Disons qu'à l'heure actuelle, le peuple maghrébin n'est pas encore sorti de «l'auberge espagnole » dans laquelle il est « coincé » depuis – si on pousse bien loin – la chute de Grenade en Oct. 1492. Et, avec ce qui s'y passe actuellement, vu le crescendo des évènements qui animent la région depuis fin 2010, rien n'augure à un tel « jumelage » de ces Nations Maghrébines. En tous cas, assurément pas avant l'avènement irrévocable d'une véritable démocratie et de l'établissement d'un Etat de Droit dans chaque pays qui composera ce grand Maghreb. Pourtant, une « Union Confédérale » de ce dernier, serait certainement l'entité rassembleuse et salvatrice du futur politique de l'Afrique du Nord dans cette « mondialisation » hautement économique, injuste et sans merci. Tant voulue et désirée par les peuples, ce serait aussi cette union naturelle qui donnerait, sans aucun doute la force et le salut final pour une réelle souveraineté dans le concert des nations, en plus d'un ultime respect historique – pour la reconnaissance méritée à une citoyenneté du monde longtemps bafouée depuis des siècles – à un peuple authentiquement riche et réuni dans sa diversité, et tant bien que mal pareillement demeurant homogène, malgré tout les aléas de son histoire tumultueuse qui continue de s'écrire « obliquement » jusqu'à aujourd'hui avec une cadence auparavant, jamais inégalée ! Certes, une histoire du Maghreb qui continue de s'écrire en direct avec des racines anciennement malmenées, mais « structurées » par nombres d'évènements et de tractations supranationales , crées et gérés par des « doctrines » et des « hasards » d'un hémisphère nord faussement mercantile et égoïste, lequel avait indéfiniment escamoté l'idée et même une possible réflexion politique d'une quelconque union maghrébine ou moyen-orientale depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et aussi à partir des divisions suscitées et des dommages collatéraux, certains indélébiles, causés par la décolonisation française, essentiellement pendant la guerre d'Algérie. Et également par la suite, sans nul doute, par l'instauration sournoise de la politique gagnante gaullienne plus « génocidaire » et plus « subversive » avec le temps, laquelle se nomma « FrançAfrique ». Cette politique de gestion des autodéterminations naissantes au début des années 60 des ex- territoires colonisés avec des « baux de chasse gardée », malencontreusement, pouvant apparaître en vigueur – sous d'autres facettes – jusqu'à aujourd'hui. Pour aller droit au but, pourquoi le nouvel ordre mondial continue encore de craindre une innovation politique majeure du monde musulman, spécialement de celui du plus « occidentalisé », le Maghreb ? Parce qu'une réelle unification démocratique du Maghreb ferait naitre le plus grand pays fédéral d'Afrique avec un territoire de plus de six millions de km carré (7ème mondial), dominant la moitié du bassin méditerranéen ainsi que le côté nord atlantique africain sur plusieurs milliers de kilomètres, sans compter la nouvelle immensité incommensurable de son Sahara riche en tous minerais et énergies. Une telle unification ferait naitre notamment la plus grande armée et force militaire d'Afrique. Ce qui rajouterait naturellement au leadership de prestige de cette union maghrébine pour guider un continent convoité depuis toujours et qui le sera d'avantage à l'avenir. Le Maghreb uni deviendrait ordinairement le « gendarme » du continent africain avec l'Afrique du Sud, son « extrême homologue » sur tous les plans. Car aussi un grand « monstre » émergeant naitra forcément de cette union sacrée à moyen terme. Un nouvel « espace » politique et économique qui aurait toute sa place aisément dans le G20, si bien sûr le management politique maghrébin serait indiscutablement à la hauteur des défis et des richesses en toute nature pour lequel, il remodèlerait une nouvelle « cosmogonie » de cette intégration socio- historique. Principalement le rassemblement des ressources humaines, cette nouvelle population réunie de plus de 90 millions d'habitants (actuellement) et dont la majorité (70%) de cette population est jeune et a un âge moyen de moins de 30 ans. Une richesse inouïe pour une croissance économique diversifiée pouvant être créatrice d'emplois et aidant à assainir les mentalités en général et les pratiques en particulier de toutes gabegies et corruptions qui ont entaché cette partie du monde depuis longtemps. Pour être prolixe en politique de projection économique, le Maghreb serait l'avenir propre énergétique de l'Europe, et son usine centrale de manufacture, post-Asie, pour les futures 750 millions d'européens de demain. Juste un exemple concret et mesurable : 200 km carré de surface photovoltaïque en plein désert ensoleillé à l'année, générerait une énergie propre et condensé pouvant alimenter un pays comme la France pendant une année entière, en supprimant définitivement ses centrales nucléaires à jamais. Ce n'est guère pour rien que l'intelligence européenne – en l'occurrence allemande – a créée le projet « Desertec » par exemple pour cette région « mitoyenne » du monde qui est aussi « la banane théorique américaine ». L'enjeu capital américain dans le Sahel. Encore aujourd'hui, avec une économie de marché non efficiente, de bazar et d'importation à outrance avec toutes les « tares » imaginables, centralisée singulièrement sur la rente des hydrocarbures (pour le cas algérien et lybien) et de l'industrie du tourisme à rabais et de quelques PME d'industries légères et de services standards (pour le cas marocain & tunisien), le Maghreb affichait quand même un PIB compilé et confondu de plus de 400 milliards de dollars US en 2008/09. L'Algérie à elle seule détient presque la moitié de ce produit intérieur brut, en étant présentement à titre indicatif, la deuxième fortune du monde arabe (après l'Arabie Saoudite) en réserves de change à l'étranger, et la deuxième fortune du monde arabe (après le Liban) en réserves d'or, tout en gardant sa 21ème place mondial dans le classement de 2009, et sans investir (par manque de compétence) dans le métal jaune depuis belle lurette. D'ailleurs, c'est pour cela que l'Algérie serait le dernier pays musulman en occident à connaître « son » printemps arabe. Sa démocratisation déclencherait à coup sûre une métamorphose, sans retour, de la région. Et ça fait peur pardi aux plus sérieux des analystes de l'intelligence occidentale et sioniste. Pour finir en humour caustique propre de chez nous, l'union accoucherait en même temps de l'appellation – « in fashion » – à la mode du nouveau territoire. Comme à l'accoutumée, nos oreilles se sont habituées aux abréviations anglaises de noms de certains pays occidentaux, tel que U.K pour le Royaume Uni, USA pour les Etats-Unis, E.U pour l'Union Européenne etc. Là, il va y avoir un nouveau joueur, un « new state idiom » : M.U pour Maghreb United ! On va entendre partout dans le monde et lire dans les futures presses écrites et ouvrages scolaires maghrébins, première année en langue anglaise par exemple, ce genre de première leçon d'introduction et d'amabilité : « where are you come from please ? »…« Me ? From M.U ! » . Ça fuserait à merveille dans l'imaginaire rehaussé de la future jeunesse libre maghrébine, connectée sur le virtuel et le réel, même jusqu'au spirituel en écoutant le muezzin en live sous écouteurs privés avec en prime des mosquées reliées en wifi et ouvertes sur le monde. Fini le temps de la cacophonie des hauts parleurs avec leurs millions de décibels… Mais là nous parlons de quelle année ? Aux environs de 2032 peut-être…Excusez mon égarement dans ma projection amoureuse et tangible du Maghreb de demain, c'est la fin du Ramadhan, je suis fatigué et je manque de glucose après un mois de jeûne, malgré ma ration quotidienne de Kelb-Elouz. A.By Lectures: