El3jab ! El3jab ! Le site GORAFI ! Ce site de « vraies-fausses » informations est un régal pour l'esprit. Ses concepteurs déclarent qu'il est né après un conflit d'intérêts avec les créateurs du Figaro en 1826 !. Et que ce nom de GORAFI serait né de la transformation, par un journaliste dyslexique, du FIGARO en GORAFI. C'est un peu comme si El-Chourouk devient El Kouchour chez nous ! Ça donne déjà une idée de sa ligne éditoriale. Certains mordus de ce journal électronique, n'ayant pas lu ses avertissements quant à la nature satirique du journal, n'hésitent pas à partager ses nombreux articles les prenant pour des informations réelles. Mais en fait, GORAFI, même sous un ton satirique, arrive à décortiquer les grands sujets médiatiques et à en extraire des analyses plus que respectables sur leur fond. Longtemps anonymes, les médias « sérieux » ont cru démasquer, en janvier dernier, ses concepteurs à l'occasion d'une émission du Grand Journal de Canal Plus où les supposés rédacteurs étaient invités. Mais là aussi, le doute subsiste. Du GORAFI chez nous ? Oui, il y a eu quelques tentatives, nées surtout après les événements d'Octobre 1988. L'Algérien a toujours fait de l'humour une arme contre le pouvoir en place, mais aussi un moyen de résistance à l'injustice, à la hogra, et à la mal-vie. Même le FIS a été conscient de cette particularité et a essaye d'utiliser ce moyen d'expression pour faire passer ses messages. Nous avons eu et nous avons encore de grands caricaturistes. Beaucoup ont préféré quitter le pays et s'installer ailleurs faute de liberté d'expression, mais aussi pour « un avenir meilleur ». De grands journaux satiriques, comme « El-Manchar », « El-Baroud », francophones et « Al-Sakhâfa », arabophone ont vu le jour, mais faute de moyens mais aussi de la fidélité du lectorat ont fini par disparaître. Plus récemment encore, en 2012, une tentative de lancement d'un journal satirique électronique « EL-FESTI » s'est soldée par un échec. Reste quelques résistants isolés, comme « El-Mesmar » qui essayent de se maintenir sur la toile mais non sans difficultés. Et pourtant ! Quand on décortique notre actualité nationale, les déclarations de nos zaims, les décisions et orientations politiques, économiques, sociales ou culturelles, il y a largement une place pour ce type de presse satirique, qui se veut joyeuse mais sans compromission aucune. C'est J. Renard qui disait « L'emportement de la satire est inutile : il suffit de montrer les choses telles qu'elles sont. Elles sont assez ridicules par elles-mêmes. ». Rana fiha ! Saha ftourkoum ! PS. Lu sur internet, à propos de la bagarre des FLNistes à la dernière réunion du Comité central de ce Parti, cet excellent commentaire : « En 54 ,Les membres du FLN se disputaient pour qui va commencer la « thawra », et en 2014 ils se bagarrent pour la « tharwa ».