Les réactions à l'arrestation du défenseur des droits de l'homme Yacine Zaït se poursuivent. Hier, cinq organisations et syndicats activant dans les droits de l'homme se sont associés pour «condamner» et «dénoncer» son arrestation et sa détention qu'elles ont qualifiées «d'arbitraire». Ainsi, le collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH), le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap) et le Réseau des avocats pour la défense des droits de l'Homme (RADDH) ont tenu à «condamner l'arrestation de Yacine Zaïd et dénoncer fermement sa «détention arbitraire et les mauvais traitements dont il a été victime». Dans un communiqué transmis hier à notre rédaction, ces organisations ont exigé des autorités algériennes de «libérer immédiatement et inconditionnellement Yacine Zaïd, lui garantir en toute circonstance l'intégrité physique et psychologique, et mettre fin au harcèlement judiciaire dont il est victime, et qui ne vise qu'à sanctionner son rôle de défenseur de droits de l'homme, ainsi que celui de l'ensemble des syndicalistes et défenseurs des droits de l'homme en Algérie». Ces organisations rappellent que le syndicaliste arrêté allait être présenté aujourd'hui (hier NDLR) devant le procureur de la République de Ouargla. Elles ont récité les faits en précisant que «Yacine Zaït, qui voyageait dans un bus de ligne, avec Abdelmalek Aibek Eg Sahli, représentant du syndicat hôtellerie et restauration (UITA), avait été interpellé par la police entre Ouargla et Hassi Messaoud. Après le contrôle d'identité, Yacine Zaïd a été interrogé pendant deux heures environ et a reçu des coups sévères au visage et dans la nuque de la part de trois policiers». Ils ont repris le témoignage de son compagnon qui était «présent pendant ce passage à tabac, affirmant que Yacine Zaïd était dans un état physique préoccupant lorsque deux personnes habillées en civil se sont présentées et l'ont embarqué dans une voiture blanche de marque Nissan (4x4), sans numéro d'immatriculation». Les organisations affirment que «Abdelmalek Aibek Eg Sahli a été relâché sans que la police ne lui donne aucune information concernant la destination de la voiture blanche». Pour sa part, le bureau national du Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS) a «dénonce fermement l'arrestation et le mauvais traitement auquel a été soumis le militant syndicaliste et des droits de l'homme Yacine Zaïd alors qu'il était en route vers Hassi Messaoud pour rencontrer son avocat». Dans une déclaration rendue publique hier, le SESS a indiqué que «l'acharnement contre ce syndicaliste se veut une réponse au fait que le juge se soit déclaré incompétent lorsque Yacine Zaïd, en compagnie d'autres militants, a été traduit pour attroupement non autorisé». Le bureau national du SESS «exige la remise en liberté de Yacine Zaïd et la comparution devant la justice des responsables de cet arbitraire quel que soit leur rang». «Nul doute que cette épreuve supplémentaire pour Yacine et sa famille ne fera que renforcer ses convictions et celles de tous les militants pour continuer sur le chemin des luttes», a souligné le syndicat.