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L'intelligence « satanique » et sa « médiocrité » fatale.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 17 - 06 - 2012

Aldous Huxley, écrivain humaniste britannique du siècle passé, avait laissé un triptyque sans équivoque et célèbre dans son temps, dixit : « Il y a trois sortes d'intelligence : l'intelligence humaine, l'intelligence animale et... l'intelligence militaire. ».
Nonobstant, l'inexistence institutionnelle de « réservoirs » de réflexions et de pensées civiles et autonomes en Algérie, cela ne traduit en aucun cas que le pays est complètement orphelin de ses élites, de ses « intelligences » ou de sa « matière grise ». Certes, elles ne coexistaient guère pour un tas de raisons, et demeurent hélas, divisées, dissonantes, altérées pour ne pas dire corrompues, ou brutalement éparpillées aux quatre coins du monde à cause des circonstances et des conjonctures tragiques vécues singulièrement durant l'époque du terrorisme sanglant.
Pourtant, quand le président Boudiaf était au pouvoir, le pays avait expérimenté une seule fois de sa vie « indépendante », sous un HCE « anticonstitutionnel » et un « état d'urgence exceptionnel », un semestre soudainement transparent, éloquent que d'habitude en allocutions et en actions « intelligentes » tangibles de l'élite algérienne, dans un climat patriotique émotionnel et galvanisant, lors de cette présidence spéciale aux quelques approches politiques et essais« thérapeutiques » ciblés, vu l'état insolite où se trouvait la république en ce temps là, le président du HCE avait décidé de faire d'abord confiance à « l'intelligence du terroir », en instaurant rapidement une commission stratégique de réflexion intitulée à l'époque : « Algérie Horizons 2005 ».
Ce fut le seul « think tank » algérien, civil et « affranchi », qui avait vu le jour et existé depuis 1962, constitué de l'élite algérienne, chacune expérimentée dans son domaine, des membres éminents réunis pour la première fois librement – avec une volonté politique réelle et « civile » – en « brainstorming » pour « transiger » des expertises projectionnistes d'Etat, et d'insuffler des idées politiques, économiques et culturelles novatrices d'avenir, quant à la destinée de la société algérienne, de sa nation et de ses institutions.
Malheureusement, ce qui fut de courte durée et parmi l'une des principales et importantes initiatives qui eut causée la perte du président Boudiaf, et par la suite la dissolution inopinée de ladite commission par les assassinats de ses membres intègres et irremplaçables, pourchassés l'un après l'autre au début de la décennie noire par un « intellect » qui ne portait aucun « adjectif spécifique » à l'instant des faits, sauf celui du « terrorisme islamiste », et laquelle « intelligence » en réalité, était en phase d'élimination et de récupération de leurs rapports et travaux, qui laissaient déjà poindre certaines « attribuées » confidentielles d'Etat, pouvant résoudre et défaire l'« imbroglio » du système algérien et éventer en fait, l'intrigue qui défie la loi.
Déjà au crépuscule de sa vie, Ferhat Abbas, le pharmacologue politicien avéré de réflexion et de projection, avait conclu par la même synthèse ce paradigme « machiavélique » algérien dans lequel avait inlassablement « évoluée » non seulement la révolution algérienne, mais aussi par la suite, la jeune république précaire algérienne.
Cette constatation globale du premier président du GPRA est sans doute l'une des plus sincères, prémonitoires et la plus « crue » de toutes les observations sociopolitiques émises par une quelconque figure du mouvement national, et qui se résume par un passage d'un de ses livres édité au début des années 80 :
« L'Algérie est un pays qui n'a pas de chance. Ses enfants se jalousent, manquent d'esprit de discipline et de sacrifice. Ils se plaisent dans l'intrigue. Ils oublient l'essentiel pour le futile. L'avenir me parait incertain. Les imposteurs, les malins risquent d'imposer leur loi. Quelle légalité, quelle liberté pouvons-nous attendre de telles mœurs ? La liberté se gagne sur les champs de bataille. C'est entendu. Mais elle se gagne aussi lorsque le citoyen domine ses mauvais instincts et ses mauvais penchants. Et surtout lorsqu'il respecte la loi. ».
Assurément et de facto, cette liberté morale se gagne avant tout, lorsque les institutions « intelligentes » dominent leurs mauvais réflexes tyranniques et d'omnipotence paternaliste qui les supposent être au dessus des lois, tels que sont assimilés, incontestablement par tout le peuple, l'ensemble des services de sécurité, incluant l'ANP et son département d'« intelligence » le DRS, lequel est policièrement rompu invariablement au service du pouvoir illégitime.
Mais nouvellement; d'autant plus qu'avant, peut-être sous prétexte de l'effet « insultant » du mi-centenaire qui pointe à l'horizon, et probablement de la « brise » du printemps arabe combiné, quelques actions ou interventions, des individualités remarquables, des réflexions savantes et également des analyses et interrogations pertinentes, jaillissent de la part de élite algérienne pour la plupart de manière individuelle ou tout au plus en duo ou quatuor, et paraissent ici et là régulièrement dans des colloques, conférences ou médias de tout genre, sans pour autant se constituer en une « réflexion collective élitiste nationale ».
Cependant, il y a eu quand même des volontés éprouvées qui ont mis sur pied la création et la mise en place d'un conseil national de redressement de la nation, sans compter les mouvements d'opposition libre connus depuis quelques années sur la toile et sur le terrain comme Rachad ou le FCN ou bien les initiatives citoyennes de Benbitour, du General Yala, ou du quatuor Hidouci, Malti, Benderra, Laribi, etc.
En tous cas, toutes ces profusions politiques contestataires, laissent croire au contraire, que le « printemps » algérien se balbutie en murissant et en abhorrant le régime beaucoup plus de manière pacifique, intellectuelle, cérébrale et même cybernétique, et gagne lentement et surement en maturité politique. L'expérience de la société algérienne condamne et démontre en flagrant délit la voie non violente, puisque les derniers boycotts et abstentions aux élections l'ont prouvé plusieurs fois.
Cependant, ces réflexions libres et élitistes dégagent communément pour l'essentiel des constats, des déchiffrages politiques et analytiques souvent conjoints avec des ordonnances d'issues sommaires. Par contre cette fois ci, l'attention de quelques unes, récidivent et se complémentent de nouveau et de manière particulière pour cerner définitivement « l'imbroglio exécutif algérien », et notamment de mettre définitivement l'index en désignant le vrai pouvoir réel dans son invisibilité.
Parmi toutes ces sorties médiatiques, il y avait d'abord cette interrogation lancinante pour l'intellect algérien et méprisante envers Bouteflika et le régime en place, posée lors d'une interview de presse par l'ancien gouverneur de la banque centrale d'Algérie, Abderrahmane Hadj-Nacer, qui « défie quiconque de lui dire où se situe le centre du pouvoir en Algérie ? ». Il stipule que « l'autorité n'a pas d'adresse après 50 ans d'un système consubstantiellement opaque, d'où autrement ce pouvoir en question n'existerait pas » et ajoute « qu'à chaque fois qu'un supposé maître du jeu vient à disparaître, on constate que le système ne change pas et l'on se rend compte qu'après lui, tout continue comme avant, les maîtres du jeu ne parviennent plus à respecter les règles qu'ils ont mises en place ».
Assidument, en lisant récemment dans la presse nationale, l'entrevue du général en retraite de la marine militaire, Mohand Tahar Yala, on y apprend durant l'entretien, son évocation « évasive » d'une certaine « intelligence satanique » , qui n'a rien de « conjoncturel » et qui pose problème en Algérie. En sortes, une « entité » que le général ne nomme point, issue d'une « alliance » entre la mosaïque d'un « opportunisme méphistophélique » et d'une « médiocrité outrageuse » soutenue et incitée dans tous les échelons de l'Etat, celui qui avait délaissé « automatiquement » dans la déliquescence tout un peuple pendant un demi-siècle dans une indépendance confisquée.
Ce qui laisse déduire « philosophiquement » – avec le « non-verbal » publique du général – que la « quintessence » du pouvoir en Algérie est « bâtie » et « piégée » par son système géniteur lui-même, l'armée et son intelligence « satanique ».
Historiquement, cette « intelligence satanique » était déjà née d'un « hasard » qui n'existe que pour ceux qui ignorent les règles subreptices des « pugilats » de barbouzes de l'ombre, autant à l'époque de l'insurrection algérienne 54/62 que celle de nos jours, bien plus compliquée et qui continue de s'exercer dans les rouages de l'Etat en maintenant logistiquement pendant 50 ans, un régime devenu de visu inamovible, surtout après le culot de la dernière mascarade des élections législatives dites « historiques » et du début du « nivellement » du terrain pour les « opportunités événementielles » qui déboucheront sur les échéances présidentielles de 2014.
En réalité, le DRS est le seul « think- tank » existant en Algérie, le seul des services d'intelligence de l'armée par son département d'analyses et de projections, qui est constamment en « mission originelle hors contexte » et grave depuis 1992, usé et abusé par un cabinet noire, lequel privilégie perpétuellement et en première instance, les fameux conclaves clandestins, les discrètes tractations de salons privés ou les « gynécées à hiérarchie pyramidale », d'où en réalité émanent le plus souvent les décisions majeurs prises pour l'avenir de l'Algérie.
Traditionnellement, ces « cénacles » peuvent être versatiles dans l'espace et le temps, variables aussi en circonstances, en nombres et en membres influents du sérail invités. Plus ces « conciliabules » sont restreints, et plus ils sont secrets d'existence, et ils ne laissent d'habitude aucune information « exsuder », mis à part de temps à autre, une « fuite tolérée » pour faire perdurer le « halo » et le suspens d'un système cinquantenaire qui régit en finalité, toute la nébuleuse du pouvoir algérien.
Finalement, quelle est cette « intelligence » qui emploie des algériens et qui impose son système sans réel pouvoir apparent, et qui dicte le quotidien des algériens et algériennes depuis 50 ans ?
Ce qui nous ramène à la définition beaucoup plus « abécédaire » qui interpelle à plus d'un titre, celle en l'occurrence du socio-politologue Lahouari Addi, professeur à l'IEP de Lyon, parue dans une interview récente et qui présente le pouvoir algérien comme suit :
« Le régime algérien est né d'un mouvement de libération nationale qui a utilisé la violence armée pour libérer le pays de la domination coloniale. Ceci est un fait historique qui a pesé sur la genèse et l'évolution de l'Etat indépendant. C'est l'armée qui a donné naissance à cet Etat et elle se comporte comme une mère qui refuse de voir grandir son fils et s'autonomiser d'elle. Et pour surveiller son fils, cette mère jalouse a créé le DRS ».
Les questions qui émanent naturellement de cette présentation caricaturale du régime sont : Quel est le « père » de cet Etat si l'armée est la « mère » ? Ou bien, est ce que cette dernière a été « violée incestueusement » durant l'insurrection pour cacher la vérité et ne jamais laisser s'autonomiser ce « fils naturel » turbulent, surveillé par « une intelligence satanique » et dopé par une « médiocrité corrosive » ?
On ne pourrait faire oublier, abstraire ou occulter l'histoire et la vérité de toute une nation, comme cela est de coutume dans les sociétés « conditionnées» et assujetties à une dictature qui force souvent à l'amnésie collective. Mais dès que cette histoire ou une partie de la vérité est écrite, avouée ou témoignée, elle devient illico immuablement gravée dans la mémoire d'un peuple, et pouvant ressurgir démocratiquement à tout moment pour corriger le cours de l'histoire.
Comme cette véracité par exemple, de la stratégie d'infiltration de De Gaulle et de son « intelligence satanique » intérieure, initiée et révélée par Roger Wybot, le big boss de la DST pendant 15 ans (44/59) aujourd'hui DCRI, dans un livre de Philippe Bernert paru en 1975 aux éditions Presse de la Cité, il expliquait la méthode intrigante et diabolique qu'il a utilisée contre le FLN :
«Je développe mon système d'infiltration des réseaux du FLN par des agents à nous. Les hommes que nous glissons dans le dispositif adverse, souvent à des postes subalternes, nous les aidons à conquérir progressivement de l'importance au sein de la rébellion. Nous leur permettons par exemple de passer des armes, de l'argent pour le FLN. Leurs convois clandestins sont protégés par la DST alors que les transports d'armement d'autres chefs fellagas sont bloqués, saisis. Avec notre accord et la complicité de l'armée française, nos agents FLN montent également des opérations bidon, de manière à se couvrir de gloire aux yeux de l'état-major du Caire et de Tunis. Chaque fois, nous organisons tout nous-mêmes pour rendre le coup de main rebelle totalement crédible. Au fur et à mesure, nous déblayons le terrain devant eux. Leurs camarades se font prendre, leurs chefs jouent également de malchance. Ce qui leur permet de grimper dans la hiérarchie clandestine, de remplacer ceux que nous choisissons d'éliminer. Certains de ces agents doubles vont atteindre les plus hauts échelons dans l'état-major FLN. Il nous est arrivé de manipuler des chefs et des chefs adjoints de willayas (...) Grâce à ce noyautage de l'adversaire, j'ai pu tenir à jour, dès la première minute, tout l'organigramme de la rébellion, surtout en métropole. Dès qu'un attentat FLN est commis, je sais qui l'a perpétré. Si je veux en arrêter les auteurs, je n'ai qu'un signe à faire. (...) Mais ce qui m'intéresse, ce n'est pas tellement d'appréhender quelques terroristes algériens. La plupart du temps, je les laisse courir un peu, en les surveillant discrètement, enregistrant leurs contacts, leurs cachettes. Ma tactique c'est de lancer, de temps à autre, de vastes coups de filet décapitant partiellement leur organisation. Volontairement, je laisse toujours échapper quelques proies que je fais filer. J'attends que les willayas démantelées se reconstituent avec du sang neuf, puis je frappe à nouveau. Ce qui me permet, à tout moment, de contrôler l'état major ennemi, parfois d'en dresser les chefs les uns contre les autres. Par exemple, lors de certaines arrestations massives, j'épargne les éléments les plus durs, mais de manière à faire peser sur eux un climat de suspicion. Leurs amis se posent des questions, s'étonnent qu'ils aient pu s'échapper si facilement. Ils seront dénoncés comme indicateurs de police par les agents doubles que j'ai mis en place moi-même, et se feront éliminer comme traîtres...»
De quoi laisser des doutes sur tout le parcours insurrectionnel algérien et sur toute la période post « indépendante » et de ses tragédies conséquentes. La similarité des « opérations tordues » est éclatante entre la DST de l'époque et le DRS des années 90 avec sa « gestion » du terrorisme islamiste. De quoi se poser de sérieuses questions sur le réel maitre d'œuvre, « l'expert » des services, dans les massacres collectives vécus en Algérie ?
Franchement la narration de Wybot pouvait aisément équivaloir celle du général Toufik, si un jour ce dernier « viderait son sac » devant un jury de la CPI, ou en écriture de ses mémoires pendant son séjour en prison.
Toujours dans la même intervention, le professeur Lahouari brosse la « médiocrité de cette intelligence satanique » :
« Le DRS infantilise la société en ayant des milliers d'indicateurs qui ne travaillent pas et qui bénéficient de passe-droits dans l'administration, y compris la justice. Ceci ne relève pas d'une volonté de nuire au pays, car dans le DRS, il y a évidemment des patriotes, mais pour le militaire algérien, la force de l'Etat réside dans la puissance du pouvoir exécutif ». Il continue fermement : « En Algérie, le pouvoir est le DRS ! Il ne dépend pas de la présidence de la république et on dit même qu'il s'est autonomisé de l'Etat-major. Un Etat dans l'Etat ! Si c'est vrai, nous comprenons pourquoi il y a cette pagaille dans la rue algérienne et dans l'administration », ensuite il enchaine : « Ce que je critique dans le DRS, c'est que ce service s'est mis au-dessus de l'Etat, alors que c'est une institution de l'Etat au service des intérêts suprêmes de la nation. Je suggère aux officiers du DRS de se réunir en séminaire fermé et de discuter entre eux de leur mission et de leur apport à la nation et se demander s'ils sont au service de la nation ou du personnel du régime. Pourquoi couvrent-ils les graves affaires de corruption ? Pourquoi protègent-ils Abderrezak le para ? Pourquoi n'ont-ils pas répondu aux cris de détresse des enfants et des femmes de Bentalha qui se sont fait massacrer pendant 5 heures? » Etc.
Le professeur va donc même plus loin que les « limites tracées par le vernis kaki », en lançant dans les airs une recommandation assez réfléchie, une première dans les mœurs interactives politico-intellectuelles, digne d'un réel « think tank » projectionniste, en conseillant aux ressources de « l'intelligence satanique », un genre de consistoire à huit clos pour « laver le linge sale en famille » et de repenser à leur mission originelle en se posant des questions existentielles.
En d'autres termes, une suggestion à un mea-culpa qui risque de faire surgir d'autres « énigmes fatales » au sein du « gynécée », car ce genre d'interrogations étaient de coutume jadis punies par le poteau d'exécution. Aujourd'hui, « l'expiation » peut se traduire par une simple disparition forcée ou à une « excommunication » de « l'intellect Satanique », des siens, et du pays tout entier, par un exil inévitable et amer en longueur.
Dans tous les cas, plus le compte à rebours décomptera lourdement vers le jour « J » du cinquantenaire de l'indépendance confisquée, et plus découleront « intelligemment » durant toute l'année, des événements, des actions ou des interventions, politiquement « innés » en Algérie, lesquels vont peut être s'enchainer et s'entrecouper pour laisser enfin « échapper» la principale vérité, la pierre angulaire qui soutient ce pouvoir renégat, lequel escamote depuis 50 ans toute action de salubrité publique et politique, qui manipule tout mouvement d'opposition, et qui étouffe et avorte toute protestation populaire dans la zizanie, la division sociale et même dans le terrorisme d'Etat !
Et justement, ce sera la seule et unique correction historique, de faire disparaître cette « intelligence satanique » qui fait principalement défaut à l'Algérie et qui l'empêche à plusieurs reprises de vivre sa « saison » du changement, motivée bien avant les autres « printemps » arabes, et même bien avant la perestroïka russe et la chute du mur de Berlin.
« Ni l'échec, ni le succès ne sont des compagnons fidèles, et c'est pour cela qu'il ne faut ni redouter l'un, ni se satisfaire de l'autre.».
Abdelwahab Benyelles
Membre Fondateur du FCN.
Militant de la vérité absolue.
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