La dernière jacquerie des policiers vient de nous édifier sur le fil tenu qui soutient une dictature qui ne dit pas son nom. Des policiers qui manifestent devant le siège de la présidence et je me suis mis à rêver à la révolution de jasmin de nos frères tunisiens. Souvenez-vous, une manifestation monstre a eu lieu devant le ministère de l'intérieur tunisien. Il y avait une barricade qui séparait les manifestants et les militaires qui gardaient les lieux. Il a suffi qu'un seul manifestant s'approche d'un militaire, qu'il l'embrasse et le pacte était définitivement scellé entre TOUS les tunisiens et le lendemain Ben Ali fuyait piteusement son propre pays. L'analogie m'avait frappé en regardant tous ces policiers qui voulaient manifestement envahir la présidence désertée par « le maître des lieux ». Ah !… Si seulement un groupe du mouvement barakat s'était immiscé dans les rangs des policiers. J'ai aussi pensé aux familles des disparus de la décennie noire, J'ai pensé aux jeunes dont l'avenir est bouché, J'ai pensé aux retraités qui survivent avec une pension de 24000 DA (dont je fais partie), J'ai pensé aux « harragas » qui préfèrent être bouffés par les poissons que par les asticots, J'ai pensé à nos frères mozabites qui vivent un calvaire depuis une année, J'ai pensé à nos frères Kabyles dont les légitimes revendications son allégrement piétinées, J'ai pensé aux 75 % des algériens qui n'ont pas voté à la dernière élection présidentielle, MAIS, je n'ai rien vu venir, hélas, mille fois hélas !… J'ai aussi pensé à la pègre qui mène notre pays à l'abime et je me suis dit qu'elle ne va pas se laisser piétiner ainsi et qu'une réaction imminente allait remettre les choses dans l'ordre !… Effectivement, cela n'a pas tardé. D'abord notre big sellal a reçu une délégation de policiers auxquels il a promis la satisfaction de 12 points de la plateforme. On va être désormais le seul pays au monde où un policier est mieux rémunéré qu'un médecin ou un universitaire !… MAIS, surtout la fin de la récréation a été sonnée par ce garde républicain harnaché de son fusil mitrailleur, qui en s'adressant à un policer gréviste lui balança : Tout est dit et résume que nous sommes dirigés par une mafia qui n'hésitera pas à tirer sur le peuple pour conserver ses privilèges.