mercredi, 26 février 2014 00:00 Ecrit par El Watan 2014 Capture d'écran du Petit JournalDR Le Petit Journal, Le Monde, Le Canard enchaîné… Entre moqueries et critiques, voilà comment les médias français regardent la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un 4e mandat. http://www.youtube.com/watch?v=VUguCF9SdxM Yann Barthès et son équipe du Petit Journal, ont trouvé une cible facile pour faire rire : Abdelaziz Bouteflika. Après la révélation du montage diffusé lors de la visite de Jean-Marc Ayrault, en décembre dernier, le chef de l'Etat était hier mardi 25 février, une nouvelle fois la vedette de l'émission. « C'est depuis la ville d'Oran que le Premier ministre a annoncé la nouvelle », explique Yann Barthès en lançant les images d'Abdelmalek Sellal, avant de poursuivre : « Ok, pourquoi pas. Mais la dernière fois que nous avions parlé du Président algérien, c'était lors de la visite de Jean-Marc Ayrault à Alger. » Et, sur les images de décembre dernier, où l'on voit le Président, assis, main droite grande ouverte et figée, le regard hébété, lance : « Voici donc celui qui brigue un quatrième mandat ». Fou rire dans le public, puis nouvelles images d'Abdelmalek Sellal : « Vous me parlez de ses capacités, et je vous ai dit clairement, nettement et précisément, qu'il a toutes ses capacités intellectuelles intactes. Sur la diffusion des images de sa rencontre avec l'émissaire de l'émir du Koweit, dimanche 23 février, où Abdelaziz Bouteflika apparaît, certes le regard plus dynamique, mais toujours assis dans la même position, avec la main droite toujours active au détriment de la gauche, le présentateur insiste : « Un homme immobile, avec seule une main qui bouge, aucune image de lui debout, on ne le voit qu'assis. On a cherché la dernière image où il marche, elle date du 18 avril 2013, c'était quelques jours avant son AVC. Depuis on ne le voit qu'assis à bouger sa main droite. Mais bon, Bouteflika se représente. Il va donc y avoir une campagne, logiquement, il devrait serrer des mains, faire des discours, faire des débats à la télé, et être debout. Voici donc le premier épisode de notre série de la semaine : « Comment dynamiser son candidat s'il est incapable de marcher et qu'il ne fait qu'un geste, bouger sa main droite ». S'ensuit un petit film de sketches ironiques où l'on voit, entre autres, les comédiens de l'équipe, habillés d'épaisses fausses moustaches, bouger des ficelles derrière des rideaux, placer un moteur sur un fauteuil roulant, etc… et dialoguer : « Vas-y molo quand même » « Mais si on veut garder le pouvoir, il faut qu'il ait l'air dynamique ». Le Président Bouteflika est aussi en Une du Canard enchaîné de ce mercredi : « Malgré ses ennuis de santé, Bouteflika se représente à 77 ans pour la 4e fois. En Algérie, le jeune, c'est seulement durant le ramadan. » Il était aussi l'objet d'une discussion sur la chaîne LCP, avec Yves Thréard, éditorialiste au Figaro. « Une nation très jeune dans l'histoire, certes, mais aussi par sa population parce que la moitié de la population a moins de 25 ans. C'est un drame de voir ce contexte politique qui n'en peut plus, qui est épuisé et cette espèce de mainmise du FLN sur le pays, c'est dramatique », a-t-il dit sur le plateau. Hier, le quotidien Le Monde consacrait également son édito à Abdelaziz Bouteflika et au « danger de la stagnation », parlant d' « acharnement » : « L'élection présidentielle du 17 avril est donc placée par le régime sous le signe de la stabilité, argument défendu par l'ensemble des soutiens traditionnels du chef de l'Etat », peut-on lire. « C'était déjà au nom de la stabilité que M. Bouteflika avait réussi à faire adopter, en 2008, une révision de la Constitution qui lui permettait de dépasser la limite de deux mandats et d'être réélu une troisième fois l'année suivante. Mais la stabilité a tourné à l'immobilisme et commence fort à ressembler à de l'acharnement. Avec les risques que comporte le refus de l'alternance : pour les opposants à un quatrième mandat de M. Bouteflika, l'obstination du président algérien à se maintenir au pouvoir, loin d'être un facteur de stabilité, est désormais une source de tensions. » Et de conclure : « La fracture entre le président, usé par le pouvoir et la maladie, et une population jeune, ne fait que s'aggraver. Le meilleur service que M. Bouteflika pourrait encore rendre à son pays serait de passer la main.