http://www.palestine-solidarite.org/analyses.mohammed_yefsah.231214.htm Mardi 23 décembre 2014 « Non, le chroniqueur n'est pas « solidaire » de la Palestine » (Quotidien d'Oran du 12 juillet 2014). C'est la première phrase de la chronique de Kamel Daoud en plein massacre de la population de Gaza par l'armée israélienne. Ici, non plus, le « chroniqueur » n'est pas « solidaire » de Kamel Daoud. Ce dernier a épilogué sur la solidarité au moment même où les enfants de Gaza se faisaient déchiqueter par des bombes dans des écoles-refuges, les habitations détruites, des familles déchirées et des vies arrachées avec barbarie. Sa révolte était focalisée sur les musulmans et pas sur ceux qui collaient le sang des Palestiniens. Daoud ergotait sur le Hamas et toute honte bue sur « l'humanité » d'Israël qui présentait ses condoléances aux familles victimes de ses bombes. Quel cynisme ! Il ose d'ailleurs insinuer que les solidaires avec la Palestine étaient « amateurs des lapidations », oubliant l'indignation qui s'était exprimée partout dans le monde. Le « chroniqueur » ici ne peut pas non plus parapher son nom sur une pétition signée par un Bernard-Henri Lévy, personnage sulfureux, soutien inconditionnel d'Israël, promoteur des guerres impérialistes et qui ne peut rien envier au salafiste Abdelfattah Zeraoui Hamadache. Pour être plus précis, ce dernier a appelé l'Etat algérien à appliquer la charia, du moins son interprétation, sur Daoud en le condamnant à mort. Il est plus dans une revendication politique que dans une « fatwa », contrairement à ce qui se raconte et chose qu'il confirme lui-même ultérieurement. Le sot Hamadache est dans son rôle. Mais l'indignation semble plutôt surprenante de la part de ceux qui dînent ou serrent la main des anciens terroristes et qui viennent faire la morale aux Algériens de la solidarité « obligatoire » à manifester à Daoud. Ce dernier glose aujourd'hui sur le sens de la haine, quand ses chroniques sont une dynamite d'animosité, d'aversion et d'hostilité envers les Arabes qu'il infantilise, des musulmans qu'il fanatise, des Chinois qu'il moque, des classes populaires qu'il exècre, de l'Algérie qu'il triture… Daoud confond la critique – droit que personne ne doit lui enlever – et l'insulte. Il a d'ailleurs une chronique journalière où il peut exprimer ce qu'il veut. Mais il a attendu d'être en France pour tenir un discours conventionnel et des poncifs sur l'islam, alors que les musulmans sont en premier victimes de l'intégrisme. Cette même haine constitue le fût de son récit, Meursault, contre-enquête, où il a imaginé le personnage de l'Arabe, du roman L'Etranger d'Albert Camus, vengé par son frère, poussé par une mère malveillante, pathétique, castratrice. Symboliquement, c'est l'Algérie qui cherche à se venger de la France, plus d'un demi-siècle après son indépendance ! On comprend facilement l'accueil réservé à ce récit mineur. Hamadache et Daoud ont un point en commun : des haines et des frustrations, la matrice idéologique de la droite fascisante, mais chacun à sa sémantique. Ils sont des professionnels de la lapidation avec des mots. M. Yefsah