les arrestations ont essentiellement eu lieu dans des secteurs proches du stade de football et dans le quartier de Sabounia », a dit cet habitant, un commerçant disant s'appeler Kamel, interrogé au téléphone par Reuters dans un secteur en périphérie de Hama où les communications n'ont pas été coupées. Parvenu au pouvoir en 2000 après le décès de son père, Bachar el-Assad est confronté depuis mars à une contestation ayant gagné quasiment tout le pays. Il a limogé samedi le gouverneur de Hama, Ahmad Khaled Abdoulaziz, au lendemain de la plus importante manifestation dans cette ville depuis le début de la révolte contre le régime. Les forces de sécurité avaient desserré leur emprise sur Hama après y avoir tué au moins 60 manifestants en juin au cours de l'une des journées les plus sanglantes depuis mars en Syrie. D'après des habitants, les forces de sécurité et des tireurs embusqués avaient ouvert le feu sur la foule des manifestants.