L'Expression: M. le ministre, pouvez-vous nous dire un mot sur les conditions générales d'organisation du prochain sommet arabe à Alger Boudjemaâ Haïchour:Il est de tradition pour nous Algériens de veiller à bien préparer les événements qu'organise notre pays. Lorsqu'il s'agit de rencontre entre frères comme c'est le cas pour ce sommet arabe, il va de soi que les plus hautes valeurs de bon accueil, d'hospitalité, soient mises en exergue et qu'elles président à l'organisation dans son ensemble. C'est dans ce sens que la commission nationale de préparation du Sommet arabe, que préside M. le chef du gouvernement, s'est saisie très tôt de l'événement pour que, le jour J, tout soit fin prêt, que ce soit sur le plan organisation, sur le plan logistique ou sur tous les autres plans ; des sous-commissions ont été mises en place et, chacune en ce qui la concerne, a effectué un travail fort appréciable. En ce qui concerne notre département ministériel, nous présidons la sous-commission information qui est chargée de mettre en place tous les éléments à même d'assurer les meilleures conditions d'accueil, de séjour et de travail des journalistes, qu'ils soient nationaux ou étrangers. A ce stade, il ressort que le Centre international de presse est prêt à fournir les prestations logistiques et de télécommunications pour les médias. Aussi, deux centres de presse avec annexes seront installés sur les sites du Palais des nations et de l'hôtel Hilton qui offriront aux journalistes nationaux et internationaux l'occasion d'effectuer leur travail dans d'excellentes conditions. Il y a lieu d'évoquer les possibilités mises en place par le Centre pour le réseau de connexion sans fil, les 40 postes de consultation par Adsl à Internet, les 40 postes pour les agences de presse écrite, les espaces TV et radio constitués et deux studios munis de caméras et de régies, les 18 cellules de montage, 16 sont équipées entièrement, la télédiffusion n'est pas en reste, quant à ses installations avec sorties satellitaires pour la possibilité de monter sur 6 transpondeurs à partir du siège de télédiffusion d'Algérie et des deux sites cités ci-dessus. Par ailleurs, et par la désignation de M.Hamraoui Habib Chawki, DG de l'Entv comme coordinateur de presse de ce 17e Sommet arabe, notre sous-commission accompagnera le sommet sur le plan de l'information et prêtera toute l'assistance nécessaire aux journalistes. 1500 journalistes sont attendus à Alger, comment interprétez-vous cet afflux des médias étrangers pour couvrir un sommet de dimension, somme toute, régionale même s'il semble, dans le contexte international actuel, créer l'événement et que beaucoup en est attendu au plan international? Qu'un nombre aussi important de journalistes soit annoncé pour ce sommet, c'est tout l'impact des décisions attendues à l'issue de ce sommet, car les médias internationaux feront sans nul doute de la tenue de ce 17e Sommet, qui coïncide avec le 60e anniversaire de la création de la Ligue arabe, un centre d'intérêt de par l'évolution des pratiques démocratiques dans le monde. Beaucoup d'événements tant au plan systématique, politique, économique et géostratégique ont façonné une nouvelle configuration du monde face à laquelle les Etats arabes ne peuvent demeurer en marge des mutations qui s'opèrent dans les relations internationales marquées par une avancée démocratique dans les choix politiques. Au regard d'une mondialisation qui appelle de nouveaux concepts dans l'approche des problématiques liées aux réformes. Il reste que, rapporté à la conjoncture internationale et à l'actualité dans la région, notre souhait serait que ce sommet fasse événement, tant au niveau international que régional. Comment votre département va gérer cet afflux inusité de la presse et des médias internationaux? La gestion de pareils événements en Algérie n'est pas inédite. L'Algérie possède une riche expérience dans l'organisation de telles manifestations. Il y a lieu de citer que le 35e Sommet des chefs d'Etat africains tenu en 1999, lequel a été géré avec compétence et marqué de l'hospitalité traditionnelle du peuple algérien. Au rythme des bouleversements institutionnels, il doit évoluer à être au diapason des nouvelles technologies de l'information et de la communication, capable de porter les messages à même de conforter l'image du citoyen arabe dans le cadre du dialogue des cultures et des religions. C'est là peut-être un défi qui s'ajoute à celui du développement durable pour une émancipation ancrée dans «les valeurs universelles». Les structures du ministère de la Communication, quant à elles, ont les meilleures capacités de faire face à cet afflux. Ainsi, par exemple, toutes les demandes d'accréditation des journalistes ont été étudiées et traitées avec diligence par mon département ministériel. Tant il est vrai que la mobilisation de tous est nécessaire pour que le Sommet d'Alger soit une véritable réussite. Qu'attend l'Algérie de ce sommet arabe qui vient à un moment crucial pour le monde arabe confronté à une évolution du monde qu'il semble avoir quelque peine à suivre? L'importance que revêt la tenue de ce sommet en Algérie n'est pas fortuite, compte tenu d'un large mouvement des pays arabes qui se sont exprimés pour sa tenue dans notre pays. La rencontre d'Alger sera de nature à approfondir le dialogue et la concertation entre les Etats arabes autour des grands dossiers du moment pour construire un avenir de paix et de prospérité pour les générations futures. Il est attendu une forte participation de souverains et chefs d'Etat arabes. Cela constitue une preuve de respect à l'Algérie qui a su dans les moments les plus difficiles de lutte contre le terrorisme, se frayer le chemin d'un approfondissement des réformes tant économiques que politiques. L'Algérie dont le président de la République M.Abdelaziz Bouteflika venait d'être plébiscité par 85% de voix. Après la concorde civile, le projet de réconciliation nationale est de nature à inspirer ce sommet. Un sommet où la nation arabe aura le plus besoin de sceller son unité. Une nation arabe unie par les vertus de la tolérance, la solidarité et du respect de la dignité humaine. Le dossier palestinien, la crise libanaise, la guerre en Irak, autant de défis qui mettent le monde arabe au pied du mur. Votre sentiment, M.le ministre, sur un sommet qui aura la grande responsabilité d'apporter des solutions aux difficultés qui sont celles de l'ensemble arabe? Les pays arabes ont la responsabilité historique non seulement d'apporter des solutions aux problèmes qui se posent à eux, mais aussi d'anticiper sur les défis qui se projettent aux horizons de ce siècle. Le sommet d'Alger a l'ambition de faire contribuer à cette prise de conscience, dont l'Algérie tirera fierté. Lors du sommet arabe de Tunis, en 2004, Son Excellence, le président Bouteflika avait déjà attiré l'attention sur l'exigence d'adaptation des pays arabes en soulignant «notre conscience de l'importance et de la nécessité de la réforme... nous impose de nous pencher sur les formes d'adaptation aux mutations internationales». On a beaucoup parlé ces dernières semaines des réformes de la Ligue arabe et plus particulièrement des réformes au niveau des pays arabes alors que le moins qui puisse être dit est que les Arabes ont pris de grands retards par rapport à l'évolution et au développement du reste du monde. Qu'en est-il M. le ministre? Il y a une nécessité d'une mise à niveau, d'actualisation des institutions de la Ligue arabe et partant de parfaire le fonctionnement de ces organes et autres instances. L'Algérie, dans cette perspective, a introduit des propositions à l'instar des autres pays arabes frères. Il va de soi que ces propositions vont dans le sens d'un fonctionnement résolument moderne de la ligue. L'Algérie est toujours disposée à contribuer dans le sens d'une politique multilatérale, d'autant que les enjeux de la mondialisation n'attendent pas et que nous devrons, par ailleurs, nous insérer dans le processus de la société de l'information, comme en a fait mention à maintes reprises Son Excellence le président Abdelaziz Bouteflika. A ce titre, le président n'a-t-il pas affirmé lors de la 24e session de l'Asbu tenue à Alger que «nous avons besoin d'adopter une approche solidaire que nous pouvons nommer arabisation avant d'affronter la réalité de la mondialisation. Cette nation que Dieu a dotée de richesses et de ressources, ce qui l'a mise au centre de toutes les convoitises, a besoin de retrouver ses potentialités matérielles, intellectuelles et politiques afin d'éviter l'effondrement de son infrastructure fondée sur une histoire commune et un destin commun».