Non M. N. Boukrouh, les Algériens ne sont pas tous des lâches et M. Ahmed Gaïd Salah n'est pas un maréchal-ferrant, avec tout le respect que je dois aux pratiquants de ce noble métier. Il est plutôt maréchal des logis ou, au mieux, un maréchal véreux. Après tout, Bokassa a bien été maréchal et empereur de pacotille. Alors, au point où nous en sommes, pourquoi pas une lettre de mamours politiques à son congénère de biberon Saïdani ? En quoi, si Nour-Eddine, un récipiendaire, ripoux élu par d'autres ripoux, écrive et congratule un autre récipiendaire, destinataire des mêmes ripailles, des mêmes largesses, des mêmes forfaitures devient un délit ou une faute en Algérie ? Ces mœurs courantes, récurrentes et répétitives dont le pouvoir régnant ne se départit pas ne devraient pas vous surprendre ni vous effaroucher vous qui mieux que quiconque savez que la veuve ne craint jamais le sexe. Pire, elle l'aime. Dans les misères que nous vivons et subissons depuis cinquante ans, pourquoi M. Gaïd Salah n'ajouterait-il pas à son aise le pire au pire ? L'avanie à l'avanie ? La forfaiture à la forfaiture ? Savez-vous ce que disent et pensent de lui les ambassadeurs Etasunien et Français rapportés sans démentis à ce jour par Wikileaks, El-Païs et le Monde ? Ils disent que le chef d'Etat Major algérien, général de corps d'armée de son état, est le plus gros corrompu de l'ANP. Qui leur a répondu ? Personne à ce jour. Vous parlez camarade et avec justesse des sabots ferrés des mulets et des ânes de la tribu du général de corps d'armée de la tribu de Si Salah. Juste une précision amicale et utile : on ne ferre jamais, chez nous comme ailleurs, ni ânes ni mulets comme, on ne ferre pas, hélas, généraux et maroquins politiques. Aucun maréchal-ferrant respectueux de sa profession n'acceptera de ferrer un âne, un mulet, un général impotent ou un drabki recyclé en politique. Je ne ferai pas l'affront à M. Boukrouh de lui rappeler ce qu'il a découvert avant nous tous. Je me souviens, jeune journaliste des années 60 apprenant encore son métier, avoir lu des choses magnifiques et courageuses d'un certain jeune Nour-Eddine Boukrouh sur le « socialisme de la mamelle, sur le khéchinisme et bien d'autres audaces épistolaires » C'était pour moi les premières preuves, les premiers engagements d'Algériens non lâches, courageux qui nous ont éclairé les sentiers de la révolte et de la lutte. Par l'écrit. Je fus l'un des tout premiers pensionnaires des prisons de Boumediene. J'ai tracé mon autre premier sillon dans cette religion, cette conviction de lutte et de non-lâcheté en construisant dans la douleur, le quotidien de la sueur et du sang « La République » qui a même osé défié et dire non à Boumédiène et sa bande. Virés et congédiés, livrés à nous-mêmes et sans rien, ce sont des Hommes, des vrais, des grands, des justes comme Mohamed Saïd Mazouzi, alors Ministre à part entière, Omar Chaou, le grand et vaillant Omar, qui nous a rencontrés, soutenus, aidés, défendus avec d'autres frères, d'autres camarades comme Kateb Yacine, M'Hamed Issiakhem, Moh Saïd Ziad, Rachid Laäzib, Aït Saïd, Mouny Berrah, Larbi Oucherif et bien d'autres camarades coupables seulement de défendre et d'aimer l'honneur et la grandeur de l'Algérie. M. Boukrouh, en ces temps là, vous n'étiez pas de ce combat, ne nous connaissiez pas ; vous étiez à la CNEP je crois. Vous nous ignoriez surtout, nous traitant par le journal de votre ami Kamal comme les agents de Moscou. Vous en rappelez-vous ? Ce n'est pas un reproche. J'y arrive. Vous dites Si Nour-Eddine que les Algériens étaient et sont toujours des lâches parce qu'ils ne se soulèvent pas massivement quand un gros et gras freluquet, général major, le plus vieux soldat du monde encore en poste et le plus gros corrompu se dit-il par d'autres, a merdé en écrivant une lettre mamours à un autre clown ; Saïdani. Oui, je vous crois de dénoncer ; même tardivement. Si Nour-Eddine, vous, quand vous aviez la grâce des généraux et étiez aux affaires, combien de lettres de mamours et de grâces aviez-vous écrites à la gloire des squatteurs et imposteurs du pouvoir ? Vous êtes magnifique et courageux quand vous évoquez avec justesse le viol de la constitution. Mais rappelez-vous, sans ce viol, je parle du premier viol, auriez-vous été ministre ? Parce qu'au regard de la loi algérienne, la candidature de M. Bouteflika était illégale et irrecevable en 1999. En tant que délinquant avéré et récidiviste et formellement reconnu comme tel par une institution juridique nationale, il était inéligible et disqualifié à l'élection présidentielle. Je ne ferai pas l'injure à M. Boukrouh pour l'accuser d'ignorer cette disposition de la loi algérienne. De même, M. Boukrouh ne peut pas ignorer le contexte et les pratiques du pouvoir algérien dont il connait parfaitement les arcanes pour créer et favoriser l'élevage sous serre politique des partis politiques dits d'opposition. Les quotas des urnes bourrées gérées par les services ont profité à tout le monde ; au PRA de M. Boukrouh tout autant. Ces mœurs n'ont jamais cessé. Juste un petit détail amical et fraternel à rappeler à M. Boukrouh. Pendant que j'écrivais et dénonçais dans les rares journaux algériens qui me toléraient, pendant que je me révoltais, seul, contre les mêmes trahisons que dénoncent aujourd'hui M. Boukrouh, je fus traité de fou et de gauchiste par ce même Si Nour-Eddine aujourd'hui révolté. Si Ahmed de l'ex PRA m'en sera témoin s'il n'a pas, lui aussi, viré de cuti. Vous savez , le ventre est si extensible, si changeant. J'arrive à l'essentiel. Les Algériens sont-ils vraiment lâches aux yeux de M. Boukrouh, quand ils ont livré leurs poitrines nues aux chars et mitrailleuses de Chadli ? (2400 morts) Sont-ils vraiment lâches quand de jeunes Kabyles de Tizi, Bougie, Bouira, tombent foudroyés quand ils crient leur envie d'être eux-mêmes, quand des jeunes Constantinois sont dévorés crus par des chiens dressés, quand ils crient leur mal-vie, quand des jeunes oranais sont gazés comme des rats, quand des Mozabites et des Chaânbis tombent comme des mouches, quand des chômeurs sont matraqués et mutilés, quand des médecins sont tabassés et embarqués. Non M. Boukrouh, aucun peuple de la région n'a donné autant de vies, de souffrances, d'humiliations, de hogra, de départs et de dénis de droits comme le peuple algérien a donnés. Non M. Boukrouh, le peuple algérien n'est pas un peuple de lâches. Il est et sera toujours le peuple de Novembre et des Novembre à venir. Vous avez parlé de coq et de poule. Mais camarade, peut-on vivre un temps coq, un autre poule et un troisième temps, ni poule ni coq. Posez-vous la question et aussi à l'illustre Fakakir qui n'arrête pas de pondre des œufs un peu partout. Fraternellement Abassa PS : PS je suis toujours en exil à Paris et aimerai bien vous offrir un café au Café de la Paix mais sans la présence de Zemmouri ; le gros flic.