Le PAM annonce la fermeture de toutes les boulangeries du centre de Ghaza    Opep+: la prochaine réunion ministérielle reportée au 5 décembre    La communauté internationale appelée à assumer ses responsabilités envers le peuple palestinien    Journée de solidarité avec le peuple palestinien: l'Afrique du Sud réaffirme son soutien à la cause palestinienne    Incident au complexe gazier d'Alrar (Illizi): aucun impact sur le volume global de production    Les prix du litre d'huile d'olive flambent    Place de l'Europe et de l'Algérie au sein de l'économie mondiale    Le nouveau wali rencontre la presse nationale    Le Général d'Armée Chanegriha se rend à l'exposition des hydrocarbures et du gaz et à la 15e Brigade blindée au Koweït    L'UNPA distingue le président de la République    «La situation est catastrophique à Gaza»    Un infatigable défenseur du droit international et de la cause palestinienne    Attaf appelle à des actions « osées » pour sauver le multilatéralisme mondial    Le wali inspecte les chantiers de logements    Ligue 1 Mobilis : un match à huis clos pour l'ES Mostaganem    ASMO-USMBA et WAM-RR, têtes d'affiches du dernier tour régional    Le MCA réussit sa sortie contrairement au CRB    Trois membres d'une même famille sauvés d'une mort par asphyxie à Oued Rhiou    Journée d'étude organisée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes    Ouverture de la 4e édition en hommage à Noureddine Saoudi    Le MET numérise ses publications    Le 8e Festival international de l'art contemporain s'ouvre à Alger    Arkab examine avec l'ambassadeur de la République de Singapour les moyens du renforcement de la coopération bilatérale    Le 192e anniversaire de la "moubaya'â" à l'Emir Abdelkader au centre d'une conférence historique à Alger    Tennis de Table: l'Assemblée générale ordinaire de la fédération algérienne fixée au 29 novembre à Souidania    ANP : reddition d'un terroriste à Bordj Badji Mokhtar et arrestation de 5 éléments de soutien aux groupes terroristes    Poursuite des efforts pour accompagner les détenus des établissements pénitentiaires et favoriser leur réinsertion sociale    Le projet de création d'une cellule de veille pour la protection des enfants contre le cyberespace, fin prêt en 2025    Hand/CAN-2024 dames (1re journée/Gr.A): l'Algérie s'impose face au Cap-Vert 20-16    Sport / Jeux Africains militaires-2024: cinq médailles d'or pour l'Algérie en judo    Tindouf : des membres de l'APW en visite au siège du Conseil de la nation    L'Algérie présente ses condoléances suite au décès de l'avocat français Gilles Devers    Association "3e millénaire" : trois artistes honorés à Alger    Le recteur de Djamaâ El-Djazaïr reçoit le président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Conseil de la Choura islamique iranien    Vers le renforcement des relations militaires entre l'Algérie et le Koweït    Le président de la République préside la cérémonie de célébration du 50eme anniversaire de l'UNPA    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



En Algérie, «la fable présidentielle est seulement nécessaire pour protéger l'armée»
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 13 - 12 - 2019


Par Célian Macé — 12 décembre 2019 à 18:55
Liberation.fr
Chercheuse à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess), Amel Boubekeur suit le Hirak («mouvement») à Alger depuis le déclenchement du soulèvement populaire, le 22 février. Selon l'universitaire, le déroulement de l'élection présidentielle de ce jeudi montre que «le régime utilise les mêmes vieilles recettes» alors que «l'Algérie, elle, a déjà profondément changé».
LIRE NOTRE REPORTAGEA Alger, tension et matraque pour sécuriser le vote
Au vu de l'histoire de l'Algérie, il n'y a absolument aucune raison de penser que l'élection sera honnête. Dans le passé, les fraudes ont été manifestes et documentées. Dans certains centres de vote, notamment à l'étranger, des hirakistes ont comptabilisé les électeurs qui pénétraient dans les bureaux pour comparer avec les chiffres officiels de participation, afin de prouver la supercherie électorale. Mais en réalité, là n'est plus vraiment la question en Algérie : le scrutin est massivement rejeté, les gens sont désormais au-delà du test de la sincérité du pouvoir.
Ce n'est pas une question de personnes. Tous les cinq participent d'une certaine résilience du régime. Leurs programmes sont extrêmement creux, et leurs différences ne sont que des nuances à l'intérieur d'un cadre tracé par le pouvoir algérien – comme lors des précédentes élections. Même quand les candidats font des appels du pied au Hirak, cela reste des messages populistes que veut faire passer le régime. L'élection n'a pas été le moteur d'un renouvellement de la réflexion de ces partis historiques. Ni dans l'idéologie, ni dans l'ingénierie de la campagne.
A peu près, oui. Une partie d'entre eux ont déjà essayé de changer le système de l'intérieur, à partir de 1999. Mais ils ont été déçus, le régime s'est montré inflexible. Puis l'idée d'une négociation directe avec le pouvoir a émergé ; on a un temps imaginé la création d'une potentielle coalition démocratique. Cela n'a pas marché non plus. C'était se leurrer : l'armée ne veut surtout pas avoir à discuter avec les civils, elle cherche à virtualiser la vie politique algérienne.
En Algérie, la question de la légitimité politique est déconnectée de la légitimité électorale. La fable présidentielle est seulement nécessaire pour protéger l'armée. Après, il y aura peut-être des consultations, des mains tendues, une conférence nationale… en accord avec l'institution militaire. Le régime sait très bien faire ça, il n'a pas de problème avec cet exercice.
Dans les rues d'Alger jeudi. Photo Abdo Shanan pour Libération.
L'omniprésence d'Ahmed Gaïd Salah [le chef de l'état-major, numéro 1 du régime depuis la démission de Bouteflika, ndlr] est toutefois le signe d'un malaise. Jamais l'armée n'avait été aussi mise en avant, elle s'expose beaucoup. La légitimité populaire est désormais du côté du Hirak, et la légitimité électorale tourne à vide. La mobilisation, pour la campagne, était extrêmement limitée, quelques centaines de personnes seulement étaient présentes dans les contre-manifestations en soutien à Gaïd Salah… Dans un pays aussi clientélisé que l'Algérie, c'est le signe d'un échec profond.
Je vois deux options. Celle d'un renforcement autoritaire, d'une répression très sévère. Et celle d'un émiettement progressif du régime. Car le système va inévitablement se heurter à des contradictions. La lutte contre la corruption, par exemple, mise en avant par le pouvoir : elle ne pourra pas être véritablement conduite jusqu'au bout, puisque les réseaux de corruption sont très imbriqués en Algérie, et vont bien au-delà des proches de Bouteflika condamnés jusque-là. Le récit de l'armée va atteindre ses limites.
Je ne crois pas qu'il soit obsédé par le vote ! Ce sont les partis, les mouvements politiques, les médias qui se sont focalisés là-dessus. Ecoutez les slogans : ils parlent aussi de dignité, d'une nouvelle indépendance, du rôle de l'armée, de corruption, etc. Je constate une évolution continue du Hirak. On n'est plus dans la phase euphorique de redécouverte des libertés. Cet engouement, nécessaire au début, a disparu. Les Algériens qui manifestent aujourd'hui sont plus déterminés. Et conscients que l'enjeu est désormais un changement complet de régime, donc un travail de longue haleine.
A LIRE AUSSI En Algérie, une élection au forceps
Il est vrai que l'après-scrutin ouvrira un nouveau chapitre, mais des militants ont déjà entamé des réflexions. L'élection peut surtout avoir un effet accélérateur sur l'autonomisation des initiatives locales. Pour l'instant, la contestation est réservée à certains lieux, certaines rues, certains quartiers. L'une des clés de cette dynamique parallèle de transition sera la capacité du mouvement d'apporter le Hirak en bas de chez soi. C'est, à mon avis, ce qui peut faire la différence.Célian Macé


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.