L'histoire de Noureddine Belmouhoub a été largement relayée par la presse nationale il y a un an lorsque, le 23 octobre 2011, le militant des droits de l'homme et ancien interné des camps du Sud avait été enlevé par des individus inconnus près de la maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Il a été libéré trois jours plus tard «sous la pression nationale et internationale», souligne-t-il, et avait déposé plainte contre X dès le 29 octobre auprès du parquet d'Alger. Quelques semaines plus tard, un non-lieu était prononcé. C'est alors au tour du parquet d'Alger de déposer une plainte contre Noureddine Belmouhoub, l'accusant d'avoir inventé l'enlèvement. Un premier jugement s'est déroulé le 28 octobre dernier. Le procureur a requis deux ans de prison ferme et 20 000 DA d'amende à l'encontre du militant des droits de l'homme. A trois jours du verdict, le 4 novembre prochain, il dénonce cette condamnation et s'interroge sur les conditions dans lesquelles l'affaire a été traitée : «Pourquoi aurais-je inventé tout cela ?» «Je n'ai pas besoin de podium, je fais 1,82 m», plaisante-t-il. En premier lieu, Noureddine Belmouhoub estime que le juge d'instruction a «bâclé» l'enquête menée sur son enlèvement et s'étonne de la rapidité avec laquelle l'affaire a été bouclée. Porte-parole des internés des camps du Sud, il mène un combat sans relâche pour dévoiler la vérité sur cette question épineuse. C'est ainsi que le 28 août 2001, il avait déposé une plainte contre le général et ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, qu'il tient pour responsable de son internement et du décès de son épouse par balle perdue ; dit avoir des preuves et des documents selon lesquelles l'armée serait à l'origine des internements. «Je ne veux pas de dédommagement matériel, je veux une reconnaissance morale, je veux avoir une réponse à donner à mes enfants», insiste-t-il. Nesrine Sellal