http://www.algerie-express.com/ Publié le samedi 5 avril 2014 19:30 Ecrit par Akli Darni Début de matinée : les partisans de Bouteflika, amenés d'autres wilayas par bus, ont occupé très tôt la salle où devait se dérouler le meeting. - Un cordon de sécurité, constitué de CNS, a été formé dès les premières heures autour de la maison de la culture Taos Amrouche où devait se tenir le meeting, afin d'empêcher l'accès à la population de Bejaïa et permettre l'accès à ceux munis d'invitation. - A chaque fois qu'un invité rentre c'est sous les cris des jeunes qui les traitent de harkis. Un élu RND à l'APW est rentré tête baissée sous les crachats et les insultes des citoyens. - Les citoyens de Bejaïa, majoritairement jeunes au début, au fur et à mesure de leur arrivée, ont encerclé la police et procédé à la fermeture de tous les accès à la salle, à l'arrachage des affiches de Bouteflika qui sont brûlées devant les services de sécurité. - Début des hostilités. La population présente, commence à scander : Ulac l'vote ulac ; pouvoir assassin ; Mawtini la Kabylie ; Hellant id yergazen hekment iharkiyen ...(Les hommes ont libéré le pays. Les harkis gouvernent) - Parmi les présents, des militants de partis politiques d'opposition, des hommes de cultures, des universitaires, des étudiants, des lycéens, des femmes, des anciens moudjahidines et même des handicapés. - Les citoyens demandent à participer au meeting et refusent que la salle soit remplie de gens venus d'autres wilayas. - Les hostilités ont commencé par des slogans. - Vers 11h, trois(03) véhicules de l'ENTV ont été caillassés (ils seront brulés plus tard vers 13h). - Quelques minutes plus tard 03 journalistes d'Ennahar reconnus par les manifestants ont été tabassés - La tension continue à monter, le nombre de manifestants s'amplifie avec l'arrivée d'autres citoyens qui n'étaient pas au courant de ce qui se passait car le meeting n'a pas été médiatisé. - Vers midi et demi, les manifestants ont poussé le cordon de sécurité de CNS jusqu'à libérer l'esplanade de la maison de la culture devenue noire de monde quelques minutes après. Dès lors aucun accès n'est possible ni pour entrer ni pour sortir de la maison de la culture. - 12 h 45 : quelques partisans de Bouteflika tentent de sortir de la maison de culture. Ils seront vite invités par la police à retourner à la salle. Ceux qui sont restés à l'intérieur, sans eau ni nourriture paniquent car ils ne savent pas exactement ce qui se passe dehors. - 12 h 50 : Jets de pierres et de bouteilles d'eau en direction de la porte principale de la maison de la culture. - 13 h 05 : les CNS ripostent et usent de matraques et de pierres, attaquent les manifestants et réoccupent de nouveau l'esplanade de la maison de la culture. - C'est le début des échauffourées, jets de pierres des manifestants et réaction musclée des forces de l'ordre par des tirs de bombes lacrymogènes. - Un chasse neige fait son apparition et fonce sur les manifestants. - Un policier reçoit un coup de pierre et tombe évanoui. - Incendies des voitures de l'ENTV - La maison de la culture est caillassée et les vitres sont cassées. - L'émeute continue et touche les quartiers environnants (quartier Sgheir et Aâmriw) - Sellal est, tout ce temps, resté à l'aéroport en compagnie de son staff dont Hamraoui HabibChawki. - 14 h : La radio Soummam annonce timidement que le meeting a été annulé suite à un regroupement de citoyens. - 18H : Les émeutes se poursuivent encore. Du côté du pouvoir, le comité de campagne de Bouteflika accuse les « boycotteurs fascistes » d'être à l'origine des troubles et la commission nationale des élections déclare avoir décidé d'envoyer sur place une commission d'enquête.