Au moins 40 enfants de personnalités en bénéficient Le chargé de communication du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Djamel Benhamouda, avait catégoriquement démenti, dans un article paru il y a quelques mois sur le quotidien El-Watan, tout favoritisme concernant l'octroi de bourses à l'étranger pour les enfants des VIP. Il disait à l'époque ceci : «Je ne peux m'engager que sur les trois dernières années où il n'y a jamais eu de favoritisme dans le choix des bénéficiaires de bourses à l'étranger.» Selon les critères définis par le ministère, les bourses sont attribuées aux seuls licenciés et majors de leur promotion. Chaque année, 100 étudiants bénéficient d'une bourse à l'étranger afin de poursuivre leurs études aux frais de l'Etat. Un concours national est organisé chaque année au mois de mars à travers le territoire national pour sélectionner les plus méritants sous la supervision des conférences régionales des universités. Ces épreuves se déroulent le même jour dans les quatre régions du pays, mais avec des sujets d'examen différents. Une précision s'impose : sur 100 bourses, 40 à 48 % sont réservées aux majors licenciés issus des universités du centre du pays. Pourtant, les propos du chargé de la communication sont loin de refléter la réalité qui est, elle, tout autre lorsqu'il s'agit d'enfants issus de la nomenklatura qui continuent de bénéficier de passe-droit et de favoritisme flagrants. Ainsi, ces bourses sont accordées le plus souvent, non pas aux lauréats et aux plus méritants, mais plutôt aux enfants des hommes politiques. Selon une liste officielle établie par le ministère lui-même et dont nous détenons une copie, parmi les boursiers de Londres par exemple, on trouve une quarantaine d'enfants issus de cette catégorie. Il est fait état également d'une personne qui a déjà envoyé deux de ses enfants à Londres ; l'un d'eux a fini son mastère tandis que le second compte obtenir son diplôme de mastère à Impérial College. Ce personnage tente d'envoyer son troisième enfant à partir de septembre prochain pour étudier à Londres. Des enfants de ministres, de personnalités politiques et de diverses positions acquises figurent dans cette liste, parmi eux la fille d'un ancien haut responsable. Tous ces boursiers qui bénéficient pourtant d'une prise en charge complète reçoivent chaque mois 700 livres sterling (1 000 euros) de septembre jusqu'à juillet comme argent de poche qui sert aussi à payer le loyer. Il va sans dire que les études coûtent très cher à l'Etat car elles reviennent pour chaque candidat au minimum 12 000 livres sterling par formation. Comment réfléchit-on finalement au ministère de l'Enseignement supérieur ? Mahmoud Tadjer