In Facebook En 1984, la revue « Genre Humain » a publié un numéro spécial intitulé « 1984 » du titre du célèbre roman de Georges Orwell. Parmi les contributions d'auteurs très respectables, il y a un article d'Ana Vasquez, une universitaire chilienne, morte il y a quelques années. Titre de la contribution : usage de la torture dans l'imposition d'un état policier : l'exemple du Chili. Rappelons qu'en 1980 à Tizi Ouzou puis en 1982 à Oran de troublants troubles se sont produits. Plus tard, Constantine en 86 puis Alger en 87 et le pays entier en 88 mais surtout l'affaire Bouali ont confirmé que tous ces faits étaient une préparation par étapes à un immense chamboulement qui devait se produire et imposer par la violence brute un projet de société. Nous y sommes. Pendant tous ces événements, les faits (je dis bien les faits) rapportés par Ana Vasquez et ses analyses d'une stupéfiante lucidité sur le drame chilien affleurent la mémoire d'un algérien en permanence tant la similitude des techniques employées au Chili comme en Algérie est parfaite. Deux exemples : 1/ Le « psychopathe » de Valparaiso est le frère siamois du « psychopathe » de Telemly. La seule différence est que le psychopathe chilien s'est révélé être Luis Gubler, un riche industriel et P-dg d'une banque mais aussi le chef d'un service de renseignement ultra secret agissant sous les ordres de Pinochet lui-même. Dénoncé par son épouse, il fut rapidement libéré et remplacé par des policiers qui ont payé pour lui. La malheureuse épouse, quant à elle, fut internée dans une clinique psychiatrique ! 2/ Le vol des salaires retirés d'une banque et qui étaient destinés aux travailleurs de Souma'a, pour ceux qui s'en souviennent, est la parfaite réplique du vol de la banque de Calama des salaires destinés aux travailleurs de la mine de cuivre de cette ville. La seule différence entre ces deux vols est que celui qui s'est produit au Chili, attribué à des communistes, était le fait de la DINA-CNI, le service de sécurité de Pinochet, alors que celui de Souma'a était attribué au groupe de Bouali, sans plus. Les amateurs des mots fléchés ont du pain sur la planche s'ils veulent découvrir que ce qui arrive dans notre région depuis le début des années 80 est une simple copie de l'opération le Condor et rien d'autre. 1985 ou 86, j'ai lu un article très détaillé sur l‘enlèvement et l'assassinat d'Aldo Moro, président de Démocratie chrétienne et premier ministre d'Italie. L'auteur, un universitaire italien, parlait du juge Felice Casson et de la manipulation des brigades rouges par le Gladio. Le personnage le plus important des B.R est sans doute Mario Moretti. Il l'est devenu lorsque qu'Alberto Franceschini, le chef historique des BR et Renato Curcio son camarade de la première génération, ont été arrêtés et emprisonnés. Lui, il échappa à l'arrestation de façon mystérieuse mais ce mystère n'a pas tardé à être révélé par Sergio Flamigni, un député communiste, auteur de plusieurs livres sur le terrorisme en Italie qu'il serait fort utile de traduire vers l'arabe si l'on veut comprendre les rôles assignés à Aymen Edhaouhiri et Ben Laden. C'est Sergio Flamigni et d'autres aussi qui établissent la proximité de Moretti avec les services spéciaux italiens et ses liens de subordination avec Corrado Simioni, Giovanni Mulinaris, Franco Troiano, Innocente Salvoni, Francoise Tusher et Nicolo Bozzo, les membres de l'état major de l'Hypérion, officiellement une école parisienne des langues vivantes mais qui s'est révélée être une académie du terrorisme anglo-saxon dans toute l'Europe occidentale. Enfin, quand on a lu les nombreuses contributions de Daniele Ganser sur les armées secrètes de l'Otan dans les états de l'Europe occidentale, y compris dans ce minuscule Luxembourg, on ne peut pas ne pas conclure que le terrorisme comme phénomène politique destiné à manœuvrer des masses n'a rien à avoir avec les races et les religions. Depuis 1941, le terrorisme d'état est une œuvre anglo-saxonne. Les autres acteurs, tous les autres bouchers, ne sont que de la piétaille, des khammas de l'Empire, de son économie, de ses banques, de son marché et de son mode de consommation.