Le ministre algérien de l'Energie, Youcef Yousfi, a annoncé hier, que plusieurs cadres du groupe public de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) avaient été placés sous contrôle judiciaire, confirmant des informations de presse faisant état d'une affaire de malversations présumées. Des sources ,ont rapporté ,que le PDG de la Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, son prédécesseur et plusieurs cadres avaient été inculpés et placés sous contrôle judiciaire par un juge d'Alger dans le cadre d'une enquête sur des "surcoûts" liés à la construction de deux centrales électriques par les groupes français Alstom et américain General Electric. Ils sont soupçonnés d'avoir "violé les dispositions du code des marchés publics", selon les sources .Le ministre, cité par l'agence APS, a confirmé que des cadres de l'entreprise publique avaient été placés sous contrôle judiciaire, sans préciser si c'était le cas de M. Bouterfa. Il a simplement indiqué que ce dernier était entendu dans le cadre de l'enquête, tout comme son prédécesseur, Abdelkrim Benghanem."Chacun devra assumer ses responsabilités", a souligné M. Yousfi, sans donner plus de précisions sur le dossier. En 2007, Alstom avait obtenu un contrat pour la construction d'une centrale électrique d'une capacité de 1.200 mégawatts à Terga (ouest) pour un montant de 2,2 milliards de dollars, tandis que General Electric avait obtenu un contrat pour la réalisation d'une centrale d'une même capacité à El Tarf, pour 2,3 mds de dollars, selon les mêmes sources . Les montants de ces contrats étant jugés "excessifs", la justice a ouvert une enquête sur la construction de ces deux centrales qui auraient "coûté le triple de leur prix réel. La Sonelgaz est la deuxième grande société énergétique en Algérie à être citée dans une affaire de malversations présumées dans le cadre de contrats avec des firmes étrangères, après le groupe pétrolier Sonatrach. La société d'hydrocarbures est actuellement au cœur d'un scandale portant sur des pots-de-vin qui auraient été versés par le géant italien Eni et le Canadien SNC-Lavalin à des responsables algériens pour obtenir des contrats. Alger, qui a ordonné en février l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle affaire de corruption liée à ces contrats, attend les conclusions des commissions rogatoires internationales sur d'éventuelles implications de personnalités algériennes. La Sonelgaz avait annoncé le 11 juin avoir placé SNC Lavalin sur une liste noire pour versement présumé de pots-de-vin en échange de contrats en Algérie. SNC Lavalin est soupçonné d'avoir versé des pots-de-vin via un intermédiaire pour obtenir le contrat d'une centrale électrique, près d'Alger, en 2005 pour un montant de 826 millions de dollars.