Université de Msila A l'instar de Guy Mollet qui, pendant la bataille d'Alger, s'entêtait à qualifier le FLN de « bandes de terroristes », et l'Algérie de « département français », François Hollande s'obstine aujourd'hui à faire croire que le Hamas palestinien est une « organisation terroriste » qui met en danger « la sécurité d'Israël », et que les centaines de victimes palestiniennes de Gaza, dont le nombre s'élève à 1200 environ depuis le 8 juillet marquant le début des affrontements, ne sont pas le fait d'Israël, mais de Hamas qui les aurait utilisés comme « bouclier humain ». Hollande n'a pas employé exactement ce mot, mais ses diverses déclarations le suggèrent. Aveugle aux réalités du monde, conditionné par une idéologie colonialiste désuète, et fortement imprégné de la littérature du « socialisme sioniste » à la Golda Meir, le président français serait-il devenu un nouveau Guy Mollet ? C'est en ce sens que, indigné par cette démarche politique unilatérale, qui accorde la part belle à Israël, qu'Edwy Plenel, interpelle directement François Hollande : « De l'alignement préalable sur la droite extrême israélienne à l'interdiction de manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, sans compter l'assimilation de cette solidarité à de l'antisémitisme maquillé en antisionisme, François Hollande s'est engagé dans une impasse. Politiquement, il n'y gagnera rien, sauf le déshonneur. Mais, à coup sûr, il y perd la France. Parti pris en forme de lettre ouverte. Monsieur le Président, cher François Hollande, je n'aurais jamais pensé que vous puissiez rester, un jour, dans l'histoire du socialisme français, comme un nouveau Guy Mollet. Et, à vrai dire, je n'arrive pas à m'y résoudre tant je vous croyais averti de ce danger d'une rechute socialiste dans l'aveuglement national et l'alignement international, cette prétention de civilisations qui se croient supérieures au point de s'en servir d'alibi pour justifier les injustices qu'elles commettent. Vous connaissez bien ce spectre molletiste qui hante toujours votre famille politique. Celui d'un militant dévoué à son parti, la SFIO, d'un dirigeant aux convictions démocratiques et sociales indéniables, qui finit par perdre politiquement son crédit et moralement son âme faute d'avoir compris le nouveau monde qui naissait sous ses yeux. C'était, dans les années 1950 du siècle passé, celui de l'émergence du tiers-monde, du sursaut de peuples asservis secouant les jougs colonisateurs et impériaux, bref le temps de leurs libérations et des indépendances nationales. Guy Mollet, et la majorité de gauche qui le soutenait, lui opposèrent, vous le savez, un déni de réalité. Ils s'accrochèrent à un monde d'hier, déjà perdu, ajoutant du malheur par leur entêtement, aggravant l'injustice par leur aveuglement. C'est ainsi qu'ils prétendirent que l'Algérie devait à tout prix rester la France, jusqu'à engager le contingent dans une sale guerre, jusqu'à autoriser l'usage de la torture, jusqu'à violenter les libertés et museler les oppositions. Et c'est avec la même mentalité coloniale qu'ils engagèrent notre pays dans une désastreuse aventure guerrière à Suez contre l'Egypte souveraine, aux côtés du jeune Etat d'Israël. Mollet n'était ni un imbécile ni un incompétent. Il était simplement aveugle au monde et aux autres. Des autres qui, déjà, prenaient figure d'Arabes et de musulmans dans la diversité d'origines, la pluralité de cultures et la plasticité de croyance que ces mots recouvrent. Lesquels s'invitaient de nouveau au banquet de l'Histoire, s'assumant comme tels, revendiquant leurs fiertés, désirant leurs libertés. Et qui, selon le même réflexe de dignité et de fraternité, ne peuvent admettre qu'aujourd'hui encore, l'injustice européenne faite aux Juifs, ce crime contre l'humanité auquel ils n'eurent aucune part, se redouble d'une injustice durable faite à leurs frères palestiniens, par le déni de leur droit à vivre librement dans un Etat normal, aux frontières sûres et reconnues ».[1] Mais les socialistes français, imbus qu'ils sont de l'idéologie sioniste, n'entendent pas les choses de cette oreille. Pour eux, les palestiniens ne sauraient disposer «librement [d'] un Etat normal, aux frontières sûres et reconnues » que s'ils abdiquent leurs fiertés et dignité en remettant leur sort entre les mains d'Israël. Ils pourraient alors disposer d'un minuscule d'Etat, mais à la seule condition que celui-ci soit démilitarisé. Plus royalistes que le roi lui-même, nos socialistes français, ces héritiers putatifs de Jaurès et de Guy Mollet, se surpassent en fait ou presque tous les idéologiques du sionisme. Alors qu'en Israël même, des centaines de juifs, manifestent en ce moment même pour dénoncer les crimes commis par leur armée à Gaza, les héritiers de Jaurès et de Guy Mollet « algérien » de France et de Navarre se gardent non seulement de tout mouvement de solidarité humaine envers les victimes de Gaza, mais se retranchent derrière des arguments spécieux comme pour justifier ces mêmes massacres, ou, ce qui revient au même : disculper Israël de tous les crimes commis à Gaza... Le Lobby sioniste au sein du PS, réalité palpable ou fantasme des « antisémites » ? Dire que le PS est phagocyté, voire même cannibaliser par un puissant lobby idéologique d' inspiration sioniste, n'est pas faire « le jeu de l'antisémitisme » comme d'aucuns seraient tenter de le croire ou de le faire accroire. Outre les nombreux exemples déjà cités, exemples attestés par des faits historiques palpables, il y en a bien d'autres qui illustrent à merveilles la vampirisation du PS par les idéologues inspirés du sionisme conquérant. Les nombreuse accointances des dirigeants socialistes avec leurs homologues israéliens, en sont la preuve. Et en voici d'autres susceptibles de rafraîchir la mémoire des sceptiques : A l'occasion de la seconde réunion du Conseil de l'Internationale Socialiste (IS) qui s'est réunit du 15 au 16 novembre 2010, à Paris, Martine Aubry avait accueilli avec effusion M. Ehud Barak, président du Parti Travailliste israélien et vice-président de l'IS. Pour ceux qui ne se souviennent pas, il faut rappeler que ce Ehud Barak était, au moment de l'agression israélienne contre Gaza en décembre 2008-janvier 2009, le ministre de la Défense de l'Etat sioniste, agression, on s'en souvient, qui avait fait plus de 1.400 morts. Cet accueil chaleureux réservé par les dirigeants socialistes à un criminel de guerre, fusse-il reconnu comme ministre d'un Etat membre de l'ONU, illustre bien les liens unissant de manière étroite les dirigeants du PS à ceux d'Israël. L' « affaire Boniface » en est une autre illustration éclatante. Cet intellectuel et militant n'-a-t-il pas été forcé de démissionner du PS sous la pression justement du lobby sioniste au sein de ce dernier ? Comment et quand cette affaire avait-elle éclatée ? Tout a commencé ainsi : chargé des questions stratégiques au PS, Pascal Boniface écrivit en avril 2001 une note interne destinée à François Hollande : « Se référant à l'occupation des territoires par Israël et à la lutte de libération nationale du peuple palestinien, Boniface pose un point de principe : « Dans n'importe quelle situation de ce type, un humaniste, et plus encore un homme de gauche, condamnerait la puissance occupante ». Il poursuit : « Imaginons un pays où le premier ministre [Ariel Sharon] a été directement lié [et condamné par la Cour suprême israélienne] à des massacres de civils, principalement femmes et enfants, dans des camps de réfugiés désarmés [les camps de Sabra et Chatila en 1982] (...) Ce serait une situation inacceptable. Elle est pourtant tolérée au Proche-Orient ». Boniface avertit qu'on « ne combattra pas l'antisémitisme en légitimant l'actuelle répression des Palestiniens par Israël » et dénonce le « terrorisme intellectuel qui consiste à accuser d'antisémitisme ceux qui n'acceptent pas la politique des gouvernements d'Israël (et non pas l'Etat d'Israël) ». Loin de prôner un rééquilibrage en faveur de la communauté d'origine arabe ou musulmane en France (comme ses détracteurs l'en ont accusé), Boniface conseille aux dirigeants du PS de procéder à une lecture politique du conflit, basée sur le respect des « principes universels et non pas du poids de chaque communauté ». Il conclut : « Il est grand temps que le PS quitte une position qui, se voulant équilibrée entre le gouvernement israélien et les Palestiniens, devient, du fait de la réalité de la situation sur place, de plus en plus anormale, de plus en plus perçue comme telle, et qui par ailleurs ne sert pas – mais au contraire dessert – les intérêts à long terme du peuple israélien et de la communauté juive française ». Ce texte confidentiel atterrit sur le bureau de l'ambassadeur israélien à Paris. Ce dernier mena, avec plusieurs institutions juives, une violente campagne contre l'auteur de la note. Laurent Azoulai, responsable socialiste en région parisienne et président du Cercle Léon Blum, diffusa une lettre au lendemain du 22 avril 2002 intitulée « Le Pen doit remercier Boniface ». Il y expliquait que la défaite de Lionel Jospin était en partie due à la fuite de l'électorat juif après la publication de la note de Pascal Boniface. Aux « Douze heures pour l'amitié France-Israël », le 22 juin 2003, Dominique Strauss-Kahn fit référence à une « note non autorisée et misérable » sous les huées du public ; Laurent Fabius démissionna du Conseil d'administration de l'IRIS ; Pierre Moscovici, secrétaire national aux relations internationales, retira à Boniface son poste de délégué national et, de toutes parts, on accusa Pascal Boniface d'antisémitisme. Lâché par la direction hollandaise, Boniface démissionna en 2003 d'un parti dont il était membre depuis 1980[2] ». Dans un ouvrage qu'il publia sous le titre : Est-il permis de critiquer Israël ?[3] Pascal Boniface s'attirera, une fois de plus, des critiques acerbes, tous azimuts, et des dénigrements chargés de véhémentes passions de la part de tous ceux qui vouent un amour irrationnel pour Israël. Ce livre iconoclaste fut considéré, aussi bien à gauche qu'à droite, comme un acte sacrilège dans la mesure où il brisa des tabous et des interdits : l'impossibilité de faire preuve d' esprit critique envers Israël, même nuancé et débonnaire. En le publiant, son auteur savait qu'il allait provoquer un tollé d'indignation, et se faire des ennemis parmi les partisans inconditionnels d'Israël. Et c'est pourquoi, il pouvait alors écrire, après la parution de son ouvrage : « Je sais qu'il y a des gens qui, sans me connaître, me haïssent. Le pire c'est que certains sont de bonne foi, car ce qu'ils savent de moi, ce sont des propos déformés et non mes positions réelles.» Ses vraies positions sont pourtant consignées dans ce livre, mais aussi dans d'autres écrits[4] où il n'est question que de la domination et de l'injustice qu'inflige Israël à un peuple dominé, chassé de ses terres depuis 1948, parqué dans des campements, cantonné et ghettoïsé. La notice déjà mentionnée, qu'il avait adressée à François Hollande en 2001, jointe à un article qu'il publia dans Le Monde[5], durent faire de Boniface la cible d'une campagne de presse vraiment haineuse de la part des tenants du statu quo pour qui toute critique, anodine fût-elle, à l'endroit d'Israël équivaut à de « l'antisémitisme » ; C'est contre cette assimilation abusive, et partant, instrumentale, que s'éleva la voie indignée de cet auteur que d'aucuns tentèrent et tentent encore de clouer au pilori. Prenant le contrepied de Est-il permis de critiquer Israël ?Yves Azeroual s'empresse d'écrire un livre au titre : A- t-on le droit de défendre Israël ?[6] dans lequel défend envers et contre tous l'Etat d'Israël et dénonce cette « fixation internationale sur ce tout petit Etat, qui lutte pour sa survie depuis sa création et qui ne rencontre qu'hostilité, critiques et condamnations. » Pour cet auteur, Israel n'est pas ce pays « diabolique » que certains s'évertuent à dépeindre en « Occident », mais bien plutôt un « modèle de démocratie » au milieu d'un « environnement hostile et rétrograde. » Il serait faut d'assimiler, comme certains le font, ce « petit pays démocratique » à l'apartheid. « Aucune comparaison n'est possible avec l'Afrique du Sud d'avant Mandela [...] Il y a dans ce pays, des citoyens égaux, qu'ils soient arabes ou juifs. Alors que dans les pays voisions,la Syrie par exemple, les Kurdes ne bénéficient pas de la nationalité. En Egypte, les Coptes sont l'objet d'une discrimination digne de la dhimma », alors qu'en Israël les Arabes Israéliens, et même les Palestiniens des territoires occupés, bénéficieraient des mêmes droits ou quasiment que les Juifs. C'est que l' « Etat juif » est foncièrement « démocratique », et la preuve en est que depuissa création il y avait plus de juifs ayant quitté les pays arabes sous la contrainte que des Palestiniens forcés par Israël à quitter leurs foyers. Il prétend mettre au jour des vérités et des évidences que d'aucuns tentent d'occulter, à savoir que l'idée d'un « Etat juif » en Palestine est bien antérieure à la Shoah ; que Jérusalem n'est pas citée dans le Coran comme une ville sainte ; que le Grand mufti de Jérusalem avait, avant la guerre, conclu alliance avec Hitler dans le but d'exterminer leur ennemi « commun », les Juifs.... En tant que journaliste et rédacteur en chef du mensuel Tribune Juive, Yves Azéroual est tout à fait dans son rôle de défendre Israël contre quiconque attenterait à son image d'Etat prétendument« démocratique », comme c'est son droit également de faire de la lutte contre « l'antisémitisme » l'un de ses chevreaux de bataille[7]. Ce qui est troublant, en revanche, c'est le parti pris systématique des socialistes français, qui ne sont pas tous, tant s'en faut, des « juifs » ou d'origine « juive ». Pour les socialistes, défendre Israël envers et contre tous, dès lors même qu'il opprime et massacre un autre peuple, c'est un principe intangible. Ainsi, François Hollande et tous les apparatchiks du PS le prouvent-ils au quotidien. Pour eux, Israël n'a pas affaire à un peuple colonisé qui lutte pour recouvrer son indépendance et sa dignité, mais à des organisations « terroristes » dont le Hamas à Gaza en est l'incarnation ou l'expression achevée. L'interdiction faite par le président socialiste et son gouvernement de manifester pour dénoncer le génocide perpétré par l'armée coloniale israélienne à Gaza, en témoigne. Bien entendu, il en est des militants socialistes qui se sentent floués, parce qu'ils ne partagent pas cette approche partiale, unilatérale et toute dépourvue d'humanité et d'équité de leurs dirigeants, surtout envers ceux qu'ils considèrent comme l'ennemi d'Israël et de « la démocratie » : les Palestiniens en l'occurrence. Les Boniface, les Hessel, les Morin, etc., qui s'indignent contre ce parti pris favorable des socialistes à Israël ne sont pas rares. Des militants moins connus que ces derniers font également entendre la même voix protestataire : « J'éprouve aujourd'hui, dit l'un d'eux, un sentiment de dégoût et de honte à vivre dans un pays, où l'on ne peut manifester, à Paris, son soutien aux Palestiniens de Gaza bombardés, son opposition à la politique guerrière à courte vue de l'Etat d'Israël « l'Etat le plus fort de la région » (David Grossman – Libération 8/7/14), à l'opération de punition collective, d'humiliation, et de destruction massive, sans aucune autre vision politique que la violence, actuellement en cours. » Un Etat et une armée qui depuis 12 jours bombardent, et maintenant mènent une « guerre » terrestre sur une bande de terre de 360 km2, peuplée par 1,82 million d'êtres humains (4726 hab. / km2 !), soit un territoire grand comme 3 fois et demi Paris (105 km2 ; 2845 hab. / km2). Ce même Paris où par la décision de Mrs Cazeneuve, Valls et Hollande, tous, ministres et Président issus du Parti « Socialiste », soutenus en cette matière par le nouveau 1er Secrétaire du même Parti « Socialiste », et ancien dirigeant Trotskyste (du Parti Communiste Internationaliste, je souligne) Jean-Christophe Cambadélis, on interdit de manifester contre cette politique et cette violence, pour la paix et le cessez le feu immédiat, pour qu'enfin la discussion, la négociation et la paix reprennent leurs droits. Au nom de quoi ? D'une prétendue « menace de troubles à l'ordre public » ! Quelles belles paroles, fleurant bon leur bonapartisme 2eme Empire. On se croirait revenu sous « Napoléon le Petit » (V. Hugo). Voilà des « socialistes » qui n'auraient pas cillé devant le vote des « pouvoirs spéciaux » en Algérie le 12 mars 1956. Voilà des « socialistes » que Guy Mollet n'aurait pas détestés. Et nous voici revenu, près de 60 ans en arrière, à l'époque où pour le Parti Socialiste, pardon la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO), il était parfaitement normal de rester les colonisateurs de l'Algérie et de faire cesser par la force armée, la troupe, les gendarmes et les parachutistes, les « évènements » qui s'y déroulaient. Voilà un Parti « Socialiste » où il ne se trouve que 6 députés sur 293 pour oser s'élever contre cet attentat à la démocratie. Quant à Israël, c'est « Un Etat qui se présente comme « humain » parce qu'il a la bonté de « prévenir » les habitants de Gaza qu'il va les bombarder et demande tout simplement à 100 000 habitants du Nord de la bande de Gaza de « quitter leurs maisons et d'aller se réfugier ailleurs[8] ». Pour justifier cette interdiction, le premier ministre Manuel Valls avait invoqué, lors des cérémonies de commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, le 20 juillet, l'existence « des réseaux, des groupes extrémistes qui profitent des manifestation pour surfer sur l'antisémitisme et la haine ». Là, l'allusion « aux groupes » issus de l'immigration[9] « arabo-musulmane » des quartiers populaires de banlieues est transparente. Dans un entretien publié dans Le Parisien le 22 juillet 2014 , Valls revient à la charge pour justifier l'interdiction des manifestations en faveur de Gaza par des motifs antisémites. « C'est la violence, avec des slogans, des actes dont le caractère antisémite ne fait aucun doute, qui a justifié l'interdiction. Ce n'est pas l'interdiction qui a provoqué la violence »[10]. L'antisémitisme comme forme de chantage et d'intimidation En Europe, et plus particulièrement en France, l'antisémitisme fonctionne sur le mode de la culpabilité et du chantage « sentimental » des plus insupportables : dès que l'on critique le comportement fasciste de l'armée d'occupation sioniste en Palestine, l'on est immédiatement rappelé à l'ordre et d'emblée accusé d'être « anti juif ».[11] Relais efficaces des idéologues sionistes, les socialistes français recourent systématiquement, pour dissuader, culpabiliser et intimider tous ceux qui seraient tenter d'émettre la moindre critique envers Israël, à l'adjectif « antisémite ». C'est un nom qui opère comme une véritable « arme de dissuasion[12] », voire comme un moyen d'inhiber l'interlocuteur qui serait amené à formuler son désaccord sur la politique colonialiste d'Israël en Palestine. Qualifier Israël d'Etat « colonialiste », et le Peuple palestinien, de « dominé » provoque immanquablement des réactions indignées accompagnées immédiatement d'accusation « antisémite ». L'objectif, en brandissant un tel adjectif, c'est , en fait, de museler la parole de tous ceux qui associeraient cet Etat artificiel, importé d'ailleurs et transplanté de force au cœur de la Palestine historique. C'est un tabou que de parler, d'écrire et de qualifier un tel « Etat » de colonialiste. C'est pourquoi, en France, le recours à cet adjectif et son usage universel et « sauvage », a abouti à inhiber la parole et à imposer « un consensus » fait de tabous , d'interdits et de mutisme sur la nature d'Israël dont les pratiques rééditent, paradoxalement, les mêmes méthodes nazis, inhumains et criminels, qui furent appliquées aux Juifs par l'Allemagne hitlérienne. En France, le silence ou le mutisme imposé sur la nature de cet Etat israélien, que je qualifierai de ma part, d'entité exogène, fabriquée de toutes pièces, témoigne du triomphe du sionisme politique au grand dam de la démocratie, de la justice et des droits de l'homme que ce pays revendique pourtant avec fierté , et orgueil , voire même parfois avec superbe... Le silence sciemment entretenu sur la nature essentiellement colonialiste de cette entité, participe en fait d'une vision elle-même colonialiste. Or, les socialistes français se surpassent, et la droite classique en comparaison, apparait bien en retrait, moins audacieuse ! En d'autres termes « Le mutisme est complet sur ce point, refoulé au tréfonds du subconscient national, un point noir de la conscience, telle une consigne implicite, comme la marque d'une connivence entre la classe politique française et la communauté journalistique[13] ». Autrement dit, le journalistes-ou les journalistes- sont eux-mêmes garrottés , les mains enchaînées, par cette loi du silence au point que leur parole se fait aphasie... [1] Edwy Plenel : « Palestine : Monsieur le Président, vous égarez la France » In (http://www.bondy-autrement.org/index.php/un-autre-monde/66-palestine/2697-palestine-monsieur-le-president-vous-egarez-la-france) [2] Cité par Philippe Marlière, op.cit. [3] Robert Laffont, 2003. [4] Lire Boniface, Pascal « Débattre librement du conflit au Proche-Orient » in La revue internationale et stratégique, n° 58, été 2005 ; Les intellectuels faussaires. Le triomphe médiatique des experts en mensonge, Paris, Jean-Claude Gawsewitch Editeur, 2011 [5] « Lettre à un ami Israélien », Le Monde, 4 août 2001. [6] Publié aux éditions Hachette, octobre 2004, 256pages. [7] Parallèlement au livre cité et aux dizaines d'articles consacrés à la défense de « la communauté juive de France » qui serait menacée par un antisémitisme à la dreyfusarde, Yves Azéroual est l'auteur également, avec Elie Chouraqui, d'un documentaire intitulé : « Antisémitisme, la parole libérée » qui fut diffusé en 2004 dans l'émission « Envoyé spécial ». Ce documentaire avait suscité des controverses après sa diffusion, et ses auteurs furent accusés d'avoir procédé à des manipulations. Au point que l'émission « Arrêt sur image » de la chaine Arté consacra à ces manipulations éhontées une édition en date du 5 avril 2004. [8] Emmanuel Maheu, médecin, Paris Ancien Responsable National de la Fédération Nationale des Etudiants en Médecine-Santé de l'UNEF réunifiée. Ancien secrétaire de la Section Socialiste du 4ème arrondissement de Paris. in http://blogs.mediapart.fr/blog/emmanuelmaheu/200714/interdiction-de-manifester-en-solidarite-avec-gaza-une-republique-une-et-indivisible-une-democrat [9]. Manuel Valls est lui-même fils d'immigrés d'origine Espagnols. Né le 13 août 1962 à Barcelone, il n'obtient la nationalité française qu'en 1982 et se serait engagé dans le PS deux ans avant, à l'âge de 17 ans, pour soutenir Michel Rocard, qui représente alors l'aile « gauchiste » de ce Parti. Depuis, il n'a cessé de gravir les divers échelons au sein de l'appareil du PS : conseiller régional d'Ile-de-France en 1986, adjoint au maire d'Argenteuil de 1989 à 1998, responsable des questions sécuritaires au sein du parti, membre du bureau national et du conseil national à partir de 1993 où il fut chargé, notamment, de la Communication. Elu maire d'Evry en 2001, puis député de la 1ere circonscription de l'Essonne depuis 2002. Devient Ministre de l'intérieur début 2014, puis peu après il est nommé Premier Ministre de la France. Ascension foudroyante pour un enfant de l'immigration ! [10] Voir http://www.jeanmarcmorandini.com/article-323890-violences-antisemites-manuel-valls-denonce-une-minorite-de-forces-radicales.html [11] Cf. Notre ouvrage, Les enfants illégitimes de la République. Les beurs et les figures emblématiques de l'action humanitaire, Paris, Maisonneuve&Larose, 2004. [12] René Naba « De l'accusation d'antisémitisme comme arme de dissuasion ».Cf http://www.renenaba.com/de-laccusation-dantisemitisme-comme-arme-de-dissuasion/ [13] René Naba, op.cit.