Comment ne pas donner raison au général de Gaulle lorsqu'il à déclaré à propos de l'indépendance algérienne : « ne vous en faites pas, ce qu'on leur donné de la main droite, on le reprendra d'ici peu de la main gauche. » Un pays qui n'arrive pas à organiser une élection, des élites débiles à en mourir de rire, des militaires présents même dans notre soupe à moins de deux sous, des candidats girouettes... Rien qu'à entendre certaines déclarations et lire quelques titres, on a envie de cracher dans la soupe et de changer complètement de cap. Passons le cas Bouteflika, un homme usé par de nombreuses maladies et cliniquement mort depuis des mois, qui aspire à un quatrième mandat et prenons celui de Ali Benflis qui suscite l'enthousiasme et les ardeurs de nos élites bien pensantes : voici donc un homme inconnu de la majorité du peuple, un homme qui n'a jamais agi en dehors de la volonté du régime, qui s'éclipse dans une longue hibernation dans les moments difficiles lorsque le peuple a besoin de soutien, qui n'a pas de parti politique et de base d'électeurs, un homme dont tout le parcours se résume à un petit cv de fils de chahid, mais qui menace de faire replonger le pays dans chaos et la tragédie au cas ou il n'accéderait pas aux plus hautes destinées du pays, au lendemain du 17 avril . Voilà qui est bien intriguant, qui choque l'esprit rationnel ! D'où il tient la certitude d'être élu dés le premier tour le 17 avril ? De quelle force, de quelle arme secrète dispose t-il pour se permettre de telles menaces, pour se permettre cet odieux chantage contre la république ? Comment donc un rejeton du régime qui n'a aucun programme, aucun passé politique hormis une alliance contre nature avec les Aarouchs conçus par les généraux M Lamari, K Nezzar et F Cherif , peut-il s'exalter ainsi et traîner derrière lui autant d'universitaires ? Que penser de ces leaders et autres universitaires es qualité qui soutiennent une telle démarche ? Sont-ils complices du mensonge et de la manipulation, ce qui est grave, ou bien très limités intellectuellement, ils ne se rendent pas compte de leur forfaiture morale ? A défaut d'un programme qui se démarque de la double légitimité révolutionnaire et historique qui a privé la nation d'avoir un Etat, le chantage. Et pourtant Ali Benflis est seul. Comment donc un homme seul peut-il mettre en péril l'avenir d'un pays, d'un peuple ? Telle est la nouvelle religion que Benflis propose à ses compatriotes, à l'occasion de ce scrutin du 17 avril. A la lecture de ces propos d'où glissent en filigrane les formes les plus odieuses du chantage, on saisit que Benflis dépourvu de vision et de stratégie politiques, n'est pas, comme il le prétend, un candidat indépendant ; il est le candidat d'un clan de l'armée, d'un clan de caporaux qui à de la peine à comprendre que les époques, les comportements et les mentalités ont changé, qu'avec de telles manipulations le pays ne pourra jamais se hisser au rang de nation, qu'il sera toujours une dynastie privée destinée à être recolonisée... Tout récemment, un membre de la pègre financière kabyle nous a affirmé que le soutien (se chiffrant à des milliards de centimes) qu'il a apporté au candidat A Belaid lui aurait été dicté par les généraux. Ces derniers l'auraient assuré de l'appartenance de ce candidat aux plus hautes sphères de la police politique algérienne. A la lumière de ce qui précède, que peut-on penser de notre armée qui continue a polluer l'espace politique et a instrumentaliser la crédulité immense du peuple ? Peut-on dire d'une armée qui persiste dans la clandestinité et la manipulation politique qu'elle est forte, qu'elle est sur le point de restituer la décision politique à qui de droit ? Nous sommes certains qu'avec leur cupidité légendaire nos caporaux se disent aujourd'hui « après toutes les forfaitures dont on a été les maîtres d'œuvre depuis 1954 à ce jour, personne ne nous a inquiété. Alors pourquoi pas encore aujourd'hui alors qu'en face de nous c'est le vide sidéral, il n'y a aucune résistance politique pour permettre au peuple de se réapproprier son destin ! » Mais faites gaffe messieurs les caporaux, cette fois ci les enjeux dépassent votre ruse paysanne !