Le général- major HAMEL est à Ouargla avec son armada de conseillers et de collaborateurs. Bien que guidé par la rigueur de l'esprit militaire, Il n'a pas commis l'imprudence de qualifier les Sudistes de » groupuscules » comme son chef SELLAL non seulement par ce qu'il compris le message mais également par ce qu'il a trouvé la recette : calmer les esprits et permettre au régime de respirer et par voie de conséquence gagné leur estime d'une part et grossir les rangs de force antiémeutes d'autre part car ce même jeune qui aujourd'hui revendique ses droits et s'insurge contre le pouvoir constituera tôt ou tard ,obligations professionnelles obligent, l'un des supports futurs de la dictature. Une tactique quoi de plus habile par laquelle le pouvoir entend récupérer la révolte des opprimés du SUD. Sinon, pourquoi HAMEL précisément d'autant plus que les slogans scandés par les manifestants ne visent pas son département ? En organisant le salon national de l'emploi par la DGSN à la maison de la culture de Ouargla , visité ostentatoirement par son patron accompagné des hauts cadres de cette institution, le pouvoir tend à envoyer plusieurs messages :Que le militaire est le seul capable à s'exprimer sur le terrain en déployant les gros moyens quand il le veut et qu'aucune autorité civile fusse- t-il le chef du gouvernement n'est en mesure de s'ériger en alternative à l'autorité militaire. SELLAL n'aurait pas seulement pu le faire mais il l'aurait du afin d'ouvrir devant les jeunes les perspectives d'avenir pour leur donner espoir et laisser croire que l'on s'achemine vers une gouvernance ou le militaire cesse d'être prédominant au bénéfice d'une autorité civile représentative sensée démontrer ses capacités de prendre en charge leurs aspirations et cesser d'être une variable dans l'équation du système. Ce salon a donc l'allure d'une démonstration de force beaucoup plus qu'une dynamique d'embauche , tenue d'ailleurs dans un esprit intimidateur car HAMEL ne veut pas échoué et rentrer bredouille à la capitale comme son prédécesseur, d'où son séjour de trois jours dans la capitale du Sud :Vous cherchez du travail ?en voilà mais au sein de la police et non à la SONATRACH (qui semble rester le domaine réservé du Nord) comme l'entendaient les chômeurs. Alors que SELLAL a quitté le Sud sans faire de propositions concrètes aux jeunes et sans faire bonne impression, HAMEL leur offre 2020 postes au sein de la police tous grades confondus comme s'il voulait leur dire qu'il ne faut plus songer au secteur des hydrocarbures et entérine ainsi la proposition de SELLAL par laquelle il les a appelés à se tourner vers l'agriculture. Quoiqu'il en soit, HAMEL y a gagné à être fidele à ses principes d'homme conscient des menaces qui pèsent sur le régime dont il relève en effectuant le voyage en grande pompe à Ouargla pour faire en sorte à ce que la contestation populaire ne gagne pas le Nord avec qui il est en osmose au moment ou l'autorité civile manifeste de plus des signes de faiblesse, d'incohérence et d'incapacité au grand dam du citoyen qui ,étant délaissé ,finit par être à la merci du militaire. Le Sud a innové en bouleversant les anciennes traditions algériennes en matière de protestations, qui procèdent de la violence et de l'anarchie et jusque- là infructueuses et qui offraient à chaque fois un alibi au pouvoir pour les discréditer et pénaliser ensuite leurs initiateurs, et ce en lui imprégnant un caractère pacifique et sage à l'origine de leur popularité. De ce fait, il est plus que jamais appelé à sauvegarder cet acquis en refusant les offres du Général destinées à contenir l'ardeur de ses jeunes et saper leur volonté et leur courage de défendre non seulement leur droit mais surtout leur dignité dont la revendication fait apparemment mal au pouvoir exaspéré de voir ceux qu'il croyait avoir mis au rébus enfreindre une certaine coutume sacrée de franchir les limites permises de la contestation en faisant savoir leur détermination à récupérer leur statut de citoyens tel qu'il est stipulé dans la constitution. Ceci est un appel aux activistes ou qu'ils soient à la vigilance afin de déjouer tous les complots qui ne se font plus dans la brutalité mais dans la bienveillance hypocrite des éradicateurs. Ils doivent comprendre que les manifestations qui se limitent aux garanties de subsides ne donnent que des solutions conjoncturelles de nature à prolonger notre calvaire du fait des commodités qu'elles offrent qui n'empêche pas le pouvoir de revenir à la charge et que seul le caractère politique des revendications fait que celles-ci débouchent sur la démocratie en provoquant sa rupture.