Le président Bouteflika a déclaré à Téhéran que «les pays signataires du Traité de non-prolifération nucléaire ont le droit légitime et conventionnellement reconnu d'accéder à la maîtrise de la technologie nucléaire à des fins civiles et pacifiques.» M. Bouteflika a «confiance dans la capacité de l'Iran à explorer toutes les voies de nature à promouvoir un règlement négocié du contentieux né par la contestation par certains pays de la nature de son programme nucléaire». «La prolifération est le fait d'un seul état, Israël, dans ce grand ensemble qu'est le Proche et le Moyen-Orient.» Les observateurs attendaient beaucoup de cette visite officielle en Iran, tout de suite après la participation du président Bouteflika à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, à Pékin. Le Président semblait tout indiqué pour mener auprès de Téhéran une délicate tentative de médiation. Celle-ci, compte tenu des propos de M. Bouteflika, a abouti à convaincre Ahmadinedjad de poursuivre les gestes de bonne volonté et de ne pas fermer la porte aux négociations ; d'un autre côté, le Président réitère résolument la position de l'Algérie qui est aussi celle contenue dans le Traité de non-prolifération nucléaire : ce rappel soutient que l'Iran ne viole aucunement le TNP. Cet éclaircissement risque de déplaire aux Occidentaux qui en prendront acte. Pour de nouvelles pressions sur l'Iran ? Ou tout autre velléitaire en mal de nucléaire civil à usage pacifique ? Pour rappel, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est entretenu lundi en tête à tête, au premier jour de sa visite d'Etat en Iran, avec le président iranien Mahmoud Ahmadinedjad. Les entretiens «sont axés autant sur les dossiers de la coopération bilatérale que sur ceux d'actualité internationale», a indiqué à l'APS une source proche de la délégation algérienne. Auparavant, les membres des deux délégations se sont rencontrés et ont discuté des thèmes majeurs de la coopération algéro-iranienne. La délégation algérienne est composée des ministres des Affaires étrangères, Mourad Medelci, de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, de l'Habitat, Noureddine Moussa, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Dans l'après-midi, le président Bouteflika devait notamment se rendre au Parlement iranien (madjlis echoura) où il rencontrera Ali Laridjani, visiter la Banque centrale iranienne et accorder des audiences aux ministres iraniens de l'Habitat, des Affaires étrangères et de la Défense. La visite du président Bouteflika en Iran, qui intervient après celle effectuée par le président iranien en Algérie au mois d'août 2007, s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale et de la concertation entre les deux pays sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Plusieurs accords de coopération économique, scientifique et culturelle ont été signés entre l'Algérie et l'Iran, rappelle-t-on. La coopération économique, qui était pratiquement à un état embryonnaire, a récemment connu un essor qui s'est traduit par une légère augmentation du volume des échanges commerciaux, qui est passé de 9 millions de dollars en 2006 à 25 millions de dollars en 2007. «Si les échanges commerciaux bilatéraux demeurent toujours modestes, il reste que des efforts sont actuellement déployés par les deux pays afin de donner une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale», avait indiqué une source diplomatique à Alger.