Nous sommes sorti.e.s avec nos ami.e.s, leurs femmes et leurs époux, leurs parents et leurs grands-parents. Leurs frères et leurs sœurs. Et leurs enfants. Nos enfants. Nous étions heureux, joyeux, euphoriques parfois mais surtout déterminés à ne pas nous laisser intimider. Nous ne voulons pas de vos solutions improvisées. Nous ne voulons pas de vos élections présidentielles bricolées à la hâte. Nous voulions à nouveau chanter nos rêves de justice et de révolution. Nous avions bien constaté un déploiement policier plus important que les semaines précédentes. Davantage de policiers aux mines sévères et au langage corporel bien différent. Un brin provocateurs pour certains, avec leurs fusils au bras comme s'ils étaient prêts à en découdre à tout moment. Nous sommes entrés dans le tunnel des facultés en entonnant un nouveau chant : "Viva l'Algérie, yatnahaw ga3" Et vos avez ordonné qu'on lance des grenades lacrymogènes sur nos ami.e.s, leurs femmes et leurs époux, leurs parents et leurs grands-parents. Leurs frères et leurs sœurs. Et leurs enfants. Nos enfants. Que vouliez-vous d'autre si ce n'est créer un mouvement de panique et peut-être même provoquer quelques morts par piétinement ? Que vouliez-vous d'autre si ce n'est nous intimider, nous étouffer, nous disperser, nous pousser à ne plus sortir manifester ? Qui croyez-vous convaincre avec votre pseudo-attentat déjoué et vos mains de l'étranger ? S'il est des mains, ce sont les vôtres qui s'agrippent à vos sièges, s'accrochent au pouvoir et insultent notre intelligence. Renoncez avant qu'elles ne soient recouvertes de sang. Vous avez vos troupes, vos nimrs, vous avez vos balles en caoutchouc et vos gaz lacrymogènes. Et nous ne sommes pas naïfs, et avons bien conscience de tout le reste de votre arsenal. Nous n'aurons encore et toujours que nos couleurs et nos drapeaux. Nos sourires, et nos slogans. Notre solidarité et notre communion. Tout cet Amour que ni vos tirs ni vos provocations n'affaibliront. Vous devriez pourtant le savoir. L'Histoire l'a démontré il n'y a pas si longtemps. Nous vaincrons tôt ou tard. Car notre cause est juste et la votre sans nom.