Depuis le printemps arabe,un facteur s'est imposée comme étant la nouvelle donne arabe : La rue. Les institutions publiques ayant depuis fort longtemps perdu leur sens aux yeux du citoyen pour etre l'outil de propagande et de répression par excellence au service de la dictature qu'elle instrumentalise à outrance,le citoyen,laissé pour compte par les systèmes, s'est désespérément tourné vers la rue devenue le terrain de prédilection des contestataires en quête de liberté et de justice sociale à la recherche de cette légitimité de leur droit à la manifestation pacifique en vue de la récupération de leurs droits usurpés et qui y viennent fustiger et défier, délivrés de toutes contraintes, leurs pouvoirs publics appelés à céder à la pression de la rue,prenant ainsi au dépourvu ceux qui jadis agissaient comme des Dieux. Les régimes tremblent, vacillent sous la grogne populaire ,courtisent l'opinion publique ,parcourent les grandes capitales en quete de légitimité dans un aveu de culpabilité qui ne dit pas son nom à coup de concessions alors que la contestation s'accentue de Rabat au golfe arabique semant le désarroi au sein de ceux-là qui se croyaient immunisés contre la fureur des peuples qu'ils croyaient en déclin mais qui dans un regain de confiance rennaissent de leurs cendres.Dans la capitale du nil,les places Rabeaa El adaouia et En nahdha,devenues ,pour la circonstance,aux yeux de chaque Egyptien les temples de la liberté,ont acquis la notoriété pour etre désormais témoins de la bravoure et des sacrifices d'un peuple qui se métamorphose et qui ne badine pas avec sa dignité et qui refuse de renouer avec la tyrannie et le symbole d'une nation riche de son passé, fière de son présent et maitre de son avenir. Une fierté qui n'a d'égale que sa farouche détermination à rétablir sa légitimité que le ministre de la défense,leurré par les conseils du confident de Nasser, Mohammed Haikel aujourd'hui réfugié en France après avoir impliqué son compatriote livré aujourd'hui à son sort et par le soutien des pseudo libéraux,des pseudo démocrates et des pseudo laïques, croit avoir sapé à jamais par par le délire de la mégalomanie au même titre que ses paires par fidélité à ses origines juives à la faveur des raids conduits depuis deux jours dans le sinai par un drone Israelien faisant selon des sources bien informées quatre morts et une dizaine de blessés .L'inimitié qu'il entend vouer à la confrérie des frères musulmans au regard des mesures répressives décidées contre les intérêts de celle-ci au lendemain du putsch (suspension de certaines chaines satellitaires qui lui sont liées, incarcération de ses dirigeants)s'est au fait avérée être une traitrise et une conspiration contre son propre peuple et son pays, car si on lui concède le fait de combattre ces chaines qui selon lui incitent à la haine et au terrorisme, comment expliquer la décision du gouvernement illégitime de transition de renoncer au projet de l'extension du canal de Suez qui est un projet national qui n'a rien à voir avec celle-ci ?. Voilà bientôt six semaines que les Egyptiens ont squatté par millions les lieux publics et rien n'indique que le putsch, contrairement aux déclarations contradictoires de ses commanditaires, a réussi. Le gouvernement mis en place par Sissi recoure à l'endettement pour financer les »baltaguia» du ministère de l'intérieur et alimenter sa propagande dans l'espoir de voir les émeutiers gagnés par le désespoir et rentrés chez eux, compromettant ainsi l'économie du pays déjà au bord de la récession. La machine de la production est paralysée et la dette augmente au fur et à mesure de la progression de la contestation populaire et à mesure que de nouveaux venus viennent grossir leurs rangs dans des places déjà pleines à craquer sont autant d'indices de l'échec de l'entreprise insensée de Sissi dont les chances de sortir indemne de cette aventure qui a tourné au fiasco s'amenuisent au fil des jours. Les exigences n'étant plus le retour de Morsi mais la chute irréversible du régime de Moubarak. La caste militaire à l'origine du coup de force contre le régime légitime du Caire, appuyée par les prévaricateurs d'hier repêchés dans l'ombre du coup d'Etat du 03 juillet dernier , multiplie les déclarations contradictoires pour cacher son désarroi tout autant que Washington ou les deux sénateurs du congrés en charge du dossier de la défense(John MCain et GRAHAM) dans leur compte rendu à la maison blanche soulignent en substance que : »Nous avons au départ soutenu le putsch mais il s'est avéré que nous nous sommes trompés d'aider un régime qui ne bénéficie pas d'une base populaire. L'Egypte n'étant pas l'Algérie » et d'une Europe non moins hésitante le départ qui »suggère » aujourd'hui par euphémisme le retour à la légitimité, sans doute par crainte que la précipitation des évènements ne tourne à leurs dépens et voir se reproduire le scénario Syrien dans un pays aussi stratégique pour la sécurité d'Israel aux dires même de ses stratèges. D'où cette sagesse soudaine de l'oncle SAM de se ranger du côté de la légitimité .Une attitude somme toute prévisible mais qui semble ne pas cadrer avec la détermination des putschistes plus soucieux de leur sort et contraints de pousser le processus de pourrissement à son terme avec pour seul souci d'échapper à la sentence de la rue ayant déjà rendu son verdict. Un verdict sans appel. HAMMANA Mahmoud, retraité.