Cette loi est en phase de devenir «un non-événement». «Même au temps du parti unique nous n'avons pas assisté à cette anarchie», souligne M.Abbas Mekhalif, député du FLN. Les débats sur la loi de finances 2007 ne semblent pas intéresser les premiers concernés. Gouverne-ment et députés ont brillé par leur absence durant les séances plénières consacrées à la discussion de ce projet important. Ce désintéressement a influé d'une manière directe sur les débats. En effet, les sièges réservés au staff de l'Exécutif sont restés vides, excepté la présence protocolaire de M.Abdelaziz Ziari, ministre chargé des relations avec le Parlement, renforcé hier par M.Amar Tou, le ministre de la Santé. M.Amar Saâdani, le président de l'APN, a préféré lui aussi prendre du recul, après avoir été contraint de veiller jusqu'à 2h00 du matin, samedi, lors de la présentation dudit projet par M.Mourad Medelci, ministre des Finances. Il a délégué ainsi l'honneur de diriger les séances à ses vice-présidents. L'on signale aussi la présence très discrète de la presse au niveau de l'hémicycle. Le hall de l'APN, d'habitude très mouvementé, affiche un silence lourd. En somme, la loi de Finances 2007 est en phase de devenir «un non-événement». Plusieurs députés ont retiré leurs interventions, en signe de contestation contre l'absence très remarquée du gouvernement. Pour Mekhalif, cette situation reflète un mépris flagrant à l'égard de la chambre basse. «Il y a une volonté politique de transformer cette assemblée en une APC déléguée sous l'égide du gouvernement», souligne-t-il. «Le gouvernement, ajoute-t-il, d'un air très déçu, n'accorde aucun intérêt à ce que pensent les élus du peuple. Même à l'époque de Rabah Bitat, nous avions enregistré des débats plus profonds sur la vie économique, que ceux que nous entendons aujourd'hui». Lui emboîtant le pas un représentant d'El Islah affirme que certains départements ministériels n'ont même pas daigné envoyer leurs experts pour noter les interrogations des députés. «Je me demande sur quelle base va répondre M.Medelci? Et puis quelle est l'utilité de ces séances?», atteste-t-il. L'absence du gouvernement ne semble pas, par contre, déranger la formation de M.Ahmed Ouyahia. Les députés du RND que nous avons approchés hier, ont estimé que «Medelci et son équipe son certainement retenus par des obligations plus importantes». M.Lamine Lafifi, lui, estime que le gouvernement n'était pas obligé de soumettre ce projet de loi aux députés. «On aurait souhaité que cette loi soit légiférée aussi par ordonnance. Puisque le pouvoir nous traite comme des élus incompétents et incapables de saisir l'importante des événements», ironise-t-il. En effet, 9 ordonnances ont été soumisses au vote des députés ces trois derniers jours. Des textes d'une extrême importance que le chef de l'Etat a préféré faire passer par ordonnance, pour, dit-on, «faire barrage aux manipulations et aux surenchères politiques à quelques mois des législatives». Concernant ce rendez-vous électoral justement, les députés du FLN ont défendu hier, le bilan de M.Abdelaziz Belkhadem. «Depuis sa désignation à la tête du gouvernement, la situation socio-économique des citoyens s'est nettement améliorée», indique M.Noureddine Benzaïm citant dans sa lancée, «les augmentations des salaires, les amendement apportés à la loi sur les hydrocarbures». M.Hamou Lamine, député du RND, a, quant à lui, invité le gouvernement à se débarrasser des calculs politiciens et partisans dans la mise en oeuvre du programme du chef de l'Etat, auquel elle a réitéré son soutien indéfectible.