A l'appel d'associations et des Azzabas, des centaines de Mozabites ont observé, hier, un sit-in pour dénoncer les exactions subies par les jeunes arrêtés par la police. C'est dans le lit de l'oued M'zab et à proximité de l'institut ibadite Aâmi Saïd, du côté du pont Adaoud, que plus de 2500 Mozabites, selon les organisateurs, dont quelques centaines sont arrivés par bus de Guerrara, à 130 km au nord-est du chef-lieu de wilaya, se sont rassemblés hier à 10h pour dénoncer les exactions, brimades et tortures subies par les jeunes arrêtés lors des événements qu'a vécus la ville de Guerrara le 22 novembre dernier. Pendant près de deux heures et dans une organisation parfaite, de vénérables religieux ibadites de la vallée, à l'image de cheikh El Hadj Aoumeur Ben Amara du ksar de Mélika, et des notables se sont succédé à la tribune pour exiger pacifiquement une enquête sérieuse et crédible sur ce qui est appelé ici «les dépassements des éléments de la police» à Guerrara aux premières heures des affrontements intercommunautaires qui ont éclaté à la sortie du stade du 24 Février après une rencontre de football entre deux équipes locales. Il faut aussi souligner que pendant tout le meeting aucun slogan, quel qu'il soit, n'a été scandé, ni brandi ni déployé. Pour rappel, ces affrontements, qui ont duré plus de 36 heures et ont nécessité la mobilisation de plusieurs centaines d'éléments des forces antiémeute de l'unité républicaine de sécurité (URS) de Gar Ettine (Berriane) et de celles de Laghouat et Djelfa, ont provoqués de graves dégâts entre incendies et saccages de plusieurs structures, telles que la BADR, la recette des impôts, une polyclinique, des commerces et des habitations. Pas moins de 146 citoyens ont été arrêtés et présentés devant la justice, 16 ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la prison Châabet Ennichène de Ghardaïa, 18 placés sous contrôle judiciaire et les 112 autres ont bénéficié de citations directes à comparaître. Exigeant que les auteurs de ces dépassements soient démasqués et traduits en justice, ils ont cependant appelé la communauté à faire preuve de mobilisation, mais pacifiquement. Un des blessés des événements de Guerrara rend l'âme à l'hôpital A souligner que pendant le meeting, une mauvaise nouvelle est venue assombrir la situation sous un ciel gris, celle du décès d'un des jeunes blessés de ces affrontements. Il était âgé de 30 ans et a laissé une veuve et un enfant en bas âge. A 30 ans, il était marié et père d'un enfant. Abderrahmani Mohamed Ben Yahia n'a pas émergé du profond coma dans lequel il était tombé suite au traumatisme crânien, conséquence de la grave blessure subie lors des affrontements intercommunautaires de Guerrara, le 22 novembre, et les soubresauts qui s'en sont suivis les jours d'après. Il a rendu l'âme dans la nuit de jeudi à vendredi à l'hôpital Docteur Brahim Tirichine de Sidi Abbaz, à Ghardaïa. Né le 23 juin 1983 à Guerrara, journalier de profession, il a été blessé au quartier Mahmoud, épicentre des violents affrontements qui ont éclaté à la sortie du stade du 24 Février après un match de football entre deux équipes locales. Son décès a jeté l'émoi au sein de la population locale qui réclame, avec calme et dignité, que la lumière soit faite sur les responsables de ces graves événements et que les coupables soient poursuivis et traduits en justice. K. Nazim