* Yahia Benaïssa lundi 17 juin 2013 Noureddine Boutarfa (à gauche) et Abdelkrim Benghanem (dr.) L'information portant sur l'inculpation de l'actuel PDG du Sonelgaz et son prédécesseur, publiée par le quotidien El Watan, dans une affaire ayant trait à des marchés de réalisation de centrales électriques, a eu l'effet d'un véritable séisme au sein du groupe publique. Toutes les portes de la communication ont été fermées... Contacté par Maghreb Emergent, la Direction de la Communication et de l'Image, du Groupe Sonelgaz a préféré garder le silence et ne rien commenter à propos des informations publiée, aujourd'hui, par le quotidien El Watan, sur l'inculpation du PDG, Noureddine Boutarfa, et de son prédécesseur, Abdelkrim Benghanem, concernant des contrats signés dans le cadre de marchés de plusieurs centrales électriques. « Nous n'avons aucun commentaire à faire. L'affaire est sensible. Et le seul à pouvoir s'exprimer sur le sujet, c'est bien le PDG lui-même, qui ne souhaite pas réagir pour l'instant », répond une voix au téléphone. Sonelgaz a donc choisi le black-out concernant cette affaire révélée par El Watan qui a écrit, aujourd'hui, citant une source judiciaire, que « dix-sept personnes, dont deux PDG de Sonelgaz, l'actuel et son prédécesseur, ont été inculpées par le juge de la 9e chambre du pôle pénal spécialisé de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger ». L'affaire concerne, selon la même source, « la réalisation par le groupe français Alstom et l'américain General Electric des centrales électriques de Koudiet Edraouech (El Tarf) et de Terga (Aïn Témouchent), pour un montant de 5,5 milliards de dollars ». D'une capacité de 1200 MW chacune, ces deux centrales auraient coûté le triple de leur prix réel, selon la même source. Une affaire donc de surcoût qui met sur la sellette l'actuel PDG du Groupe Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, et son prédécesseur, Abdelkrim Benghanem, ainsi qu'un ex-responsable de la distribution, exerçant actuellement à Sonatrach, en plus de 15 autres cadres de la société et du secteur en général. Poursuivis pour avoir entre autres « violé les dispositions du code des marchés publics », et la loi sur la corruption, les 17 mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire et interdits de quitter le territoire national tant que l'affaire n'est pas close. Des interrogations Pour rappel, les circonstances dans lesquelles les deux marchés ont été octroyés à Alstom et à General Electric, avaient suscité moult interrogations dans le milieu énergétique. Les deux soumissionnaires avaient fait des offres jugées trop excessives par rapport au plafond fixé par Sonelgaz, qui était de 3,4 milliards de dollars. La commission d'évaluation des offres leur demande de revoir à la baisse leurs prix. Une demande refusée. En plus, le marché est scindé en deux pour que chacun des soumissionnaires puisse obtenir un marché. Alstom arrache la construction de la centrale de Terga, dans un délai de 45 jours, pour un montant de 2,2 milliards de dollars, alors que General Electric réalise la centrale de Koudiet Draouech d'El Tarf, dans un délai de 48,5 jours, pour une enveloppe de 2,3 milliards de dollars. N'assurant que le volet engineering -équipements, les deux compagnies ont fait appel à des sous-traitants pour leur confier l'aspect construction du marché. Une affaire à suivre...