L'aggravation de la crise politique depuis les fausses élections du 10 mai ouvre la voie à toutes les aventures, à toutes les dérives. Le pays est au bord de l'explosion sociale. L'irresponsabilité et l'inconséquence des décideurs condamnent l'Algérie à une lente et inexorable descente aux enfers. Aucune perpective d'avenir n'est offerte aux Algériennes et aux Algériens. Aucun projet n'est proposé au pays. L'unique préoccupation du chef de l'Etat et de ceux qui l'ont imposé à la tête du pouvoir est de gagner du temps en reconduisant un statu quo mortel pour la Nation. Alors que des millions de nos compatriotes subissent une grave dégradation de leurs conditions d'existence, les décideurs, assis sur une manne pétrolière considérable, n'ont d'autre préoccupation que la perpétuation d'un système qui a ruiné les espoirs de générations entières. Les luttes féroces de clans autour de la succession du chef de l'Etat actuel, dont la responsabilité politique dans le processus de déliquescence des institutions et de déstructuration sociale est totale, affaiblissent le pays et favorisent l'action de ceux qui, à l'intérieur et à l'extérieur, cherchent à saper la cohésion nationale. Les ressources financières du pays sont systématiquement dilapidées, hypothéquant l'avenir des futures générations. Au lieu de servir le développement à travers l'investissement productif, cette manne sert de levier politique pour élargir les circuits de la corruption et favoriser la main-mise des lobbys maffieux sur l'économie. La formation d'un gouvernement après 4 mois de « vacance politique » au plus haut niveau témoigne du mépris que ce pouvoir affiche à l'endroit de nos compatriotes abandonnés à leurs sorts et livrés à toutes sortes de pénuries. Un gouvernement dont le profil « technocratique » suggéré à l'unisson par les relais politico-médiatiques confirme la cécité politique d'un pouvoir qui persiste à nier la dimension politique de la crise. Ni les « opérations coup de poing » contre le marché informel ni les pseudo-déclarations anti-corruption ne feront illusion et ne convaincront de l'existence d'une volonté de changement. Elles ne sauront masquer l'état inquiétant de délabrement politique et institutionnel. Aucune relance économique, aucune possibilité d'un passage d'une économie de rente à une économie de production ne verra le jour sans une transition démocratique qui réhabilitera l'Etat et ses institutions. Les partis d'opposition, notamment le FFS, sont réduits, à travers l'action conjuguée d'officines du pouvoir et d'éléments mus par des intérêts purement matériels , à de simples alibis d'un système autoritaire et corrompu. Le FFS qui a représenté un authentique espoir de changement radical et pacifique est devenu l'otage d'une clique qui n'hésite pas à évincer les militants sincères et engagés pour imposer des structures de base factices. Cette dérive politique et le fonctionnement stalinien de l'actuelle direction ne font que dilapider le capital politique d'un parti qui malgré toutes les tentatives de déstabilisation n'a jamais tourné le dos au peuple algérien. En parvenant à domestiquer l'appareil dirigeant du FFS, en instrumentalisant l'appareil judiciaire et répressif pour harceler les militants associatifs et les syndicalistes, le pouvoir pense être parvenu à briser toute espoir d'alternative démocratique dans le pays en neutralisant toute possibilité de développement d'une grande force politique alternative. C'est jouer avec le feu! Cette attitude dangereuse laisse la voie libre à la structuration de forces populistes et extrémistes qui chercheront à exploiter les injustices et l'exclusion de larges pans de la société pour imposer des choix contraires aux aspirations démocratiques des Algériennes et Algériens. Face à l'obstination irresponsable du pouvoir, devant les risques de voir notre pays basculer dans le chaos, il est de notre responsabilité et de celle de tous les patriotes du pays de se rassembler pour imposer un changement pacifique et radical. Inscrits résolument dans un combat pacifique en faveur d'une voie algérienne de transition démocratique, nous proposerons dans les prochains jours à l'ensemble des forces patriotiques acquises à un changement démocratique pacifique une plate-forme pour une issue politique et démocratique à la crise. P/ les cadres et militants du FFS, Mustapha Bouhadef et Djamel Zenati