LIBERTE Dans un entretien publié par le quotidien arabophone londonien, Asharq Al-Awsat, le président de l'Union mondiale des ulémas musulmans (Umum) affirme détenir des informations indiquant que l'Algérie est sérieusement exposée à ce courant extrémiste. Les pays du Maghreb, sont-ils en passe de devenir une plaque tournante des courants religieux extrémistes, comme le salafisme et le chiisme ? À en croire les déclarations du président de l'Union mondiale des ulémas musulmans (Umum), Cheikh Youssef El-Qaradawi, l'Algérie est, actuellement, menacée par l'un des courants les plus extrémistes : le chiisme. “L'expansion chiite est liée aux ambitions et rêves iraniens pour récupérer la gloire du vieil empire perse à vocation chiite extrémiste”, dira Al Qaradawi qui révèle, dans un entretien publié par le quotidien arabophone londonien, Echark Al Awsat en l'occurrence, qu'il détient “des informations sûres” que notre pays – qu'il connaît bien par ailleurs pour y avoir résidé durant les années 1990 – vient en tête de liste des pays que le courant iranien cible actuellement pour y propager le chiisme. “Des pays arabes fidèles au sunnisme ont été infiltrés par des chiites, comme l'Algérie, le Soudan, la Tunisie, le Maroc, la Malaisie, l'Indonésie, ainsi que le Nigeria, le Sénégal et l'Egypte, dans lesquels des gens écrivent dans des journaux et publient des livres”, affirme avec certitude cet érudit de l'Islam, d'obédience sunnite. Al Qaradawi citera deux villes d'Algérie où ce courant fait ses premiers pas : Alger et Oran ! Deux grandes villes, l'une vitrine de l'Algérie et l'autre capitale économique de l'Ouest par excellence. Latent chez nous, ce courant se manifeste, un peu plus chaque jour, au Maroc et en Tunisie, deux pays voisins qui connaissent des fluctuations socio-économiques, mais également religieuses à la faveur de la montée en puissance du salafisme, un courant salafiste dangereux appuyé par la nébuleuse d'Al Qaïda d'Oussama Ben Laden, notamment depuis l'occupation américaine de l'Irak. Et face à ce danger, Al Qaradawi, par ailleurs connu pour ses positions et ses principes contre toute forme d'intégrisme religieux, semble donner un avertissement, voire une alerte aux autorités politiques algériennes, mais aussi du Maghreb et de certains pays arabes. Il ira jusqu'à donner un autre indice palpable et révélateur concernant l'Algérie : “Plusieurs partis politiques et rapports sécuritaires ont évoqué des tentatives de propagation du chiisme en Algérie, particulièrement à Oran et à Alger” et ce, en évoquant le lien direct de cette menace – qu'il faudra prendre au sérieux – avec “les exploits” politiques de la guerre iranienne, d'une part, et la montée au créneau du Hezbollah au Liban contre Israël, d'autre part. Cette mise en garde, loin d'être fortuite, qui s'ajoute bien à d'autres, démontre on ne peut plus clair la volonté des courants extrémistes émergents dans les pays musulmans où les tendances alimentant le terrorisme et les dogmes moyenâgeux sont de plus en plus présents dans la société. FARID BELGACEM