http://www.algerieinfos-saoudi.com/ 6 Avril 2014Publié par Saoudi Abdelaziz Hier matin, à Azzefoun, un commando a forcé la porte du siège de campagne de Bouteflika saccagé le mobilier, et brûlé le tout. Le même matin, dans la ville voisine de Bejaïa, des « anti-Bouteflika » ont commencé à se rassembler ostensiblement, tôt le matin, bien avant l'heure prévue d'un meeting de Sellal.« Jamais wilaya n'a été autant entourée de policiers et autres agents des services de sécurité. Le dispositif de protection de la Maison de la culture impressionnait par le nombre d'hommes et par la force matérielle » rapporte la correspondante du Quotidien d'Oran. Timing. C'est l'arrivée des journalistes qui donne le signal. Rupture des cordons anti-émeute, grosses pierres, violences contre les journalistes. Et puis, attente du paroxysme, avant de se résoudre à lancer les bombes lacrymogènes pour disperser les assaillants. Digression. « Gestion démocratique des foules ». Revenant ce matin sur la gestion de l'abcès de violence de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, à Constantine,Slimane Laouari note :« Le dernier «affrontement» en date est, à ce titre, bien caractéristique de la situation. Face à des faits de violence extrême, la mobilisation de la force publique n'est apparemment envisagée qu'en... dernier recours ! » La direction de la campagne de Bouteflika a immédiatement tiré les leçons de Béjaïa et attribué les violences aux « fascistes tenants du boycott, Barakat, secondés par leurs nervis du MAK« . La campagne électorale continue le tournant conceptuel pour renverser la tendance au désintérêt populaire : « Ne nous jugez pas sur ce que nous avons fait, mais sur cette sale engeance qui ne nous aime pas! »* « La campagne électorale des partisans du quatrième mandat ne se déroule pas comme prévu » écrit ce matin M. Saadoune dans son éditorial du Quotidien d'Oran. Il affirme :« Celle-ci ne semble pas avoir pris la mesure de la sidération provoquée chez une bonne partie de l'opinion d'une perspective de présidence à vie. Elle n'a pas, de toute évidence, le «savoir-faire» du DRS pour désarmer les contestations qui s'avivent et convergent ». Le DRS était-il vraiment absent à Béjaïa hier? Quelle meilleure action, pour désamorcer la montée des contestations démocratiques, que l'introduction de « nervis », lesquels ne manquent pas dans le marché de l'informel militant. La manoeuvre dispose du terrain non encadré d'une manif aux modes d'ordre obsessionnels et quasi-irrationnels, dans lesquels l'expert politique serait bien incapable de faire le tri des motivations. Marché informel de la politique que les services utilisent invariablement, depuis le début de 2011, pour maintenir le mouvement populaire au stade de l'émeute stérile et repoussante. S. A., 6 avril 2014 *Selon Abdelmalek Sellal, cité par Liberté, que nous avons consulté après la rédaction de cette note, les manifestants seraient des "extrémistes venus d'ailleurs". Il pointera du doigt "des partisans de Benflis et d'anciens militants du FIS dissous".