Yacine Zaïd va porter plainte contre la DGSN pour maltraitance, un certificat médical faisant foi des violences subies. Maître Dalida Kaci, son avocate, accompagnée de l'épouse du militant, a pu lui rendre visite hier au centre de détention de Ouargla. «Il va mieux, dans la mesure du possible évidemment. Il a même plaisanté en disant qu'il avait l'habitude de cela», explique Me Kaci. «Mais il garde des séquelles corporelles des coups qu'il a reçus. Il a notamment des bleus et des griffures au cou», relate-t-elle. L'avocate projette de déposer cette plainte, aujourd'hui, au tribunal de Ouargla. «C'est lui-même qui a insisté pour que cette action judiciaire soit entreprise. Le certificat médical, établi à l'issue des visites obligatoires avant son emprisonnement et après sa présentation devant le procureur de la République, stipule que M. Zaïd porte des traces de violences qui, même légères, demeurent des dépassements inadmissibles», déplore-t-elle. Grâce au dossier d'inculpation et aux témoignages de Yacine Zaïd et de son compagnon, Abdelmalek Aïbek, qui voyageait avec lui et qui a donc assisté à l'arrestation musclée, l'avocate a un tant soit peu reconstitué les circonstances de cette interpellation. «Le bus dans lequel il se trouvait s'est arrêté à un barrage ; lors des vérifications d'usage, les policiers lui ont demandé de descendre et de les suivre. Ils auraient apparemment reçu une instruction de la Sécurité militaire pour savoir où il se rendait et ce qu'il allait faire à Hassi Messaoud. Mais il semblerait que les agents de l'ordre aient fait de l'excès de zèle. M. Zaïd a été menotté, frappé et a même reçu diverses menaces de la part des policiers. Il raconte qu'il n'a pas répondu aux provocations, se sachant surveillé et ayant conscience que le moindre geste de travers lui coûterait cher. Il risque la prison ferme, jusqu'à 5 ans», relate Me Kaci. Yacine Zaïd restera en prison jusqu'à lundi prochain, jour de sa comparution devant le juge du tribunal de Ouargla.