On se rappelle tous de ces longues diatribes lancées contre le président de l'Apn de l'époque, à la suite d'un surprenant article paru un jour, dans les colonnes d'El Khabar hebdo, le mettant directement en cause dans une affaire détournement de deniers publics. Le montant que nous livre l'hebdo ainsi que les biens exhaustifs acquis à l'étranger, avaient de quoi provoquer un arrêt cardiaque, tellement qu'ils sont mirobolants. Quelques jours plus tard, à la satisfaction de tout le monde, on nous annonça que son passeport avait été confisqué, ce dernier ne pouvait plus se sauver ailleurs. Une mesure coercitive aurait été décidée pour le faire clouer sur place. Ce qui voulait insinuer, pour le commun des crédules que nous étions, qu''on' allait s'occuper de son cas pour lui faire payer le prix de sa haute trahison. On s'imaginait, à cette époque que Amar Saadani, puisque c'était de lui qu'il s'agissait, était un homme fini et politiquement mort pour de bon. Qu'on va enfin le traîner, tel un bandit, devant les tribunaux, le juger et le sacrifier en fin de parcours, sur l'autel de la justice, pour en faire de lui, exemple vivant de la démocratie. On attend, on patiente et on s'en lasse. Et puis, plus rien, on y pense plus. La suite était un long processus de black-out graduel qui va lui permettre de se faire tout petit et se noyer de la pénombre à l'ombre de l'oubli jusqu'au jour où personne ne parlera de lui. Aucun, pas même lui en personne, ne serait-ce que pour apporter, une réaction logique pour laver son honneur entaché par de sordides et de graves accusations. C'était comme si ces boulets de feu, tirés à bout portant n'ont pas eu d'impacts sur son imposante stature de troisième homme fort du pays. Et depuis, on se mure dans un silence assourdissant, jusqu'au jour où l'on nous annonça, à notre grande stupeur, que notre fameux braconnier législateur revint par la grande porte avec tous les honneurs dus, coopté par une frange de caciques faiseurs des miracles, en mal de cohésion fraternelle. Amar Saidani est là. Amar Saidani est de retour. Il dirigera les destinées du fln jusqu'aux présidentielles de 2014. Mais qu'ils fassent de lui leur futur président fétiche! Nous, on se contrefichent! Il ne restera pour nous autres, qu'un piètre braconnier.