Brahimi : « l'Algérie ne s'est pas adaptée aux conventions internationales» Des avocats algériens ont débattu hier des décisions de la Justice pénale internationale et du Tribunal Pénal international en plus de l'affaire du président Soudanais Hassan Omar Bachir et ses retombées sur la situation en Algérie et dans le monde Arabe. Les avocats algériens ont considéré que la restriction de la marge des libertés et des Droits de l'Homme est la première porte d'accès empruntée par le Tribunal Pénal International et ses branches pour cibler les pays faibles. Le juriste Miloud Brahimi, Avocat spécialiste en Droit pénal international a déclaré que les autorités algériennes n'ont pas fourni les efforts nécessaires pour promouvoir les Droits de l'Homme et le système judiciaire relatif aux libertés. M. Brahimi a affirmé, en répondant à une question d'El Khabar sur l'enjeu des Droits de l'Homme en Algérie, que la promotion des Droits de l'Homme a besoin de plus d'efforts pour adapter les lois algériennes aux conventions internationales. Il a expliqué que la question concerne certaines affaires et crimes qui n'ont, jusqu'à présent, pas été classées dans les lois algériennes en tant que crimes contre l'humanité et en tant que crimes de guerre. Le conférencier a également indiqué que c'est parce que de telles affaires n'ont pas été introduites dans le système juridique algérien que l'Association du 8 Mai 1945, la combattante Louisa Ighil Ahriz et la famille du martyr Larbi Ben Mhidi ont introduit une action en justice contre des officiers de l'Armée Française de l'ère coloniale, à l'instar d'Ausares et Maurice Papon devant les tribunaux Français et non algériens. Il a justifié cela par l'absence d'un cadre juridique pour ces plaintes en Algérie. Commentaire : La décision du staff de Tahia Bladi de publier des photographies de disparu(e)s algérien(ne)s sous le régime de la junte janviériste participe d'un « devoir de mémoire » devenu indispensable et qui illustre le caractère désormais irréversible d'une quête de JUSTICE INDEPENDANTE de la part d'une majorité écrasante de citoyens algériens qui n'ont jamais reconnu la légitimité d'un pouvoir cleptocrate en place depuis 46 ans. A l'heure où le pouvoir, effaré par les actions pénales intentées par la CPI contre le Président Omar El Bashir et le tortionnaire Serbo Bosniaque Karadzic, sur nos colonnes, et dans l'espace public algérien, un débat contradictoire entre partisans et pourfendeurs du CPI/TPI s'est d'une manière dynamique, instauré. Nos lecteurs se sont escrimés, qui par l'entremise de rudes estocades, qui par touches feutrées, à l'enseigne de l'optimisme péremptoire ou de l'ironie du doute à faire avancer le débat. Un résultat sans équivoque cependant : une grande majorité de nos lecteurs a pensé mordicus que la politique de la mémoire et de la justice ne sera impulsée que par la société civile à travers les groupes militants sincères qui la constituent. Pas par le pouvoir en place qui, depuis belle lurette a perdu toute crédibilité. Me Brahimi et ses confrères viennent de découvrir ô miracle ! je le cite : « que que la promotion des Droits de l'Homme a besoin de plus d'efforts pour adapter les lois algériennes aux conventions[...]« . Cette 'sortie' médiatique m'a fait penser à la protagoniste du film « Good Bye Lenin » en ce sens que j'ignore sincèrement s'il végétait (ce que je ne lui souhaite nullement) dans état comateux avant de se réveiller aujourd'hui et de se fendre d'une déclaration qui nous laisse cois. Pensent-ils vraiment ces avocats avoir la latitude d'investiguer librement et sans contrainte sur le génocide de 250.000 morts et/ou disparus ? Ou plus prosaïquement ne devrions pas penser derechef que ces déclarations participent d'une énième mise en scène orchestrée par la police politique pour faire diversion sur le plan juridique ? Ont-ils seulement perçu le lourd bourdonnement émanant des entrailles du volcan somnolant algérien ? On t-il seulement perçu que s'amplifie inexorablement une vague de protestations et de contestations qui d'une façon contrainte et forcée par la pression de l'opinion publique débouchera inéluctablement à la mise en cause des généraux janviéristes pour génocide et crimes de guerre ? Ceux-ci le craignent et commencent à mettre en branle – comme à l'accoutumée – l'ensemble de leurs machineries et relais – médiatiques, juridiques, financiers, diplomatiques – pour amorcer un contre-feu qui, hypothétiquement, leur permettrait de se prémunir d'une possible mise en cause pénale. Les fracassantes révélations sur leurs implications directes dans les assassinats des moines trappistes sont un virage impossible à négocier et ils le savent. Les couloirs des institutions diplomatiques internationales ‘qui comptent' bruissent de palabres inquiétantes à leur sujet. Pour l'instant ; Tant va la cruche à l'eau, peu importe qui du TPI ou d'une chambre extraordinaire au sein des tribunaux algériens libres de demain les jugera, il sera alors plus facile qu'aujourd'hui d'ester en justice contre les génocidaires…