5 déc, 2012 Le manque de transparence, ou plus précisément son absence, est un mal qui touche le pays depuis la confiscation de l'indépendance en 1962, suivi du viol confirmé de la liberté les mois suivant. Ce procédé, puisque c'est une pratique avérée du régime, permet au système d'agir dans l'opacité la plus totale pour gérer les affaires de l'Etat algérien. Etat qui appartient aux Algériens et non pas à une caste. Pourtant, les Algériens gagneraient à être consultés, et bien entendu, le spécialiste de chaque domaine, une fois son avis pris en compte, permet de trouver un consensus pour le bien de la communauté. Mais on est bien loin de l'idéal, idéal pour lequel il faut lutter. Tant de sujets, tant de décisions, tant de directives se retrouvent publiés dans la presse, mais sans que le moindre débat national n'eut eu lieu précédemment. Les exemples ne manquent pas. Prêt de 5 milliards au FMI, projet de loi sur les hydrocarbures qui autoriserait l'exploitation de pétrole et gaz de schiste, salaire inconnu et faramineux de l'entraîneur de l'équipe nationale, flou total sur la politique de santé, d'éducation et d'enseignent supérieur....Une remarque s'impose, rien n'est soumis au débat public pour des questions liées directement au citoyen. Le régime ne dialogue pas avec le peuple. Il ne consulte pas ses représentants, ou ceux qui essayent de porter ses voix. Il ne faut pas croire que le peuple algérien est dépolitisé. Le régime veut faire croire que la société algérienne n'est pas mature. Les Algériens sont politisés, mais manquent peut être d'encadrement politique et de pratique sur le terrain. Une chose est sûre, il a la griffe pour débattre, pour relever des insuffisances. Si la DGSN présente des statistiques indiquant que 9 000 émeutes ont été enregistrées depuis le début de 2012, il s'agit éventuellement d'un message subliminal. Le but étant de dire à la société que les jeunes sortis pour revendiquer, une fois dans la rue, ils ont commencé à « caillasser »ou prendre d'assaut les mairies ou les daïras. Dans le subconscient des gens, cela se traduit comme une atteinte à la sécurité. La société octroie involontairement au régime le droit de réprimer et d'emprisonner. Certes, il ne faut pas nier des dépassements. Mais ce « Jeune », qui occupe l'espace public, une fois formé au militantisme et encadré ; une fois au courant des méthodes de revendications pacifiques, devient à ce moment là un espoir pour la nation. De l'autre côté du mur, il est vu comme un danger pour le régime. Le système veut avoir en face de lui un peuple « sauvage », en témoigne la stratégie d'abrutissement active depuis une décennie. Tout simplement, le régime veut justifier la répression. Car une fois opposé à une société structurée, consciente des enjeux et des calculs politiques malsains, et responsable devant son avenir, la chute du système devient inéluctable. Alors, ce même régime, s'efforce de maintenir dans un état de déperdition politique le peuple algérien. Aux militants qui se battent pour l'instauration de la démocratie et d'un Etat de droit de nouer des contacts directs pour faire sortir le peuple de cette léthargie. Mehdi Bsikri