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Portraits
Publié dans El Watan le 10 - 01 - 2011


Bou Ismaïl : Abdelfatah Akriche, agent à Naftal
Il travaillait chez Naftal, à Blida, en qualité d'agent de sécurité. Abdelfatah Akriche est décédé dans la nuit de vendredi à samedi lors des émeutes. Célibataire, il habitait le quartier populaire Haï Ellouz, situé en amont de la localité côtière de Bou Ismaïl (Tipasa). Le corps du défunt aurait subi une autopsie au CHU de Blida.
Le jeune frère du défunt, Djilali, très triste, le visage laissant apparaître des signes de fatigue, nous murmure : «Il était venu me récupérer, je ne sais pas qui a tiré avec son arme, il est mort alors qu'il me tenait par la main. Habituellement, il vivait chez mes grands-parents à Douaouda, mais cette nuit-là, le Bon Dieu a voulu qu'il passe la nuit avec nous. Il n'a rien à voir avec les émeutes, il était stable.» «Mais je ne peux vous dire qui a tiré sur mon frère, il faisait très sombre avec la fumée des gaz lacrymogènes. En face de nous, il y avait des policiers», conclut-il avant de rejoindre son domicile dans un quartier précaire.
Le papa de la victime est chauffeur de bus, originaire d'Aghbal, à l'ouest de la wilaya de Tipasa. C'est la misère qui les a déplacés ici, à Bou Ismaïl, nous dit Salim, un citoyen du quartier. «C'est une personne très calme qui ne s'est jamais mêlée aux histoires et aux problèmes. Fatah était véhiculé, il percevait son salaire et aidait ses parents, il ne lui restait que le mariage, c'était un exemple de réussite pour ses parents», ajoute-t-il. La maman de la victime a sur le coup eu un malaise qui a nécessité son évacuation vers l'hôpital.
Le cimetière où a été enterré hier Abdelfatah Akriche se trouve à quelques encablures de la mosquée Ballili, dans un autre quartier de Bou Ismaïl, très redouté, même au temps du terrorisme. Des escarmouches ont eu lieu quand les jeunes sont passés à côté des forces antiémeute, avant d'atteindre la mosquée. L'enterrement s'est déroulé pourtant dans le silence par respect pour la mémoire du défunt, nous confie un voisin.



Tidjellabine : Taïeb Ghaimi, gardien du WRT

Le jeune Taïeb Ghaimi, décédé suite aux émeutes, était le gardien du but de l'équipe du Widad Eriaddi de Tidjellabine (WRT) catégorie juniors et le fils aîné d'une famille de sept membres. Abordés, certains de ses proches, rencontrés devant le domicile mortuaire, nous ont confié n'avoir pas de détails quant aux circonstances de sa mort. Le défunt, qui avait 19 ans, a été retrouvé carbonisé à l'intérieur du motel jouxtant la station-service de Tidjellabine, au bord de la RN5. Sa mort est survenue suite au saccage de cet établissement par un groupe de jeunes habitant le quartier Safsaf, dans la soirée de vendredi dernier. «Taïeb était parti, comme d'habitude, en ville pour sa séance d'entraînement. Sur le chemin du retour, à la cité Mahsas, il était accompagné de son ami B. Bouzid, blessé grièvement lors de l'incendie», précise son père. Pour lui, son fils est mort d'asphyxie en l'absence de secours. Et d'ajouter : «Mon fils se serait réfugié à l'intérieur de l'hôtel pour éviter les affrontements qui redoublaient d'intensité entre les forces de l'ordre et les jeunes de Haï Safsaf. Mais ces derniers étaient violents et s'en sont pris à l'établissement, qu'ils ont saccagé sans daigner alerter ceux qui se trouvaient à l'intérieur. Je crois qu'il est décédé suite à l'inhalation de gaz carbonique et à l'absence de secours.» Notre interlocuteur précise que ce n'est que le lendemain, samedi vers midi, qu'il a reçu la nouvelle de la mort de son fils de la brigade de gendarmerie de la circonscription. Le corps de Taïeb était totalement carbonisé. Ses parents l'ont identifié grâce aux photos retrouvées dans la carte mémoire de son téléphoné portable. Hier, son père n'arrivait plus à retenir ses larmes. De même que son frère Halim, qui évolue lui aussi parmi les juniors du WRB. Hier, des dizaines de personnes affluaient vers la cité AADL où se trouve la maison des grands-parents du défunt, attendant l'autorisation des services de la gendarmerie nationale et le procureur général de Boumerdès pour l'inhumation de Taïeb. «On nous a demandé de faire des tests ADN demain pour confirmer. Mais nous nous l'avons identifié. Il s'agit de notre fils. Je demande aux responsables concernés de nous faciliter les choses pour pouvoir l'inhumer dans le plus tôt possible.» L'ambiance était très lourde, hier, à Tidjellabine. La tristesse et l'inquiétude se lisaient sur tous les visages.
La nouvelle de la mort du jeune Taïeb a jeté émoi et consternation parmi la population. Les raisons et les circonstances de sa mort font toujours l'objet de discussions parmi ses amis, ses proches et tous ceux qui l'on connu. Le défunt était estimé par tout monde dans la région.



M'sila : Azzeddine Labza, première victime des émeutes

Le jeune Labza Azzeddine, 20 ans, est la première victime des émeutes du 5 janvier. Il a succombé sous les balles de la police à Aïn Hadjel (M'sila), commune distante de 180 km au sud-est d'Alger. Ce jeune, le dernier d'une famille de cinq enfants, était bien considéré, non seulement auprès de sa famille, mais de tout le quartier la Soummam. Lors de notre passage chez cette famille à Aïn Hadjel, le père, âgé de 80 ans, était dans un état pitoyable. Selon les voisins de la victime de ce quartier marginal de Aïn Hadjel, Azzeddine était un garçon apprécié pour sa gentillesse et sa générosité, il vouait un amour sans borne à ses concitoyens. Ses amis, rencontrés dans la demeure familiale, ne cessent de répéter que Azzeddine aspirait à un avenir meilleur dans cette Algérie immensément riche. Chômeur, juste avec un niveau de 6e année primaire, il vivait aux dépens de ses parents, aux conditions sociales très modestes d'ailleurs. Azzeddine a été abattu par l'un des policiers retranchés sur la terrasse du commissariat, l'atteignant à la tête. Cette façon d'user d'une arme à feu avec une facilité déconcertante a jeté stupeur et consternation au sein de la population de Aïn Hadjel. Cette dernière était indignée quand le ministre de l'Intérieur, lors de sa déclaration à la télévision samedi, a évoqué la légitime défense pour une compagnie de policiers qui s'est postée sur la terrasse et qui tirait à balles réelles sur les manifestants. Ce geste à lui seul constitue l'indice révélateur de l'ampleur de l'abus, des intimidations et l'arbitraire, dont est victime cette population.
Ce sont les dépassements de certains policiers, a-t-on indiqué à Aïn Hadjel, qui, par des propos malveillants, ont provoqué la colère des jeunes qui ont pris d'assaut le commissariat.Labza Azzeddine a été enterré hier après-midi dans le cimetière de la ville, après l'échec des autorités locales qui avaient suggéré de l'enterrer dans la commune d'El Hamel.


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