C'est une tradition dans les régions côtières que le wali inaugure le 21 juin la saison estivale. Sans protocole, en toute simplicité et tant qu'à faire en présence des élus et des notables. La cérémonie en général est légère, sympathique. Pas de speech, pas de discours et les autorités sont presque à tu et à toi avec l'habitant. Une petite visite par ci, une petite visite par là, histoire de voir si tout le monde est à son poste et le top départ est donné. Zorna, karkabou et karabila font alors trembler, ce jour, la nonchalante monotonie des rivages et ouvrent ainsi la période de la chasse au touriste, aux joyeux lurons, aux fêtards, aux faiseurs de bamboula et aux braconniers des plages. En dehors du couscous d'honneur ou de la collation rigoureusement républicaine qu'elle s'autorise en pareille circonstance, l'administration comme toujours reste en dehors de ses pompes et largement déconnectée de la réalité. Les citoyens par exemple n'ont pas attendu le calendrier officiel pour faire trempette et bronzer. Quelques-uns ont même réussi leur première brasse de l'année en plein février dans une eau qui dépassait à peine les dix degrés. Des communes balnéaires n'ont pas attendu, elles non plus pour lâcher il y a une semaine une meute de gardiens sur les rares automobilistes venus garer aux abords des Andalouses. Ils ont été rançonnés de 100 DA pour quelques heures de parking. D'autant que le littoral oranais n'est pas une référence en matière de propreté. Il y a plus de chiens errants que d'ordures sur les sables et les berges sont quasiment pourries. Faudrait-il attendre un calendrier officiel pour nettoyer ces écuries d'Augias ? M. M.