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La Ligue des Etats Arabes un machin qui s'enrouille
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 07 - 02 - 2015

Le roi Faysal al-Saoud déclare au Washington Post le 17 septembre 1969: «nous la famille saoudienne, sommes les cousins des juifs : nous sommes en total désaccord avec tout arabe ou toute autorité islamique qui se montre hostile aux juifs. Mais nous devons au contraire vivre en paix avec eux. Notre pays est le sommet de la fontaine d'où les juifs ont émergé puis leurs descendants se sont répandus à travers le Monde »
Introduction :
C'est quoi la ligue arabe ?
Si je paraphrase le Général De Gaule au sujet des Nations Unis au moment de son bras de fer avec le Président des USA,
Je dirais c'est un machin, cette Arabe Ligue.
Si je paraphrase le poète Irakien Ahmed Matar, je noterai que la ligue arabe est :
– Une cage peuplée par des kéfiés!
– Et des barbes enduites d'huile.
– On trouve aussi, des singes africains
– Attachés à des cercles sionistes
– Dansant toute la journée sur des mélodies américaines.
– Une cage contemporaine pour les fauves de la jungle
– Qui n'autorise pas à l'humanisme d'y entrer
– Parce qu'ils ont écrit sur la porte
« La ligue des Nations Arabes »!
Ou encore l'image donnée par le Poète Syrien Nézar Quabani;
-Je regarde, au hasard, sur la carte de l'arabisme :
-A chaque îlot de terre un Califat est né
-Un pouvoir absolu s'est établi,
-Une tente a été dressée;
-Le drapeau et les sceaux me font rire,
-Les empires me font rire,
-Les Sultanats de pacotille,
-Les lois originales,
-Les cheikhs du pétrole (…)
C'est une Association d'Etats arabes indépendants, destinée à promouvoir leur coopération et dont la charte fut signée le 22 mars 1945 au Caire par l'Egypte, la Syrie, le Liban, l'Iraq, la Transjordanie (devenue en 1949 la Jordanie), l'Arabie saoudite et le Yémen.
Bref, ce machin qu'est la Ligue arabe devrait changer de nom et devenir, la ligue des délateurs arabes, des dictateurs sans foi ni loi. Personne ne peut rattraper l'autre comme on dit vulgairement, il n'y a qu'Alger qui sort la tête de l'eau dans ce naufrage généralisé. Trop marrant de voir comment, la Syrie un des pays fondateurs et un des seuls pays qui défend encore la souveraineté arabe, soit ainsi exclu avec un ridicule démesuré, alors que même l'ONU n'a pas osé le faire.
Les 22 membres connaissent des divisions liées aux vicissitudes des relations dues à la nature de leurs systèmes politiques souvent antinomiques.
Deux politiques s'affrontent au siège de cette entité. L'une « pro-occidentale » que mène l'axe monarchique, l'autre par l'axe républicain plus autonomiste. Sur les 25 sommets organisés entre 1946 et 2011, dont 12 sommets en urgence concernent la Palestine, tous n'ont apporté aucun impact significatif à la cause.
Le semblant d'unité apparaît plutôt dans l'hostilité à Israël ; quoi que... car, le dossier palestinien n'a pas vraiment unis les membres même lors des agressions israélienne contre Gaza,
Un diplomate israélien avait coutume de dire : « les Arabes ne ratent jamais l'occasion de manquer une occasion. Après plus de 50 ans d'immobilisme, la Ligue arabe s'est mise à avancer à pas de tortue avec... le retard d'une génération »
Historique :
À l'issue des négociations menées en 1915-1916, les Britanniques s'était engagés à soutenir la création d'un Etat arabe indépendant. Le souverain de ce futur Etat devait être Husayn ibn Ali. Roi du Hedjaz. il est fréquemment considéré comme le fondateur du panarabisme. Les Alliés violent outrageusement la promesse faite aux Arabes de leur offrir une indépendance complète en contrepartie de leur aide contre les Turcs, promesse dont le «colonel» Thomas Edward Lawrence, dit «Lawrence d'Arabie» s'était porté garant, et malgré la présence en France du fils d'Husayn ibn Ali, le prince Faysal Ier, la Conférence de paix de 1919 refuse d'accorder aux Arabes un Etat.
En vertu d'un accord secret signé en 1916, l'accord de Sykes-Picot, qui prévoit le démantèlement de l'empire ottoman, et le partage du monde arabe entre les deux Alliés, la France obtient un mandat sur la Syrie et le Liban. Conformément aux promesses de la déclaration Balfour de 1917, la Palestine, placée sous mandat britannique et détachée de la Syrie, est ouverte à la colonisation juive.
Cette situation suscite d'abord la colère des Arabes (insurrection en Egypte en 1919, émeutes en Palestine et révolte en Iraq en 1920 sévèrement réprimées). Apparaissent alors chez les Arabes le désir d'obtenir l'indépendance ainsi que l'idée d'une unité arabe, nécessaire face à la fragmentation imposée par les puissances.
En 1939, pour regagner la confiance des Arabes qui n'étaient pas insensibles à la propagande de l'Axe, le Royaume-Uni limite considérablement l'immigration juive en Palestine (Livre blanc de 1939).
En mai 1941, le ministre britannique des Affaires étrangères Antony Eden soutient la cause de l'unité arabe. Churchill approuve en 1943 la proclamation de l'indépendance de la Syrie (effective en 1946) puis celle du Liban, à laquelle s'oppose le général de Gaulle, qui considérait que cette décision ne pouvait intervenir qu'après le rétablissement de la république en France.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, 7 pays arabes créent au Caire, le 22 Mars 1945, une organisation commune :
la Ligue des Etats Arabes couramment appelée Ligue Arabe qui reprend dans ses grandes lignes le Protocole d'Alexandrie de 1944. Ce sont l'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Liban, la Syrie, l'Irak, le Yémen du Nord et la Jordanie (Transjordanie).
Née le 22 mars 1945, la Ligue des Etats arabes (LEA) répond au souci de plusieurs Etats arabes, notamment du Liban et de la Syrie sous mandat français jusqu'en 1946, d'affirmer leur indépendance sur la scène internationale dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, de la charte de l'Atlantique mais également afin de faire contrepoids aux volontés d'unité arabe des hachémites.
La création de la Ligue répond à la volonté des Britanniques de retrouver, au cours de la Seconde Guerre mondiale, le soutien des Etats arabes. En effet, ceux-ci ont vécu comme une trahison l'abandon des promesses faites par la France et le Royaume-Uni pour s'assurer de leur concours lors de la Première Guerre mondiale.
En effet, alors que le thème de l'unité Arabe, est à nouveau d'actualité avec les propositions hachémites d'Irak et de Transjordanie de créer l'union arabe composée de l'Irak, de la Syrie, de la Transjordanie, du Liban et de la Palestine, un autre mouvement se précise. Le Premier ministre égyptien Nahhas Pacha, hostile au mouvement hachémite saisit l'opposition. Il s'agit toujours de réaliser l'unité arabe, mais à la différence du projet hachémite qui veut réaliser une union, Nahhas Pacha souhaite organiser une coopération entre les Etats.
Les Etats arabes se réunissent ainsi à Alexandrie en Egypte à partir du 25 septembre 1944 et un protocole est signé le 7 octobre. Sur le plan politique, le but des Etats arabes est d'affermir leurs relations ; d'améliorer leur coopération et de préserver leur indépendance et leur souveraineté ; de défendre leurs intérêts. Ces principes sont repris dans la charte de la Ligue des Etats arabes, signée le 22 mars 1945 au Caire. Les Etats signataires en sont l'Egypte, l'Irak, l'Arabie Saoudite, la Syrie, le Liban, la Transjordanie et le Yémen.
L'intérêt de la Ligue se porte également sur les domaines culturel et économique. En novembre 1945, un traité culturel est signé, portant sur l'éducation, la jeunesse et les questions sociales. En 1950, un traité est également signé par les Etats membres appelé Traité de défense commune et de coopération économique, mettant en place plusieurs conseils : de défense, militaire et économique, formés des ministres concernés. La LEA met également en place d'autres organismes dans le domaine des Télécommunications, de la poste, de la banque, des finances, de la presse, du tourisme.
Un Conseil et un secrétariat général forment l'ossature de la Ligue, dont le siège est au Caire de 1945 à 1979, à la suite des accords de Camp David et de la paix entre Israël et l'Egypte. A cette date, il est installé à Tunis mais revient au Caire en 1990, lors de la guerre du Golfe. Le Conseil, composé de représentants de tous les Etats membres se réunit deux fois par ans, et est chargé de vérifier l'exécution des décisions prises par les Etats membres, des relations avec les organisations internationales et de mettre en œuvre les mesures en cas d'attaque d'un des membres. Le secrétariat général a à sa tête un secrétaire général choisi pour cinq ans, et a pour mission d'exécuter les décisions du Conseil, d'être le médiateur entre les Etats membres, le porte parole de l'organisation auprès des organisations internationales et des Etats non membres.
En pratique, la Ligue s'implique dans la recherche de l'indépendance, à ses débuts avec celles de la Syrie et du Liban, puis avec celle de la Palestine dans le contexte du conflit avec Israël et de la recherche de la paix. C'est notamment à son initiative que l'Organisation de libération de la Palestine est créée en 1964 (l'OLP est dirigée à partir de 1969 par Yasser Arafat).
L'association veut affirmer l'union de la Nation arabe et l'indépendance de chacun de ses membres, notamment contre l'ingérence des puissances coloniales de l'époque, France et Angleterre. Au fur et à mesure de leur accession à l'indépendance, les autres Etats du monde arabe vont adhérer à cette organisation qui compte aujourd'hui 22 pays, 200 millions d'habitants et a un statut d'observateur auprès de l'ONU. Il y a donc deux sortes de membres, les 7 premiers qui ont adhéré à la charte initiale et les nouveaux qui doivent satisfaire à certaines conditions, de langue, foi et culture notamment.
Charte :
Fondée sur l'idée de l'union des Etats arabes, la Ligue des Etats arabes a plusieurs valeurs et objectifs qui sont dans l'intérêt des états arabes. La Ligue arabe est la seule organisation qui incarne la totalité des états arabes et des structures qui montrent les valeurs de ces états. La LEA a voulu réunir les états arabes dans le but de renforcer les relations entre eux, d'améliorer la coopération et de préserver l'indépendance et la souveraineté ainsi que de défendre leurs intérêts.
La Charte de la Ligue arabe, votée en 1945 avec la constitution de l'organisation, comprend 20 articles dont l'amendement est abordable à condition que la majorité soit qualifiée ; en d'autres termes pour que les deux tiers des membres soient d'accord. Cette charte est issue du protocole d'Alexandrie (sorte d'accord signé en 1944 par les 7 états arabes fondateurs (Egypte, Irak, Arabie Saoudite, Syrie, Liban, Transjordanie, Yémen) de la Ligue). A ces états fondateurs, ce sont ajoutés plusieurs états et aujourd'hui la LEA compte pour 22 états membres.
Les conditions d'adhésion à la Ligue se définissent dans l'Article 1 de la Charte. Il est donc certain que tout état arabe indépendant a le droit de s'adhérer, il doit présenter une demande auprès du Secrétariat général qui va être, ensuite, être déposée au Conseil lors de sa première réunion après la présentation de la demande.
Cependant, selon l'Article 18 de la Charte, si l'un des états membres voudrait se retirer, il doit informer le Conseil de la Ligue de son intention un an avant son retrait. Ainsi que le Conseil considère tout état ne remplissant pas les obligations de la Charte comme étant exclu de la LEA ; et cela par une décision votée par unanimité par tous les états membres sauf l'état visé. Il faut noter que selon l'article 3 de la Charte, il est demandé la formation d'un conseil constitué des représentants des états-membres. Ce Conseil se réunit deux fois par an, selon l'article 11.
D'ailleurs, selon l'article 7, il faut ajouter que les états arabes font preuve de capacité de consensus. Mais ce principe décisionnel, bien qu'il est voté par unanimité, mais pose un certain problème, c'est que soit tout le monde est d'accord et donc c'est un consensus d'évidence, soit c'est un consensus qui est le fruit des négociations et des compromis faits par chacun en vue d'aboutir à une décision commune. Il faut noter qu'il y a deux points essentiels qui sont : le principe de droit voire l'égalité des états et l'égalité de la souveraineté. Il est important de noter que selon l'article 6 de la Charte, une réunion immédiate du Conseil est requise lors d'une agression ou même d'une menace d'agression d'un état membre. Le Conseil décide des mesures nécessaires à prendre par vote unanime.
Selon la Charte, la Ligue arabe est un outil de coordination stratégique, de mise en place des éléments stratégiques et en même temps, des éléments de coordination entre les différents états. Elle est aussi un outil qui prévoit des structures pour s'assurer que les faits se passent ou non. C'est aussi une réunion d'états. Ce n'est pas un processus d'intégration, il n'y a aucun objectif de disparition ou de fédération. La ligue arabe soutient aussi la lutte du peuple palestinien afin de créer un état palestinien.
De plus, selon la charte, il y a trois formules essentielles :
-la décision ; son mode et son principe.
-la notion de solidarité face à une menace ou une menace d'agression pour un état.
-le respect de la souveraineté des états.
Structure Organisationnelle :
Outre les sept Etats fondateurs, quatorze pays, ainsi que l'OLP représentant la Palestine, ont été admis au sein de la Ligue depuis sa création et que le siège passe du Caire à Tunis. Il reviendra au Caire en 1990. Depuis 1946, on compte 29 sommets de la Ligue et 6 secrétaires généraux. L'usage de la force est interdit pour régler un différend entre les membres: Cependant des divergences ont opposé les membres à de nombreuses reprises,
– le Soudan (1956)
– le Maroc (1958)
– la Tunisie (1958)
– le Koweït (1961)
– l'Algérie (1962)
– Bahreïn (1971)
– les Emirats arabes uni (1971)
Oman (1971)
– le Qatar (1971)
– la Mauritanie (1973)
– la Somalie (1974)
– l'Organisation de libération de la Palestine (1976)
Djibouti (1977)
– les Comores (1993).
Conseil de la Ligue arabe est le principal organe institutionnel de la Ligue arabe, créée par l'article 3 de la charte de la Ligue arabe. Il est composé de représentants de chaque Etat membre de la Ligue arabe. La présidence du Conseil est tournante et le secrétaire général est élu à la majorité des deux tiers.
Institution Conseil Parlement Conseil de défense Conseil économique et social
Les Instances de la Ligue Arabe :
La Ligue des Etats Arabes est formée de trois organes principaux qui sont le Secrétariat général, le Conseil de la Ligue, et les comités permanents. Cette ligue a prévu la constitution d'organisations dans le but de diversifier les activités économiques et sociales. Elle s'est chargée aussi de former des agences spécialisées et autonomes comme l'Organisation arabe de travail, l'Union postale et l'Union des télécommunications.
L'article XII de la Charte reconnaît la mise en place d'un secrétariat général qui sera constitué d'un secrétaire général, de secrétaires adjoints et d'un personnel. C'est le Conseil de la Ligue qui nomme le Secrétaire général à majorité de deux tiers pour une période de cinq ans sous réserve de renouvellement.
Et c'est le Secrétaire général qui est chargé, avec le consentement du Conseil de la Ligue, de la nomination des secrétaires adjoints et du personnel de la Ligue.
C'est l'organe suprême de la Ligue des Etats Arabes. Il est constitué des représentants de chaque Etat membre. Chacun d'eux a une seule voix. Il se réunit deux fois par an.
Les devoirs du Conseil :
– Mettre en oeuvre des accords entre les différents états dans tous les domaines.
– Prendre les mesures nécessaires pour éviter toute agression réelle ou potentielle qui pourrait menacer un des Etats membre.
– Résoudre les différends entre les Etats membre par des moyens pacifiques (médiation ou arbitrage).
– Identifier les moyens de coopération entre les organismes internationaux afin de préserver la paix et la sécurité internationale.
– Nommer le secrétaire général de la Ligue.
– Evaluer les postes des Etats membre dans le budget de la Ligue et leur approbation.
– Mettre les règles propres au Conseil, aux comités permanents et au secrétariat général.
Il faut noter qu'au sein de la Ligue Arabe, il y a des conseils permanents et un réseau juridique propre aux pays arabes.
Le Conseil économique est un conseil chargé de créer une grande zone de libre-échange entre les différents pays arabes. Il y a aussi des institutions bancaires qui facilitent le financement du développement.
Le Conseil de défense est un conseil qui vise à garantir une sécurité collective à tous les niveaux et dans tous les pays arabes.
Les Conseils ministériels :
– Ministres du logement et de la construction arabe.
– Ministres des transports arabes.
– Ministres arabes chargés des affaires environnementales.
– Ministres arabes des télécommunications et de l'information.
– Ministres arabes du tourisme.
– Ministres arabes des medias.
– Ministres arabes de l'électricité.
– Ministres arabes des affaires sociales.
– Ministres arabes de la jeunesse et du sport.
– Conseil ministériel arabe de l'eau.
– Ministres arabes de la justice.
– Ministres arabes de la santé.
Chaque comité est représenté par un délégué qui possède une seule voix. Le Conseil de la Ligue nomme un président pour chaque comité pour deux ans de mandat renouvelable. La prise des décisions se fait par vote majoritaire des Etats membres. Chacun de ces comités a le droit de constituer des comités secondaires. Ces comités ont aussi le droit d'engager des experts des Etats membre pour profiter de leurs expériences et compétences. Il faut noter que ces comités ont un rôle dans l'accomplissement de plusieurs projets d'accords conclus par les Etats membre. Citons, le comité de combat pour la traite des êtres humains, le comité arabe des droits de l'Homme.
La Ligue arabe n'est pas une organisation supranationale. Son objet se limite à favoriser une coopération interarabe multiforme, librement consentie par les Etats membres, qui ne peuvent être liés par les décisions de l'organisation auxquelles ils n'auraient pas souscrit. Un nombre très faible d'accords adoptés par le conseil de la Ligue (au sein duquel joue la règle de l'unanimité en matière de vote) a été ratifié par l'ensemble des pays membres. Il en est notamment ainsi de l'accord relatif à l'instauration d'un marché commun arabe, conclu en 1964.
D'autres accords, bien que ratifiés par tous les pays membres, n'ont pas été régulièrement appliqués; c'est le cas, par exemple, du système de sécurité collective institué par la charte de la Ligue et par le pacte de défense commune et de coopération économique du 13 avril 1950, qui n'a pas joué lors des guerres israélo-arabes de 1956, 1967 et 1973 (guerres israélo-arabes).
Les crises incessantes qui ont agité le monde arabe depuis 1945 ont affecté le fonctionnement et l'efficacité de la Ligue et son rôle est resté mineur malgré l'arrivée au pouvoir en 1952 de Nasser en Egypte (1918-1970). Dès ses origines, la Ligue pâtit des divisions entre ses membres. L'Egypte réclame au Royaume-Uni l'évacuation de la zone du canal de Suez et la restitution du Soudan (en théorie soumis à un condominium anglo-égyptien), tandis que la Transjordanie et l'Iraq restent fidèles à l'alliance britannique. Mais surtout, la création du nouvel Etat d'Israël et sa victoire sur les Arabes en 1948 tournent à la confusion des pays arabes.
Dès lors, la question palestinienne devient l'enjeu majeur de nombreux sommets de la Ligue arabe – c'est dans son cadre qu'est créée, en 1964, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), devenue en 1976 membre à part entière de la Ligue.
L'Egypte en est exclue en 1979 pour avoir signé les accords de paix avec Israël (accords de Camp David de 1978) et le siège est transféré à Tunis. L'influence de la Ligue, privée de sa nation la plus puissante, est durablement entamée. Pendant cette période, d'autres structures de coopération se développent dans un cadre régional, comme le Conseil de coopération du Golfe, créé en 1981, ou l'Union du Maghreb arabe en 1989. Mais, en dépit du retour de l'Egypte (1990), le siège de la Ligue a été de nouveau établi au Caire, la Ligue arabe ne parvient pas à s'imposer comme un acteur majeur sur la scène internationale. La guerre du Golfe (1990-1991) et le début du processus de paix israélo-arabe creusent les divisions au sein du monde arabe.
Aspect Politiques des Sommets :
Il est inutile d'espérer que les sommets de la Ligue arabe soient autre chose qu'un reflet de la réalité des politiques arabes. D'où, et étant donné la place centrale qu'occupe la cause palestinienne parmi les autres causes arabes, ces sommets ne pouvaient être, à partir du moment où la plupart des régimes arabes ont pris partie pour la logique de la soumission face à l'ennemi israélien, qu'un écho des politiques des Etats-Unis et de l'entité sioniste visant à retracer la carte de la région sous la forme qui correspond le plus à leurs plans hégémoniques.
On sait que la Ligue arabe et ses sommets sont devenus un lieu où s'actualisent les volontés des Etats-Unis et de l'entité sioniste, introduites par les écoutes permanentes des discussions, qui y sont les plus influentes derrière telles ou telles façades arabes.
En raison de ce contrôle exercé sur la décision arabe, les régimes arabes liés à cette façade et aux forces qui manœuvrent derrière elle n'ont plus de rôle autre que donner automatiquement leur accord aux décisions prises par la Ligue arabe et ses sommets.
Quant à l'ironie des observateurs au sujet de l'incompétence des chefs arabes qui ont pris la parole sur la tribune du sommet dans la lecture en arabe de leurs discours, ils lisent des textes qui leur ont été écrits par des auteurs spécialisés qui mettent la xyloglossie, dans le discours, figé, incantatoire, délivrant un message coupé de la réalité, n'apportant aucune information nouvelle ou intentionnellement truqué, voire manipulatoire, assez alambiqués et trop peu compréhensifs.
C'est un club qui est totalement périmé. La Ligue sert un peu de cache-poussière pour les dirigeants arabes, et leur permet de masquer leur impuissance derrière une structure panarabe qui n'a cependant aucune efficacité. Les chefs d'Etats arabes n'étaient d'ailleurs pas tous présents lors de ce sommet, certains sont arrivés en retard, d'autres sont partis avant la fin du sommet, et d'autres encore ne sont pas en mesure de se déplacer car ils sont trop malades, et enfin certains snobent tout simplement le sommet. C'est un peu une institution fourre- tout des difficultés du monde arabe. Ses décisions ne sont jamais suivies d'effet. S'il y a une faiblesse comme la cause palestinienne par exemple, au lieu que chaque Etat reconnaisse sa responsabilité, tous les Etats vont déposer leur responsabilité dans le pot commun détérioré de la Ligue arabe.
Des querelles byzantines, des altercations et des rixes ont eu lieu lors des sommets des deux dernières décennies. Néanmoins, ils ont pu préserver l'unité de leur marche grâce à l'unité des politiques adoptées par les pays du Golfe qui contrôlent leurs décisions.
Le plus important a consisté dans la manière débile avec laquelle le sommet s'est penché sur les deux questions de la Palestine et de la Syrie auxquelles il a curieusement consacré le plus de temps et d'intérêt.
Pour ce qui est de la Palestine et dans les conditions de l'alliance quasiment affichée avec l'entité sioniste contre l'axe de la résistance par les monarchies du Golf, le sommet n'est pas en mesure d'éviter l'éloquence habituelle : l'attachement au processus de paix et à la solution à deux Etats, la condamnation de la judaïsation et de la colonisation, avant d'aboutir à l'abandon total de la cause palestinienne en la confiant à la communauté internationale et au tuteur américainmi les indices, on signale un état de
Conclusion :
L'histoire de la Ligue arabe est liée à celle de l'Egypte dans ses différentes étapes, depuis le roi Farouk jusqu'au Raïs Nasser, champion du panarabisme. La guerre du canal de Suez puis les deux guerres israélo-arabes de 1967 et de 1973 ont eu pour effet de renforcer la position de leadership de l'Egypte au sein du monde arabe. Mais la signature des accords de Camp David par El-Sadate a eu pour effet de faire perdre à l'Egypte ce rôle dominant.
Elle fut même isolée pendant plusieurs années, le siège de la ligue ayant été transféré à Tunis.
Ce n'est qu'à l'arrivée de Hosni Moubarak que le Caire a pu récupérer sa place hégémonique, reprendre à Tunis le siège de la ligue et renouer les relations diplomatiques avec les autres Etats arabes, réussissant le tour de force de pouvoir dialoguer en même temps avec Arafat et les responsables israéliens, ce qui lui donnait, d'une certaine manière, la possibilité de jouer les intermédiaires et les bons offices, tout en bénéficiant, au passage, de l'aide américaine et de la manne financière des pays du Golfe qui ont besoin de ce double jeu égyptien pour donner le change aussi bien à leurs opinions publiques, léthargiques à l'égard de l'Etat d'Israël, et des Etats-Unis dont ils ont besoin du parapluie pour les protéger, pendant des décennies, de l'ours soviétique, ensuite des visées de l'expansionnisme iranien.
Avec ce qui s'est passé lors de sa dernière session, la Ligue arabe entame le cycle du règne qatari. Dominée pendant plusieurs décennies par l'Egypte, la Ligue arabe est désormais sous l'emprise de l'émirat du Qatar alors que d'autres pays, principalement l'Algérie, avaient largement l'opportunité de peser dans les rapports de forces internes à cette organisation.
La mainmise des monarchies du Golfe sur la Ligue arabe a pu sans doute s'appuyer sur les positions françaises et britanniques vis-à-vis de la situation en Syrie.
Ainsi, le rôle régulateur de la Ligue arabe est bien clair, il s'agit de faire croire que les pays arabes font quelque chose pour les palestiniens tout en continuant à fermer les yeux sur les exactions d'Israël. En fait, chaque fois qu'il s'agit de dégager une position commune, les «Arabes se mettent d'accord pour ne pas se mettre d'accord !». C'est une vieille rengaine.
On est tenté de qualifier de surréaliste la dernière réunion de la Ligue arabe. Encore faut-il souligner que ce n'est pas la première fois que les sommets de cette organisation tournent à la foire d'empoigne et sans retenue. Il y avait à l'ordre du jour un sujet principal la crise syrienne et il y avait un absent de marque : la Syrie,
Tout le monde n'était pas d'accord, mais le petit Etat du Qatar a mené la danse si fort et si bien qu'il a fini par imposer ses positions. La Ligue arabe autorise les peuples des pays membres à aider les rebelles syriens et les Etats à les armer. Singulièrement, les Palestiniens ne sont pas aidé de la sorte. On leur refuse le droit de s'armer et de résister.
En définitive, cela revient à demander aux Etats membres et à leurs peuples de s'inscrire dans la logique guerrière, dictée quelques semaines plus tôt par Londres et Paris. En contradiction avec toutes les dispositions du droit international.
L'Etat du Qatar, qui a inventé la diplomatie des pétrodollars, est devenu, au côté du royaume d'Arabie saoudite, non seulement un acteur influent de cette ligue, mais son maître à penser, c'est-à-dire celui qui organise, finance et garantit l'asservissement des Etats et des peuples qui en font partie.
Le Qatar veut acheter la Ligue arabe pour 7,2 milliards de dollars
Les diplomates qataris tentent de peser de tous leur poids pour que l'Egypte lâche la présidence au profit de ce petit Qatar qui aurait même proposé un chèque «de près de 7,2 milliards de dollars en contrepartie de ce poste qui est toujours revenu à l'Egypte»
Jusqu'à quand accepterons-nous cette adhésion malsaine au dancing de cette ligue fantomatique qui n'apporte rien aux peuples Arabes. Quoi de plus évidentes que ses politiques contradictoires ! Pour retrouver la dignité certains pays arabes doivent en urgence se retirer de ce sinistre « Club ».
Kader Tahri


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