Décidément, la candidature d'Abdelaziz Bouteflika fait la une de la presse française. Le journal Le Monde a consacré son édito de l'édition papier parue hier à la présidentielle algérienne. Intitulé "Abdelaziz Bouteflika et le danger de la stagnation", l'édito ne manquera pas de souligner l'incapacité physique du candidat-président due à son âge avancé et à son AVC. "C'est un président muet qui a informé ses électeurs, samedi 22 février, de sa candidature", lit-on dans l'édito du Monde qui, plus loin, fait siennes les interrogations des Algériens : "Le président Bouteflika peut-il parler ? Peut-il gouverner ?" s'interroge le journal, avant d'affirmer que "la quête de stabilité au nom de laquelle on veut imposer un 4e mandat ‘tourne à l'immobilisme et commence fort à ressembler à de l'acharnement'". Un immobilisme "inquiétant" au vu de l'évolution du paysage politique et social. L'édito chute sur la nécessité de l'alternance pour faire face à l'aggravation de la fracture entre le Président et la "population jeune". "Le meilleur service que M. Bouteflika pourrait encore rendre à son pays serait de passer la main", conclut l'édito du journal Le Monde. Dans son Cahier Eco en page 3, Le Monde revient sur la situation financière. "En Algérie, le déclin de la production de pétrole et de gaz met en lumière les failles d'une économie de rente", titre Le Monde. L'article reprend les avis "des experts algériens réunis par l'Association des ingénieurs d'Etat diplômés de l'Institut algérien de pétrole" qui s'inquiètent du "séisme économique à venir : le déclin pétrolier et gazier". L'hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné, a, de son côté, consacré sa une à la candidature de Bouteflika. "Malgré ses ennuis de santé, Bouteflika se représente à 77 ans pour la 4e fois : en Algérie, le jeune, c'est seulement durant le ramadan", a titré le journal en grande manchette de une. Côté médias lourds, c'est encore "Le Petit Journal" de Canal+, présenté par Yann Barthès, qui est revenu, mardi, sur le sujet, dans un premier épisode d'une série intitulée "Comment dynamiser son candidat s'il est incapable de marcher et qui ne fait qu'un geste : bouger sa main droite". On l'aura compris, "Le Petit Journal" ne s'interroge pas puisqu'il y répondra, à sa façon bien acerbe, en tournant en dérision les partisans du 4e mandat. L'émission revient sur l'annonce officielle de candidature faite par le Premier ministre à Oran. Abdelmalek Sellal avait, en effet, tenu à déclarer : "Vous parlez de ses capacités et je vous ai dit clairement, nettement et précisément qu'il a toutes ses capacités intellectuelles intactes." L'animateur Yann Barthès ne manque pas de relever le silence du Premier ministre sur les (in)capacités physiques du candidat-Président : "Un homme immobile avec, seule une main qui bouge. Aucune image de lui debout ; on ne le voit qu'assis ; on a cherché la dernière image où il marche, elle date du 18 avril 2013. C'était quelques jours avant son AVC. Depuis, on ne le voit qu'assis à bouger sa main droite." Et à l'animateur de s'interroger sur la faisabilité de la campagne de "Bouteflika qui devrait, logiquement, serrer des mains, faire des discours, faire des débats à la télé et à être debout..." Rappelons que "Le Petit Journal" avait, en décembre dernier, "démonté" les séquences présentées par l'ENTV à l'occasion de la rencontre Ayrault-Bouteflika, mettant à mal la communication officielle. M. F Nom Adresse email