Comme il fallait s'y attendre et au rythme où vont les choses, le prix des « négociations claniques » menées dans les hautes sphères du pouvoir algérien, autour de la nouvelle mouture de la constitution et de la préparation de l'après Bouteflika, risque d'être des plus forts pour le peuple algérien. A Ghardaïa, un nouveau cycle de violence meurtrière est lancé. Pour ceux qui suivent de près l'évolution de la situation politique en Algérie, ce cycle rappelle ceux qui l'ont précédé, notamment celui qui a marqué le contexte dans lequel s'est déroulée « la présidentielle » d'avril 2014. Aussi, l'agitation maintenue autour de la JSK s'inscrit dans ce cadre de lutte clanique. En effet, les professionnels du chaos local veulent faire de la JSK l'instrument de maintien du climat de tension que vit la Kabylie pour abattre l'atout de « la carte kabyle » au moment « opportun », celui précédant « les décisions » engageant et hypothéquant l'avenir de notre pays. Par ailleurs, d'autres régions du pays sont « réservées » comme terrains d'une agitation envisagée pour permettre aux marionnettistes de l'ombre de peser sur le cours des événements et lui imprimer l'orientation qui sied à leurs ambitions. Pendant ce temps, des citoyens contestataires, des journalistes, des militants des Droits de l'Homme et des cadres innocents croupissent en prison pour des chefs d'inculpation arbitrairement établis et condamnation injustement prononcées. En effet, nombreux sont les algériens, arrêtés, emprisonnés et tortués suite à des mascarades de procès, menés politiquement pour renforcer l'insupportable impunité dont jouissent les décideurs du régime militaro-mafio-DRS. Ainsi, ce régime continue à se comporter comme s'il était le tuteur du peuple, le dépositaire de sa souveraineté et le propriétaire des richesses du pays, de son passé et de son présent. En conséquence, il voit en la progéniture de ses clans l' héritière légitime de ses privilèges et la seule « ayant droit » de disposer de son avenir. Cela dit, le régime peut surfer sur les mutations profondes provoquées par la guerre géostratégique que se livrent les puissants de ce monde dans l'espace méditerranéen. Cependant, il ne peut échapper à la vérité de ses crimes. Un jour ou l'autre, il sera dans l'obligation de répondre de sa responsabilité dans l'usurpation de la souveraineté populaire. Un jour ou l'autre, il sera obligé de faire face à la vérité sur les assassinats politiques, « le terrorisme pédagogique »et les massacres des années 1990 ainsi que les tueries de la violence « résiduelle » lancée en Kabylie au début des années 2000. Des tueries qui continuent d'endeuiller le pays. Un jour ou l'autre, ce régime sera amené à fournir des explications sur les épisodes de haute trahison à la patrie et au peuple dont seuls ses décideurs sont les auteurs. Un jour ou l'autre, ce régime subira les conséquence de la corruption structurelle érigée en mode de gestion des affaires du pays. Vivement que ce jour arrive et que les choses se fassent sans effusion de sang, sans larmes de deuil . Car, après les fleuves de sang, les gouffres de peurs, les cris de douleur et de les larmes de tristesse , les algériennes et les algériens ont le droit de verser des larmes de joie pour arroser le rêve, le nôtre à tous, d'une Algérie réconciliée avec son algérianité. Une Algérie fière de son histoire plusieurs fois millénaire, riche de ses pluralités et heureuse de ses diversités. Hacène LOUCIF. * facebook * twitter